En quelques mois, plusieurs récits sont parus dans lesquels des parents racontent la mort de leur enfant. L'hebdomadaire Marianne a raconté leurs auteurs et a analysé ce qui les a poussés à revenir sur cette douleur. Une synthèse passionnante.
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Le lien avec mon fils me fait vivre
"Comment est-il possible de s’habituer à l’absence de son enfant ? Il faut que cet enfant-là, mort, existe quelque part pour que sa maman survive à ce vide béant. Il faut bien qu’il la tienne par la main, le cœur, les sentiments.
Dès le dernier souffle de Martin, j’ai eu un besoin vital de lui parler. Cela paraît fou de parler à un mort. Mais pour moi, cesser de lui parler, c’est faire mourir la mère de Martin, la mère de mon fils aîné.
Comment lui survivre ? Et quelles réponses donner aux questions qui me harcèlent : pourquoi cette maladie ? Pourquoi tant de souffrance pour ensuite mourir ? Y a-t-il quelque chose après la mort ?
J’ai appris à dire ma peine, ma colère, ma culpabilité
Les questions empoisonnent la vie. Le questionnement sans réponse l’anéantit. Avec les groupes de parole de l’association Apprivoiser l’absence, j’ai appris à dire ma peine, ma colère, ma culpabilité. Mais, pour ne pas sombrer, j’avais besoin de tracer mon propre chemin, de chercher un sens à cet événement insupportable, pour moi, mais aussi pour mon second fils.
J’ai toujours été attirée par les gens qui pensent autrement. J’ai cherché dans les livres tout ce qui se disait sur la mort ; comment elle était comprise, expliquée, vécue, dans toutes les religions et spiritualités y compris chez les bouddhistes.
J’ai découvert que la vie est précieuse pour ce qu’elle est, mais pas plus !
Dans notre société on ne parle pas de la mort, sauf pour dire qu’elle est tragique. Alors je suis allée interviewer un médecin qui se bat pour réhabiliter la mort, et un diacre qui assiste des personnes en fin de vie. Pour eux, la mort est un fait important dont il faut parler aux enfants. Réhabiliter une parole non tragique autour de la mort permettrait d’accompagner les mourants, ce qu’on ne sait plus faire. C’est vrai. Moi-même, je n’ai pas su en parler avec Martin, tellement la pensée de sa mort m’était intolérable. Parler de sa mort c’était déjà l’accepter.
Rencontrer des gens qui côtoient la mort m’a permis de repositionner mon regard sur le sens de la vie. J’ai découvert que la vie est précieuse pour ce qu’elle est, mais pas plus ! À force de vivre dans l’urgence et le matérialisme, on oublie que la vie n’est qu’un passage sur terre. C’est pour cela que j’ai appelé mon film Memento Mori (« Souviens toi que tu vas mourir »). On se fait du souci pour des futilités, mais on devrait garder à l’esprit qu’une fois morts nous tombons dans l’oubli, que tout est plus grand, plus vaste. C’est pour cela qu’il faut profiter pleinement de l’instant présent."
Brigitte Barbier travaille pour le cinéma et la télévision depuis vingt-cinq ans. Sept ans après la mort de son fils, elle publie Là où tu es je ne suis pas.
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