Comme tous ceux qui reprennent en septembre le chemin de l’école, je commence en ce mois de rentrée un nouvel agenda. Pas de ceux que l’on enregistre dans un ordinateur ou dans un téléphone, mais une version traditionnelle, en papier. J’ai le même modèle depuis longtemps, avec deux pages pour une semaine, chaque jour concentré en une petite case qui m’oblige à une écriture abrégée et serrée. Seule la couleur de la couverture change d’une année sur l’autre, pour les différencier quand ils seront rangés sur l’étagère de mon bureau, témoin précieux du temps et mémoire des événements.
Dès le début de septembre, je fais défiler les mois pour y annoter les grandes dates qui vont ponctuer l’année : les examens de mes enfants, mes échéances professionnelles, les vacances également. J’écris également tous les anniversaires à souhaiter, ceux de ma famille, mes amis et ceux qui me sont chers. Je les reporte souvent d’une année sur l’autre en me fiant à mon agenda passé. Certains n’attachent guère d’importance à ces dates. Moi je n’en manque pas une, écrite à l’encre rouge en haut des jours. Au fil du temps, les anniversaires sont de plus en plus nombreux.
Désormais, jamais une semaine ne se passe sans une date particulière. Il y a les anniversaires des événements heureux, les naissances, les mariages, que l’on souhaite le cœur léger. Mais il y a aussi ceux qui sont teintés de l’ombre de la peine. Ces anniversaires pour lesquels on ne souffle aucune bougie en chantant fort et en trinquant. Ceux qui plongent dans le souvenir vivant de ceux qui manquent à nos vies. Je les note au même titre que leurs compères heureux. Pour ne pas oublier de me manifester auprès de ceux qui souffrent ce jour-là. Il n’est pas besoin d’en faire beaucoup. Un simple geste suffit souvent pour dire à l’autre que l’on connait sa peine. Et que l’on est avec lui en cette date douloureuse. Parce que je sais combien un message, un mot, un appel peut consoler quand le cœur est lourd d’une année ajoutée.
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