Accueil / Témoignage / Cicatrice…

Cicatrice…

Le décès de notre enfant est comme une plaie profonde qui peu à peu se referme en laissant, gravée à jamais dans notre chair, une cicatrice…

Notre vie, telle un os, a été brisée en une seconde. Un tsunami de douleur nous a envahi nous laissant presque ivre de souffrance. L’anesthésie nous a permis de survivre les premiers temps et d’appréhender peu à peu la réalité de la chose.

La cicatrisation se fait plus ou moins bien… améliorée lorsque nous prenons soin de nous, se faisant à notre insu, lentement mais sûrement. Parfois la douleur se réveille, sans raison, ou avec un temps un peu humide, ou un geste un peu fort, ou… Souvent nous prenons l’habitude de toucher, caresser, masser, cette cicatrice qui fait désormais partie de nous. Peu à peu nous retrouvons l’usage de cette partie du corps, touchée par ce bouleversement. Tout doucement, pas complètement, avec des rechutes, avec des jours avec et des jours sans.

Cette allégorie de la cicatrice est celle de Christophe Fauré. Je me suis pour ma part cassé la main en octobre 2019, six mois après le décès de Laetitia. On m’a posé des vis. J’ai été réopérée en juillet 2020. Ma cicatrice se rappelle à moi régulièrement, ma main dans son ensemble également.

J’ai un peu l’impression que mon cœur, tel ma main, cicatrise. Alors évidemment, bien plus doucement, avec des aléas, des ratés, des retours en arrière, des pauses mais, inexorablement, sans que j’y fasse attention, sans que je le veuille spécialement, il cicatrise, un tout petit peu à la fois.

La perte de notre enfant nous touche sur tous les plans, psychologiques et physiques. Tout notre être, notre vie, nos envies, nos rêves, notre avenir, notre façon de voir les choses, notre joie de vivre, tout est ébranlé. Nous devons réapprendre à vivre autrement, différemment, avec ce manque atroce qui désormais fait partie de nous, avec cette cicatrice à vie.

Natacha
Auteure du blog L’entre Terre et Ciel

2 commentaires

  1. Voilà 5 ans que le coeur de mon fils s'est arrêté de battre pour toujours. Depuis, je me demande pouquoi mon coeur à moi peut battre, pourquoi, comment c'est possible de survivre à cela. J'en ai marre, je suis fatiguée.
  2. Même chose chez nous et depuis 8 ans cette douleur nous transperce. Le corps réagit aussi par des maladies plus ou moins graves. Nous sommes forts car nous avons connu le pire alors le reste ne peut nous détruire plus.
    A jamais et pour toujours, notre ange vit avec nous et ne nous quittera pas.

Réagissez

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

Votre commentaire sera publié après validation.

*