Accueil / Presse / Vie de parent : comment survivre au suicide de son enfant?

Vie de parent : comment survivre au suicide de son enfant?

Ces idées noires qui menacent de vous entraîner vers l’abîme, Gérard Delisle ne les connaît que trop bien. Il les côtoie intimement depuis plusieurs années à cause de ses épisodes de dépression, mais, surtout, elles lui ont enlevé son enfant, sa fille aînée, sa Catherine, un matin d’août 2015.

Télécharger cet article

289 commentaires

  1. Mon fils Antoine, 19 ans, s'est pendu le 28 septembre dernier. On savait qu'il allait mal mais à ce point ce n'est pas imaginable. Depuis un mois, on tente de survivre avec mon mari, parfois c'est l'un qui craque, parfois l'autre. J'ai beau lui dire qu'on s'en sortira, très honnêtement je n'en suis pas si sure.
    Je n'arrête pas de me dire que s'il nous avait plus parlé, on aurait peut-être pu l'aider, nous l'aimions tellement, nous sommes complètement perdus, dévastés.
    L'avoir connu est la plus belle chose de ma vie, mais sa perte est incommensurable...
    Je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle mon amour m
    • Bonjour,
      Je vis le même drame et cela fait sept mois que mon fils est parti. Aujourd'hui, c'est un jour à la fois et je pense qu'il faut laisser le temps afin de pouvoir reprendre goût à la vie.
      Je vous conseille le livre "Ensemble", témoignage de parents ayant vécu le suicide de leur enfant.
      Ainsi que "Accepter et se relever" de Béatrice Furet.
      Courage à vou , un jour le soleil brillera à nouveau, c'est ce que je me dis.
      • En août il y aura quatre ans que mon fils est parti pour la même raison. Il laisse deux enfants aussi, le temps passe mais il n'y a pas un jour où je ne pense très fort à lui. Aujourd'hui je me raccroche à ma fille et tous mes petits enfants.
        Il y a des dates et des périodes difficiles dont il faut surmonter, mais il faut être forte comme on peut pour ceux qui reste comme ma fille.
        La vie est cruelle, mais je lui parle tous les jours car j'espère qu'il est prés de moi et qu'il m'entend.
        Nous savions qu'il n'était pas bien avec sa séparation, mais nous n'aurions jamais imaginé un tel geste.
        C'est dur oui, mais j'essaie du mieux que je peux pour aider ma fille, mon seul enfant à présent.
    • Bonjour,

      Mon frère est parti ce même jour avant ses 42 ans. Mes parents et moi-même (sa soeur) sommes totalement anéantis et ne comprenons pas non plus qu'il ne nous ait pas parlé. Petite famille soudée, on pouvait tout entendre.

      Incompréhension, culpabilité, colère, profonde injustice, la vie de mes parents et la mienne se sont arrêtées ce 28 septembre.

      Je souhaite que chacun de vous puisse trouver l'espoir sur lequel se raccrocher.

      Beaucoup de courage à vous tous.
    • Ah comme je vous comprends, j'ai perdu le mien de la même manière le 10-10-2023. Moi et mon mari vivons notre deuil exactement comme vous.
      De mon côté, je ne sais pas comment faire pour vivre sans lui; il était en dépression due à une rupture avec sa conjointe mais il disait ne pas être malade. Il nous a donné deux beaux petits enfants, un garçon qui lui ressemble énormément et une fille.
      Je vous souhaite bon rétablissement de votre deuil si douloureux ❤️
      • Bonjour,
        J'ai perdu mon neveu de 17 ans et 5 mois le 1/11/23. Mon frère et ma belle sœur sont dévastés, c'est trop dur.
        Il ne méritait pas de partir, il venait de rentrer chez les pompiers, sportif et plein de vie, aucune addiction.
        Je me dis toujours : "Pourquoi je ne l'ai pas appelé ce soir-là, peut-être j'aurais pu changer quelque chose ?"
        Merci pour vos soutiens
      • Bonjour,
        Je réagis à votre message car mon époux s'est pendu le 6 octobre dernier et la proximité des dates résonne en moi.
        Nous étions en grosses difficultés de couple dû à son adultère, nous étions en reconstruction, nous avons deux filles de 6 et 10 ans.
        Sa culpabilité et sa peur de me perdre l'anéantissaient jour après jour peu importe que nous étions en reconstruction...
        C'est terrible et je me joins à votre douleur
    • Je ne peux que vous comprendre Dominique. Mon fils a commis le même geste désespéré, un mois avant votre enfant...
      C'est tellement douloureux, tellement injuste. Il n'existe aucun mot assez fort pour décrire une telle douleur.
      Recevez toute ma compassion.
      Que nos enfants reposent en paix car ici-bas, c'est l'enfer pour nous...
      • Je viens de perdre mon fils d'amour comme vous en un instant. Je l'ai cherché jusqu'à trois heures du mat hurlé son nom et recommencé au petit matin et on l'a retrouvé pendu.
        Trente-huit ans d'amour et tout explose pour rien... Je ne vais pas y arriver.
        Je suis seule .
        Voilà, je suis passée mais j'avais besoin de l'écrire. Cela fait dix jours.
    • Bonsoir,
      J'ai été contactée par la gendarmerie pour me dire que mon fils s'est pendu. avec massage cardiaque, on as su le réanimer grâce à l'appli "sauver une vie" : on a sauvé sa vie, on a sauvé mon enfant.
      J'ai de la chance mais j'ai vécu l'angoisse; j'ai un cancer actif, mon fils cadet a fait moins grave, des scarifications. Mon mari a essayé de se pendre avec un câble électrique.
      J'ai beaucoup de chance avec Dieu. Je prie pour mon fils Thomas car j'ai vu son corps meurtri par la souffrance du geste; j'ai tout reçu après les douleurs. La description sur le moment qu'il allait partir, heureusement on me l'a sauvé mon fils. Espoir à toutes
      • Mon fils s'est défénestré sous mes yeux du 7 étage dans la nuit du 8 au 9 février 2024. Il est mort. Je n'arrive plus à vivre.
        • De tout cœur avec toi, Joseph
        • Apparemment pour la gendarmerie, mon fils s'est suicidé le 14/01/2024; sa voiture est partie en fumée. Pourtant dix minutes avant, il m'avait contacté par téléphone en me disant qu'il rentrait à la maison. Nous sommes dévastés mon épouse et moi, nous ne savons plus quoi penser.
      • Moi, mon fils de 37 ans n'a pas répondu à mon coup de fil. Je suis allée voir chez lui, il s'était pendu à la porte.
        C'est horrible, toujours cette image de cette porte dans ma tête. C'est incompréhensible. Je ne comprends pas, il nous a laissé un petit mot: je vous aime, on se reverra, enfin j'espère. Moi, je ne crois pas qu'on le reverra un jour.
        Je suis triste, il était tellement gentil et souriant
    • Bonjour
      Je traverse également ce passage. Ma fille de 18 ans est décédée par pendaison le 6 mars 2024. Je suis anéantie, je ne sais pas comment passer ce cap. Je vis seule et j'ai d'autres enfants mais ils habitent loin. Je pleure tous les jours et j'ai même des idées noires qui me traversent l'esprit. Comment je dois faire ? J'ai un suivi psy mais ça ne fait rien. Mon chagrin est immense. Si quelqu'un peut m'aider, merci beaucoup
      • Bonjour, comme vous, mon fils s'est défenestré sous mes yeux dans la nuit du 8 au 9 février 2024.
        C est super dur.
        Valerie je prie beaucoup
      • Blandine, vous devez résister à cette tentation. Des gens vous aiment et ne pourraient supporter le poids d’un second suicide au sein de la famille. Sachez qu’une âme, contrairement à une vie, est éternelle et que forcément, sans le savoir, vous reverrez votre enfant. Peut-être serait ce dans une autre vie votre mari, mais ce sera elle. Alors ne perdez pas votre courage et résistez.
    • Bonjour , je m'appelle Sandrine . J'ai 55 ans.
      Il y a 1 mois j'ai perdu mon dernier fils Tom 22 ans. Il s'est pendu .
      Il avait plusieurs pathologies : neurofibromatose , algie vasculaire de la face et des migraines chroniques. Je pense qu'il a fait ce geste lors d'une crise trop forte.
      Depuis je ne vis plus . Je n'arrive pas a me dire qu'il est parti . Je suis anéantie. J'ai tellement mal. J'aurais dû voir qu'il n'allait pas bien . Mon enfant , mon Tom, comment faire sans toi ?
      C'était un jeune homme tellement gentil , toujours là pour les autres . Je pense qu'il a subi du harcèlement à son travail. Trop gentil. On a récupéré son téléphone mais on ne sait pas le déverrouiller.
      Dans ses messages je suis sûre qu'on aura des réponses. Mais voilà on est bloqué.
      Mon fils me manque tellement,
    • Bonjour , mon fils Tom s'est suicidé le 21 août. Il s'est pendu .
      Je suis maman de 4 enfants et Tom était le dernier. Il allait avoir 23 ans.
      On n'a rien vu , il ne nous a rien dit. Je ne comprends pas pourquoi.
      Je suis anéantie, dévastée par le chagrin.
      Je crois que je ne vais pas y arriver.
      Il me manque tellement
    • Bonjour,
      Mon fils Théo, 24 ans, s'est suicidé le 28 septembre 2023. Son aîné Maxime, 26 ans, l'a rejoint ce 3 octobre, de la même manière, au même endroit. Une violence indescriptible à chacune des annonces.
      J'avais accepté son geste, la vie commençait à reprendre un cours à peu près normal et nous voilà de nouveau dans cette spirale infernale. On refait l'histoire avec des "si", mais rien ne change.
      Je me flagelle en permanence, j'ai échoué, je n'ai pas su les protéger de ce qui les torturait.
      Nos enfants (les vôtres et les miens) nous ont fait grandir et le font encore à travers cette épreuve que chaque parent appréhende dès leur premier cri.
      Nous ne sommes pas seuls(es) et rendons-leur hommage de la meilleure manière qui soit.
      Une mère et un frère meurtris
  2. Mon fils est parti il y a presque 34 ans mais c'était hier. Il avait 18 ans et on ne sait pas et on ne saura jamais s'il s'est suicidé ou si c'est un accident mais malheureusement, pour moi, ça ne fait aucun doute, il a mis fin à 8 ans de souffrance.

    En effet, il allait avoir dix ans lorsqu'une voiture l'a jeté pour six longues semaines, dans un profond coma. Certes, il s'en est "sorti". Il marchait (mal), il parlait (encore plus mal) mais il n'avait plus une once de mémoire immédiate et il s'en rendait parfaitement compte. Il se souvenait de tout ce qu'il avait appris avant son accident et il était incapable d'apprendre de nouvelles choses après.

    C'est très dur d'entendre votre enfant vous dire à quinze ans: "Qu'est-ce que je deviendrai lorsque vous ne serez plus là ?" Et pire encore : "Tu sais maman, il existe deux sortes d'imbéciles, les imbéciles heureux et les imbéciles malheureux. Les imbéciles heureux ne savent pas qu'ils sont imbéciles, les imbéciles malheureux eux, le savent et j'en suis un". J'ai eu beau lui dire et lui répéter qu'il n'était pas un imbécile et que ses difficultés finiraient pas passer avec de l'aide, malheureusement, cette aide n'est pas venue et il a continué de souffrir.

    Il a fait de nombreuses tentatives de suicide qui étaient manifestement des appels à l'aide, mais rien n'a été fait pour l'aider justement. Il a été rejeté d'un collège à un autre et même d'institutions "spécialisées" car il était "suicidaire". Après plus de trente ans d'absence, il me manque toujours autant et je culpabilise toujours de n'avoir pu l'empêcher de commettre l'irréparable. Je n'attends plus qu'à fermer les yeux pour le retrouver.

    Heureusement, j'ai deux autres enfants qui sont formidables et qui m'ont donné cinq petits-enfants tout aussi formidables que leurs parents. Mon mari ? Certes, il a souffert terriblement de la mort de notre fils mais très vite, il est "passé à autre chose" et ne supporte plus de me voir pleurer lorsque l'on parle de notre chéri.
    • La douleur est permanente. J'ai lu vos témoignages qui m'ont profondément touchée.

      J'ai perdu ma fille il y a maintenant deux ans, elle a décidé de mettre fin à ses jours, sans se retourner elle est allée à la gare... son dernier voyage. Je savais qu'elle allait mal; j'ai, je pense, fait beaucoup de choses pour l'aider, sûrement pas assez, la culpabilité est là : culpabilité de rire, de voir le jour se lever, de voir les jours s'écouler; et la plus grosse culpabilité, celle de croire que ce n'est pas arrivé pour éviter de souffrir... Une fuite...

      Je n'ai pas eu le droit de la voir, de l'embrasser dans son dernier berceau de bois blanc. Tous mes témoignages sont éloquents : culpabilité, vide.

      Une question se pose : pourquoi n'existe-t-il pas de mot pour dire que nous avons perdu notre enfant ? La perte du conjoint a le mot veuve ou veuf, les enfants sans parents ont le mot orphelin. Mais nous ? Comme si cet acte qui les a libérés de leur souffrance ne devait pas être dit, sûrement parce que cela ne devrait pas arriver.

      Seules les larmes qui coulent sur nos joues, ce signe muet montre notre douleur.
      • Je comprends tout à fait. Je viens de perdre mon petit-fils de 24 ans qui s'est suicidé face à un train le 5 avril 2023.
        Je n'arrive pas à surmonter mon chagrin car on ne se doutait même pas de sa souffrance psychique. Je n'ai qu'une envie, c'est le rejoindre.
        Il me manque trop et la douleur est trop lourde !
        • Je sais que notre vie ne sera plus là même. Moi, mon fils s'est suicidé au mois de juin. Il nous explique son geste dans un livre et nous demande pardon mais je vous comprends. Notre chagrin est immense mais nous ne sommes pas seuls, on doit continuer pour les autres enfants. Je pense que votre petit fils comme notre fils ne voudrait pas que l'on sombre. Cela ne nous empêche pas de penser tout le temps à eux.
          Bon courage
        • Vous ne vous remettrez jamais de cette perte; certes vous continuerez à vivre mais le manque immense qui vous habite sera toujours là. C'est insupportable, douloureux, malgée vos autres enfants.
          Combien de larmes faut-il verser pour retrouver un peu de paix ?
        • Ce même jour, le mercredi 5 avril 2023, voici tout juste 11 mois, Sarah, ma fille, mon seul enfant, s'est suicidée, quelques jours après ses 21 ans, pendue avec une camarade qui allait avoir 17 ans, dont le papa est mort subitement 3 mois après.
          Je connais comme vous toutes et tous cette souffrance indicible, au delà de l'imaginable. Mes larmes ne tarissent pas, ne me soulagent pas, l'horizon me semble fermé à jamais dans la douleur et la tristesse.
          En sympathie avec vous toutes et tous, proches endeuillés, Joseph
      • Comme je comprends votre douleur Eva.
        Votre témoignage me touche énormément.
        Je vis avec la mienne à chaque instant et pour toute ma vie durante. Je n’oublierai jamais ce jour où nous avons découvert notre fille Camille 30 ans pendue dans son appartement… elle nous a laissé une lettre. Nous l’aimions tellement…
        Le choc,la violence, une douleur insurmontable encore à ce jour.
        Je suis bloquée, je n’arrive pas à avancer. Que faire ?
        Comment vivre maintenant ?
        Je ne sais pas si j’arriverai à retrouver un équilibre de vie, du bonheur.
        • Quelle grande tristesse.
          Le 10 mai 2023 mon fils s'en est allé.
          Je l'ai trouvé ce fameux jour que je ne pourrai oublier.
          Un garçon très talentueux, intelligent, doux.
          Il ne trouvait pas sa place dans cette société. Avait un mal être perceptible.
          Je l'ai accompagné pour le soutenir, l'aider à avancer mais malgré mes efforts, il m'a quitté.
          Je m'en veux car sûrement j'aurais pu faire plus et empêcher ce qui est arrivé.
          Je suis anéantie, la peine est indescriptible.
          J'adore mon fils chéri et il sera toujours dans ma vie, à chaque instant.
          J'ai reçu des signes qui m'apaisent. J'écris, je lui parle.
          J'embrasse ses photos, ses vêtements, il est près de moi toujours.
          Je t'aime Christophe
          • Bonjour,
            Mon fils s est suicidé par pendaison le 11 septembre 2021. Il avait 28 ans.
            C'était quelqu'un qui aimait s'amuser, faire la fête; avec le confinement il a été privé de voir ses amis, il a voulu quitter la région, il est parti à Pau avec un bon copain pour changer de vie; et je ne comprendrai jamais, un soir les boîtes de nuit commençaient juste à rouvrir, avec ses amis ils ont beaucoup bu; le lendemain mon fils s'est retrouvé seul dans la journée, il devait rejoindre ses amis dans un pub mais personne ne comprendra pourquoi ? Il s'est pendu et c'est son coloc qui l'a découvert.

            Nous étions ce week-end là avec mon mari et des amis partis pour le bord de mer; ce qui est terrible, c'est que la gendarmerie est venue chez mon fils aîné de quatre ans de plus pour annoncer le drame, mon fils a dû aller chercher mon fils de 20 ans pour lui annoncer, ils ont appelé les mamies, et ensuite ils ont attendu qu'on rentre de week-end pour nous le dire! C'était horrible pour mes enfants de devoir nous annoncer cette horreur.

            Je suis passée par des étapes horribles, pleurer tous les jours, une souffrance inimaginable, le pire qui puisse arriver dans la vie. Moi aussi je me raccroche aux signes, cela fait deux ans et demi, ma famille, mes amis, mes collègues m'ont énormément soutenue; aujourd'hui je reprends le cours de ma vie, même si plus jamais je ne serai heureuse comme avant, je ne vois plus la vie de la même façon, aujourd'hui je ne m'entoure que des personnes qui me font du bien, les autres je les aient écartées de ma vie.

            Avec mon mari on s'est beaucoup soutenus, on souffre toujours, mais on reprend goût à la vie en voyageant. Mes deux autres fils ont énormément souffert aussi, j'ai deux petits enfants qui me donnent beaucoup d'amour, ça aide aussi beaucoup.

            Avant j'avais peur de la mort, plus maintenant je me dis que quand ça sera mon tour, je retrouverai mon fils chéri qui me manque tellement. Pour finir, je compatis à votre douleur et votre chagrin, mais avec le temps la douleur est moins forte, et on remonte jour après jour.
            Plein de courage à vous,
            Tendrement
      • Madame, le terme que vous cherchez existe, il s'agit de 'parents désenfantés.
        Il existe d'ailleurs également des groupes de soutien et de paroles de parents désenfantés. Peut-être pourriez-vous y trouver une étincelle quelconque :)
        Courage à vous.
      • Bonjour, nous venons d'enterrer le fils de notre meilleur copain qui s'est tué par arme à feu.
        Nous sommes sidérés et nous ne savons pas quoi faire pour les aider, les réconforter car il n'y a aucun mot qui puisse le ramener mais quelles attitudes à avoir avec eux. Avez-vous eu des amis qui vous ont aidés à retrouver un peu de gaité et par quel biais ?
        • Bonjour Anna,
          Il n'y a pas vraiment de mots suite à un suicide, seulement dire à vos amis : on est là, on vous soutient, appelez-nous quand cela devient insupportable, et on parle juste un peu.
          Nous avons connu l'inverse au suicide de notre fils, personne, ni famille, ni amis pour nous dire simplement cela, et c'est très douloureux de se sentir doublement abandonnés, sauf qu'un petit bichon nous a sauvé la vie avec les joies que peut apporter un animal.
          Vous êtes quelqu'un de bien pour vouloir les aider car en général les gens fuient après un tel drame ! Courage à vous et aux parents dans la peine.
        • Bonsoir, oui je peux vous assurer que les amis sont très importants dans ces moments de douleurs insupportables.
          Comme nous étions incapables de recevoir nos amis à la maison, plus aucune force pour préparer à manger incapables de se coucher tard, nos amis nous invitaient le dimanche midi à manger chez eux. C'est difficile pour l'entourage, car il faut trouver les mots mais vous savez rien que la présence et l'amour que vous donnent vos amis par leur présence, c'est juste ça dont on a besoin. Nos amis nous ont énormément aidés à remonter la pente, ainsi que ma famille.
          Parfois, ils nous appelaient pour passer la journée en bord de mer, et on mangeait sur le port, et c'est comme ça qu'on a repris petit à petit le goût de vivre.
          Pour vous dire que vraiment les amis comptent pour surmonter cette souffrance.
          Je suis de tout cœur avec vous.
      • Nous sommes tous des amputés. La mort de notre enfant nous a fait perdre une partie de nous. Comme tout amputé, on apprend à avancer sans notre membre, on apprend à pallier son absence mais on n'est plus entiers. Et en plus de la souffrance de devoir apprivoiser l'absence, on doit faire face à la culpabilité. Il a choisi de nous quitter. Étions-nous si horribles?
        • Bonjour,

          Mon fils s est suicidé par pendaison le 11 septembre 2021. Il avait 28 ans.
          C’était quelqu’un qui aimait s’amuser, faire la fête; avec le confinement il a été privé de voir ses amis, il a voulu quitter la région, il est parti à Pau avec un bon copain pour changer de vie; et je ne comprendrai jamais, un soir les boîtes de nuit commençaient juste à rouvrir, avec ses amis ils ont beaucoup bu; le lendemain mon fils s’est retrouvé seul dans la journée, il devait rejoindre ses amis dans un pub mais personne ne comprendra pourquoi ? Il s’est pendu et c’est son coloc qui l’a découvert.

          Nous étions ce week-end là avec mon mari et des amis partis pour le bord de mer; ce qui est terrible, c’est que la gendarmerie est venue chez mon fils aîné de quatre ans de plus pour annoncer le drame, mon fils a dû aller chercher mon fils de 20 ans pour lui annoncer, ils ont appelé les mamies, et ensuite ils ont attendu qu’on rentre de week-end pour nous le dire! C’était horrible pour mes enfants de devoir nous annoncer cette horreur.

          Je suis passée par des étapes horribles, pleurer tous les jours, une souffrance inimaginable, le pire qui puisse arriver dans la vie. Moi aussi je me raccroche aux signes, cela fait deux ans et demi, ma famille, mes amis, mes collègues m’ont énormément soutenue; aujourd’hui je reprends le cours de ma vie, même si plus jamais je ne serai heureuse comme avant, je ne vois plus la vie de la même façon, aujourd’hui je ne m’entoure que des personnes qui me font du bien, les autres je les aient écartées de ma vie.

          Avec mon mari on s’est beaucoup soutenus, on souffre toujours, mais on reprend goût à la vie en voyageant. Mes deux autres fils ont énormément souffert aussi, j’ai deux petits enfants qui me donnent beaucoup d’amour, ça aide aussi beaucoup.

          Avant j’avais peur de la mort, plus maintenant je me dis que quand ça sera mon tour, je retrouverai mon fils chéri qui me manque tellement. Pour finir, je compatis à votre douleur et votre chagrin, mais avec le temps la douleur est moins forte, et on remonte jour après jour.
          Plein de courage à vous,
          Tendrement
      • Bonjour Eva,

        Terrible de lire en effet ces témoignages mais le sentiment est partagé avec celui de constater que nous ne sommes malheureusement pas seuls à traverser ces épreuves qui nous paraissent insurmontables.

        Aussi, il existe depuis peu un mot qui désigne les parents ayant perdu leur enfant, "parange", et ce quel que soit leur âge.
      • Nous sommes des paranges car nous avons perdu un enfant
    • Personne sait quoi dire devant telle souffrance. Je viens de perdre mon fils ... Même si les circonstances se ressemblent... C'est la perte...
    • C’est affreux Mounette. Force à vous dans cette dure épreuve. Ce message s’adresse à toutes les personnes ayant perdu un être cher qui me lit.
  3. Le 20/07/22 après une hospitalisation d'office en HP alors qu'elle s'était réfugiée en gare pour échapper à des agresseurs, ma fille de 41 ans a été retrouvée pendue en EPSM. Comme on lui avait volé ses papiers et son portable, elle n'a pu avertir personne et personne n'a cru à son identité. Elle a été hospitalisée sous X et a failli être inhumée dans le carré des indigents sous X. Je n'ai été avertie de tout ceci que 6 jours après son décès pour m'empêcher d'accomplir les démarches nécessaires pour la sortir de là. Je n'ai même pas reçu une condoléance de l'établissement dans lequel on l'a retrouvée pendue et on ne m'a rendu aucune affaire la concernant. Je croyais que le Droit et les lois étaient faits pour réparer les préjudices mais en réalité je vis un cauchemar sans fin, l'injustice et la culpabilité me rongent...
    Mon amour, je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle !
  4. Bonjour à tous,

    J'ai lu tous vos témoignages poignants, je me dis d'un côté qu'il y a tellement de souffrance dans ce monde que ça fait peur et de l'autre, on comprend que nous ne sommes pas seul(e) à ressentir cette immense tristesse après la perte d'un être aimé. Et paradoxalement cela donne un peu d'espoir de lire tout cela. L'espoir de continuer à vivre ou survivre, qu'il est possible de trouver, avec le temps, un certain apaisement, un réglage dans notre cerveau de robot qui puisse nous aider et continuer d'avancer à notre rythme.

    Je pense qu'il faut dans un premier temps sortir notre souffrance dans la solitude et dans l'entourage, communiquer aux bons moments en trouvant les bons mots. Il ne faut pas que cela devienne tabou. Lire ce type de forum, être suivie par des psys et trouver le traitement adapté peut être une aide précieuse, puis le repos dès que possible, réapprendre à se faire du bien, prendre soin de soi, s'écouter, prendre l'air, des moments en famille. Tout ça est très important pour avoir l'envie de rester et de se dire que la vie vaut la peine d'être vécue même dans la peine.

    Pour ma part ma vie s'est arrêtée le 14/11/2021; ma nièce que je considère comme ma fille est partie rejoindre les étoiles. Elle allait avoir 18 ans. J'ai encore du mal à le réaliser plus d'un an après. L'état de choc a duré de nombreux mois. Je ne saurai d'ailleurs pas dire s'il m'a quitté. C'est le vide sidéral. On est plongé dans un autre monde. Comme déconnectée de la réalité. Puis c'est le mode zombie qui s'est activé, plus de goût à rien. Juste l'envie de dormir pour ne pas trop penser.

    Je n'ai pas envie de me suicider et je ne ferai jamais subir ça à ma famille mais je me sens profondément triste et vide. Et je ne sais pas si je trouverai la volonté et le courage en moi pour que cela change un jour mais je garde l'espoir que si.

    Elle s'est suicidée par arme à feu. A cause d'un homme qui l'a poussée à cela. Il lui a vendu du rêve pour qu'elle tombe amoureuse puis l'a manipulée, lui a torturé l'esprit, manié le chaud/froid, lui a fait perdre toute confiance en elle; bref, elle est tombée sur un manipulateur destructeur, un pervers narcissique. Une des pires espèces de cette planète. Elle n'est plus là depuis plus d'un an. Et lui est libre comme l'air. A la douleur et la culpabilité que l'on ressent s'ajoute la haine (sans parler du traumatisme quand on l'a vu..)

    La maman de ma nièce, donc ma sœur, a failli perdre la vie trois fois. Elle ne supporte pas la perte de sa fille. Elle a été sauvée in extremis. Je dois mettre ma douleur de côté pour aider ma sœur au maximum à s'en sortir et chaque jour je me demande si ma mère et moi on réussira à la garder auprès de nous. Je ne supporterai pas une autre perte d'un être cher; et ma maman, fragile du cœur, non plus.

    Je voudrais dire aux personnes qui pensent au suicide : s'il vous plait, j'ai conscience que la souffrance est énorme, quotidienne et qu'elle vous submerge mais faites-vous aider partout où c'est possible, parlez, résistez, appelez au secours. Mais ne commettez pas cet acte irrémédiable, où plus aucun retour en arrière ne sera possible, pensez à l'énorme souffrance que vous laissez à tout votre entourage en les abandonnant. On est toujours plus aimé qu'on ne le croit. Et je pense que ceux qui quittent volontairement ce monde n'ont pas réellement conscience de cela, aussi qu'ils vont faire extrêmement mal à leur famille, et ce, à vie.

    Peut-être que pour certains(nes) c'est un sacrifice de rester en vie mais n'êtes-vous pas prêt à vous sacrifier pour toute votre famille? Je pense notamment à ceux qui ont encore des enfants derrière eux et laissent des orphelins qui deviendront sûrement dépressifs à leur tour et finiront par commettre ce même acte. Pensez aux conséquences svp, pensez-y vraiment.

    Courage à tous.
  5. Mon beau-fils s'est pendu, chez moi, il y a quelques mois, après une séparation. Tous les jours, je me refais le film pour savoir ce que j'ai raté. Je ne comprends pas son acte et je lui en veux.
    • J'ai perdu mon fils au mois d'avril dernier. Il s'est jeté par la fenêtre devant moi, les gendarmes et sa meilleure amie.
      Chaque jour, je me demande pourquoi. J'ai quelques éléments de réponse mais ils ne me satisfont pas. Je sais que je ne pourrai jamais avoir les réponses finales.
      Je prie pour que là où il se trouve il ait enfin trouvé la paix qu'il ne pouvait trouver dans notre société. Repose-toi bien mon île paradisiaque,
      Ta mère
      • Bonjour. Courage. J'ai vécu ça. Mon fils s'est donné la mort en 2011. Aujourd'hui je vis sans repère. Des fois, c'est la colère. Et voire une culpabilité. La seule chose qui peut vous aider, c'est de se rapprocher des églises. Car il y a une fin à tout. Courage
        • Ma fille a fait la même chose pour la même raison.
          Je ne comprends pas.
          La culpabilité me ronge de l'intérieur.
          Je prie dieu qu'elle repose en paix .
      • Moi j’ai perdu mon fils de 38 ans en 2020 après une première tentative en 2019. Il m’avait parlé de sa souffrance de son mal être depuis des années. J’avais promis de l’accompagner dans sa démarche pour s’en sortir mais hélas le Covid a tout arrêté et en septembre il a pris médocs et alcool. Nous n’avons été informés que quatre jours après.
        Depuis c’est la souffrance continuelle avec une part de culpabilité. Mais je continue à vivre pour mes deux autres enfants, mes deux petits-enfants, mon mari et mes sœurs.
        Je voulais rejoindre mon fils mais je ne peux infliger à ma famille une telle douleur. Je me refuse le droit d’être heureuse puisque je n’ai pas réussi à ce que lui apprécie la vie que je lui avais transmises.
        • Ma fille Laure est partie le 11 janvier 2018.
          Je suis une maman qui souffre tous les jours. Elle me manque énormément. Je suis dans un sentiment de culpabilité de ne pas avoir été a la hauteur de maman.
          Une maman doit pouvoir trouver les mots pour ne pas faire une chose pareille.
          Puis il y a la colère parfois car je l'aimais à la folie ma fille chérie.
          Que de douleur!
          Je vis tout de même je bouge avec mon mari je suis occupée j ai des amis.
          Je m'oblige à bien vivre malgré tout.
          Laure je t'aime et je t'aimerai toujours.
          A ma perle, ma fille
        • Trop de douleurs pour les mères. J'en fait partie. Très, très difficile de se remettre !
  6. Bonjour,

    Je suis accidentellement arrivée sur ce site et je lis vos messages depuis près d’une heure. Fille unique, je vis seule avec ma mère qui regrette d’avoir une enfant incapable qui l’encombre et qui ne prend la mesure de mon mal être malgré tout mes efforts pour lui signaler, pour lui expliquer. Il n’y a personne de vraiment proche, des amis qui vivent leurs vie, de la famille que je ne connais pas vraiment.

    Il n’y a que ma grand-mère, à présent malade, qui s’est toujours occupée de moi et fais de son mieux pour me soutenir. C’est pour elle que déjà deux fois j’ai essayé puis arrêté de me suicider, de me pendre,
    elle qui est si fragile… Je ne voulais plus rien sinon sombrer et ne jamais me relever mais j’ai pensé à elle et au choc qu’elle aurait eu en trouvant mon corps inerte. Je vous lis et je ne regrette pas, elle ne mérite pas que je lui inflige cela. Elle n’a toujours voulu que mon bonheur et je me sens malgré tout coupable de la décevoir.

    Je n’ai goût à rien, l’impression d’avoir perdu à jamais la joie de vivre, l’envie de vivre… Je suis pourtant suivie depuis six mois et sous antidépresseurs mais rien n'y fait. Je lutte chaque jour pour me reconstruire. J’entrevois parfois une lumière, un avenir possible, un bonheur atteignable, j’essaie de toute mes forces.

    J’ai aussi un chat qui dépend de moi pour vivre et je ne veux pas l’abandonner. C’est peut être bête mais parfois je le prend dans mes bras, il est doux et dégage une chaleur apaisante et je le sens respirer et je me dis que c’est possible, que moi aussi je dois vivre…. Je continue malgré tout chaque jour en me disant que je comprendrai, que je trouverai, aujourd’hui ou demain, comment aller mieux. En attendant j’espère.
    • Margot,
      J’avais écrit un vrai laïus. Je l’ai effacé. Trop nul. Demain sera bien (Léonard Cohen mon idole).
      Comment s’appelle ton chat ? C’est chouette un chat. Le mien ou plutôt la mienne s’appelle Lily. J’ai aussi deux chiennes. Copains avec Lily.
      A demain
      Thierry
    • Bonjour, je lis toutes ces choses et je me dis que certaines personnes ont besoin de soutien mais sont incomprises. J’essaye de me relever suite à un drame. Recevez-vous mon message?
    • Votre témoignage est poignant.
      Mais croyez-moi, votre animal va vous aider. On dirait que c'est pas important mais pourtant si. Ne baissez pas les bras.
      • Bonjour,
        J'ai perdu ma fille unique d'une grippe foudroyante le 24 décembre 2022.
        Je vous comprends car moi-même je suis dévastée, je ne sais pas comment y arriver.
        Je vis au jour le jour mais... je suis vide.
        Si vous le souhaitez, envoyez-moi un mail.
        Merci.
        • Bonjour Monique,
          Je suis dans le même état, vivre au jour le jour plutôt survivre, un vide insoutenable, plus envie de rien, envie soudaine de sortir puis plutôt de rentrer et partout le même mal être.

          J'ai encore deux autres enfants c'est le seul lien qui me tient à la vie. Pourtant je me dis une bonne lame et deux incisions au poignet et je la rejoindrais; c'est comme un trou béant dans la poitrine mais mes enfants me rappellent sans cesse que nous ne sommes que des victimes d'une injustice et que nous ne devons pas payer l'injustice.

          Bon courage à vous
          • Bonjour à tous,
            Aujourd’hui cela fait trois mois, jour pour jour, seconde pour seconde que mon fils aîné de ses si ridicules et si petits 32 ans était tué, exprès, avec l’attention. Là-bas où je ne peux pas entrer, même si j’essaye, en permanence.
            Mon bébé, avec son cœur riant et tellement idéaliste et confiant en l’amour est le seul qui a été fauché. Plus jeune dans une petite fratrie de cinq personnes : lui seul était brutalement visé avec tous les moyens et lui seul fatalement touché.
            Journaliste dans un guerre, lui qui n’a pas porté l’arme, à part son sourire magnifique et son envie fort comme béton d’améliorer ce monde si laid, de dire la vérité.
            Je hurle en moi: comment survivre cette vérité, la bonté qui incarne ? La Terre tourne et moi, et nous les siens, on est comme une petite triste et paradoxale groupe qui continue de se mentir, de se tenir les miettes de cœur et de s’aimer comme on a toujours fait. Mais sans façon : plus jamais pareil et plus jamais les mêmes.
            C’est terrible et cette injustice comment ils ont anéanti et nous aussi: me hante et ne lâche pas; en moi, dehors de moi.
            Les jours sont si terribles et la planète que j’habite est une Douleur vaste, un abysse de sidération et manque qui m’étouffe.
            Je suis. Je ne suis plus.
            Peut-être il est quelque part, spirituel : d’accord, mais Là, Ici, Aujourd’hui, tout est en extrême manque de Lui.
            Mon Amour: si seulement tu reviens.
            Je vois que nous sommes tous dévastés.
            J’ai tellement pitié pour nous: tous.
            C’est invivable.
    • Bonjour,
      Je viens de voir votre message. Mon fils de 20 ans s'est défenestré. Une mauvaise rupture, trop d'exigences, je m'en veux de ne pas avoir vu les signaux d'alerte.
      Accrochez-vous car quand on perd un être de lumière, on ne vit plus, on survit. On pleure toutes les larmes de son corps, le ciel nous tombe sur la tête.
      Malgré tout, je pense que plein de bonheur vous attend. Accrochez-vous.
    • Tenez bon,essayez de voir les bons côtés de la vie même si je pense vous comprendre.
      Surtout consultez régulièrement votre médecin voire un psychologue.
      Je suis certain que vous êtes une personne extraordinaire et bienveillante.
      Le monde a besoin de personnes comme vous.
      Pensez toujours à tous ceux qui vous aiment
      Les chats sont des animaux admirables et le votre va vous aider car il vous aime.
      Je sais que vous allez aller de mieux en mieux
      Ayez confiance en vous car vous êtes unique
      Ne doutez jamais de vous.
    • Margot, vous êtes à un mauvais moment de votre vie. Des fois on dit qu'on ne choisit pas sa famille. Les animaux sont très doués pour nous comprendre et leur amour est gratuit. Profitez de lui au maximum, parlez-lui, il vous écoutera.
      Essayez de consulter un spécialiste. C'est dur de dire à quelqu'un de ne pas en finir, pourtant, je vous le souhaite dans quelque temps vous aurez du bonheur ailleurs.
      Moi j'ai une fille qui s'est suicidée après un divorce difficile, elle avait deux enfants. Mon autre fille en veut à la terre entière et au bout de plusieurs années mon mari après tant de souffrances endurées s'est suicidé à son tour.
      Moi j'essaie de survivre pour mon autre fille et mes petits enfants. Ne commettez pas l'irréparable, en premier c'est vous que vous punissez, pensez, c'est facile à dire quand on va à peu près bien, à tous ces enfants malades qui ne désirent qu'une chose: vivre.
      Je vous souhaite du courage et c'est sûr ça arrivera, beaucoup de bonnes choses. Je vous embrasse
    • Bonjour
      J'ai perdu ma fille unique d'une grippe foudroyante le 24 décembre 2022.
      Je vous comprends car moi-même je suis dévastée, je ne sais pas comment y arriver.
      Je vis au jour le jour mais... je suis vide.
      Si vous le souhaitez, envoyez-moi un mail.
      Merci.
    • Tenez le coup, on pense à vous; on vous aime; sentez l'énergie positive.
  7. Bonsoir,
    Ma fille Thaicia s'en est allée du haut de ces 18 ans le 15 juin 2022 en se mettant les bras croisés sur la voie ferrée en attendant le passage d'un train.
    Elle menait un combat depuis plus de deux ans entre s'accrocher à la vie et partir pour se libérer de souffrances.
    Entre HP et centre pour insertion, on ne savait plus ce qui était bien ou mal.
    Elle était très sensible, et avait du mal à s'accepter. Nous avons appris dans ses écrits qu'elle avait eu des attouchements, du harcèlement et dénigrement en plus de sa fragilité.
    Malheureusement, cela n'en fait pas une victime, mais simplement une personne instable qui choisit de partir à écouter certaines personnes.
    Aucune cause à effet, à quel prix faut-il abréger tout cela (la vie ici bas).
    Ton absence, ce manque, cette incompréhension est pour moi une douleur extrême.
    Je sais que tu es en paix maintenant sans souffrances, et que je te rejoindrai un jour, moi, ton petit frère et ta petite sœur.
    En attendant, nous nous raccrochons à la gravité, à l'attraction terrestre pour poursuivre le combat de la vie, mais c'est tellement difficile sans toi.
    Ma tendre et chère enfant...
    • Bonsoir Bernard,

      Je suis si émue à la lecture de votre message. Je suis de tout cœur avec vous. Le parcours si difficile de votre fille Thaicia fait tellement écho à celui de mon Alice partie quelques jours avant ses 17 ans en octobre 2020.

      Pour moi non plus, elle n'a pas choisi... J'ai fait tout ce que je pouvais pour l'aider, la soutenir et pourtant je m'en veux tellement de ne pas avoir su la retenir, lui donner la joie de vivre. Sa souffrance extrême n'a trouvé aucun soulagement auprès des professionnels de santé.

      Les gens me disent, tu as tes deux autres enfants... Oui, je les aime. Mais c'est si atrocement douloureux.

      Alice je t'aime. Tu me manques tellement, tu es avec moi à chaque instant à jamais.
      Je t'espère en paix.
      • J’ai perdu mon fils ça fait 15 jours; il a mis fin à ses jours par pendaison; il avait déjà essayé deux fois par médicaments; il supportait pas la séparation avec sa femme. J’avais beau l’aider à y redonner la joie de vivre mais en vain.
        Aujourd’hui je ressens de la colère envers ma belle fille mais il y a deux petits enfants de 7 ans et 4 ans. Comment faire ? Je suis anéantie, ma vie s’est arrêtée ce jour-là.
    • Bonsoir, je comprends votre peine car je traverse moi-même une période difficile suite au départ de mon frère. Les autres personnes n’arrivent pas à nous comprendre et on doit sûrement les soûler quand on leur parle de notre chagrin; j’ai le sentiment qu'ils font abstraction.
      • Je reviens sur le forum suite au suicide de notre fils, personne ne nous a soutenus; un autre fils et petit fils qui nous ignorent, ni famille, ni amis; ne rien attendre des autres et continuer à se faire plaisir : achats en tout genre même futiles, sorties à deux, petites vacances etc.
        Et puis un animal : quel bonheur ! Notre petite Mina (bichon) nous a redonné goût à la vie et nous sommes comblés avec elle !
        Alors courage à tous, on peut et on a le droit de vivre malgré ce drame.
        • Bonjour Thérèse ,
          Je suis vraiment désolée que personne ne vous ait soutenu. Ma belle-sœur s’est suicidée par pendaison il y a trois mois et j’essaie d’aller voir régulièrement ma belle-mère avec mon conjoint; mais je n’arrive pas à parler du suicide de sa fille dont je n’étais pas vraiment proche. Je ne sais pas comment la soutenir.
          J’ai toujours en mémoire l’appel que mon conjoint a reçu lorsqu’elle a trouvé sa fille… Cela me fait pleurer rien que d’y penser.
          • Bonjour Marianne,
            Je vous remercie de votre compassion, on s'habitue à l'indifférence des autres, c'est difficile mais c'est comme ça ! Notre petit bichon nous aide beaucoup !
            Continuez à voir votre belle maman même si vous ne pouvez pas pour l'instant parler du suicide de votre belle sœur, c'est votre façon et celle de votre mari de la soutenir.
            J'ai aussi le souvenir de la compagne de Nicolas un soir hurlant au téléphone qu'elle l'avait découvert pendu, après bientôt 16 ans (il avait 28 ans et bipolaire) la douleur s'atténue, mais on n'oublie jamais . Courage !
        • Margot, mon fils ainé s'est suicidé le 3 novembre 2021, il avait 25 ans, il était beau, intelligent; il avait tout pour lui, il avait un profond mal être depuis tout petit à cause de mon ex mari, son père, qui était maltraitant avec lui et avec moi; mon fils était hyper sensible et fragile psychologiquement, le monde actuel est dur quand on est hyper sensible et déprimé.
          Je survis aujourd'hui pour ses frères, 18 et 20 ans, nous sommes tous les trois dévastés mais nous devons avancer.
          On ne sait pas comment on y arrive mais on avance. Plus rien ne sera jamais pareil.
          J'ai beaucoup de culpabilité, de colère, de tout mélangé, je sais qu'il ne souffre plus mais je sais aussi que c'est un acte irréversible dans un tout petit moment où cela bascule.
          Tu as raison de penser aux conséquences
          Mon fils avait un chat aussi, il l'aimait plus que tout.
          Lorsque ta grand mère ne sera plus là, essaye de renaître par des plaisirs simples et lutte de toutes tes forces quand les idées noires viennent.
          Tu penses que rien ne peut changer et pourtant c'est possible avec le temps, crois-y et surtout il y a des personnes qui t'aiment, tu ne le vois pas.
          Mon fils était aimé bien plus qu'il ne l'imaginait.
        • Bonsoir Thérèse, je comprends parfaitement, je vis la même chose que vous.
          Mon fils s'est suicidé par pendaison il y a quatre ans. C'est moi-même qui ai trouvé mon enfant attaché un drap autour du cou. Ma famille, mes amis, ma fille m'ont tourné le dos, je me retrouve seule dans cette maison où le drame a eu lieu.
          J'ai souvent l'idée de le rejoindre, mais je travaille dans le milieu hospitalier et cela me permet de maintenir le cap. Enfin j'ai des hauts et des bas, je ressens un manque d'amour incommensurable.
          J'aurais tellement besoin que l'on me prenne dans les bras, le temps ne fait qu'accroître cette douleur.
          Courage
  8. Bonjour,
    Mon amie d'enfance vient de perdre son fils. J'ai tellement mal pour elle. Je voudrais pouvoir l'aider au mieux maintenant et dans les années à venir.
    Face à une telle douleur, il est difficile de dire des mots pour apaiser là où l'apaisement semble impossible. Elle sait que je serai toujours là pour elle, pour l'écouter. Mais quoi d'autre ? Comment l'aider ?

    Suite à la lecture de vos témoignages, je vous envoie mes pensées.
    • Bonjour Laura,
      je vous conseille d'écouter en replay l'émission sur la consolation avec C. André sur France Inter (Grand bien vous fasse). Vous saurez j'en suis sûre l'aider du mieux que vous pouvez, en permettant la parole sans l'obliger ; vous serez peut-être une des seules personnes qui n'éviteront pas le sujet en tous cas.
      • Bonjour Loulou,

        Grand merci pour l’émission. Ma meilleure amie vient de perdre son fils qui a mis fin à ses jours.
        Cette émission m’a fait du bien et confortée dans mes petits gestes qui paraissent si dérisoires et si maladroits face à tant de peine.
    • Bonsoir Laura,

      Etre là, la prendre dans vos bras, être à son écoute, l'aider dans les démarches qui sont si éloignées de la souffrance...

      Carole
    • Déjà si vous êtes là pour elle c'est bien. Moi quand ma fille est "partie", mes amis m'ont laissée tomber, sans doute par peur de mal faire, alors continuez...
      • Oui vous avez raison Jacqueline, quand on perd un enfant, on n'est pas compris, c'est chacun pour soi ! Mais ils ne sont pas concernés, comment voulez-vous que la famille ou les amis vous aident ? Mon mari et moi, après le suicide de Nicolas, avons préféré ne plus les voir. C'était mieux de rire et s'amuser avec eux, mais quand le drame arrive, on voit bien qu'on les ennuie si on veut en parler, donc comme je l'ai dit plus haut, nous avons pris un chien ! Que du bonheur ! Bien sûr, nous n'oublierons jamais notre fils mais un animal ne calcule pas ! Il vous aime et on lui rend bien ! Courage à vous tous et toutes sur ce forum.
      • Moi j'ai perdu ma fille de 33 ans d'une maladie foudroyante.
        Je survis, je ne sais comment je m'en sortirai et je me sens bien seule dans ce drame.
        Car avant on est entouré pendant les funérailles, après plus personne.
        Tous le monde disparaît, le deuil fait peur, je ne sais qui voir pour aller mieux
        • J'ai 30 ans. J'ai perdu mon père dune maladie foudroyante également.
          Le choc et la douleur sont incommensurables.
          Toutes les souffrances et douleurs sont différentes mais je vous envoie de l'amour et de la force à vous et votre fille. L'amour de votre fille pour vous est éternel, et je sais que l'amour de mon père pour moi est éternel aussi. Tout comme le nôtre pour eux.
          La vie est injuste. Peut-être qu'il y a quelque chose à apprendre de ça.
          Je pense que la vie n'est réellement qu'un passage et que l'énergie ne peut pas mourir; c'est scientifique l'énergie ne meurt pas elle se transforme et circule continuellement. Le cycle de l'eau nous apprend beaucoup. Notre corps change constamment, nous ne sommes déjà plus physiquement ce qu'on était hier mais notre lumière profonde intérieure reste la même. Évolution matérielle de l'embryon, fœtus, bébé, enfant, adulte, vieux si on arrive jusque là, car on ne sait jamais à quel cycle de vie on part. Le corps est fait d'énergie, neutron protons tout comme l'univers, et de matière, la matière part, mais l'énergie reste et retourne à sa source. L'amour est éternel. Votre fille vous aime infiniment.

          Le chagrin est infini mais l'amour est éternel.

          Je vous envoie beaucoup d'amour et de soutien. ❤️
  9. Le cygne noir. ##.
    Bonjour,
    Mon fils a mis fin à ses jours le 29 avril 2021, le jour de ses 27 ans. Après six années de suivi en psychiatrie. Sept jours avant, il avait vu son médecin psychiatre, et une réinsertion dans la vie active, et une autonomie totale. Depuis un mois, il avait son appart, tout allait bien...

    Mais c'est ce qu'on croyait. Sa petite sœur l'a retrouvé mort. Nous en souffrons tous et commençons seulement à pouvoir extérioriser cette souffrance en mettant des mots sur cette tristesse infinie. Il nous disait que ce monde ne lui correspondait pas et nous n'avons pas compris malgré deux tentatives.

    Il me manque tellement, et c'est indescriptible cette douleur, ce manque; il faisait de la musique dans les moments où il était bien, quand j'ecoute ses sons, il revit dans mon cœur. Il y restera jusqu'à mon dernier souffle.

    À tous les parents endeuillés, je vous apporte tout mon soutien, n'ayez pas honte de demander de l'aide et un suivi, c'est très important, cela m'aide beaucouq. Bon courage à tous
    • Bonsoir je partage votre peine
    • Bonjour
      Je comprends tout à fait votre chagrin.
      Mon fils m'a quitté de façon brutale le 10 mai 2023. C est moi qui l'ai trouvé. Mon monde s'est arrêté.
      Il était suivi en EPSM depuis quelques années. Il se sentait exclu de cette société.
      Un garçon doux, affectueux aux talents extraordinaires.
      Mon cœur de maman me dit que j'aurais dû m'apercevoir de sa détresse, être là pour éviter le pire.
      Aujourd'hui je pleure mon fils adoré.
      Je vais être forte pour lui pour moi et ensemble avancer.
      Nous nous reverrons, il est près de moi dans mon cœur.
      Christophe, je t aime.
      • Moi aussi, je pleure mon fils qui nous a quittés le 17juin volontairement.
        Je retrouve mon fils dans la description de votre enfant. Il faut croire que ce monde n'est pas fait pour les êtres sensibles, bons, pleins de talents.
        Je l'aimais tant. Il est maintenant comme il nous l'a écrit bien au chaud entre nos deux coeurs. Nos fils nous aimaient. Maintenant ils sont tout le temps avec nous car on pense sans arrêt à eux. Mais la vie continue, on doit continuer pour nos autres enfants, notre mari et nous-même pour pouvoir parler d'eux, les faire vivre à travers nos paroles.
        Je vous souhaite beaucoup de courage et beaucoup d'amour
  10. Mon fils de 21 ans vient de se suicider par pendaison ce jeudi 2 juin 2022 dans un terrain vague où il aimait aller avec ses copains, il y a un magnifique tilleul centenaire, c'était son squat . Suivi pour des crises d'angoisse régulières et très fortes , surtout le soir , et de la mélancolie permanente depuis quatre ans et demi environ, les spécialistes n'ont rien pu faire malgré des changements de traitement. Sa maman et son jeune frère craignaient un geste pareil et moi j'étais à des années lumières de me douter qu'il passerait à l'acte...

    Je trouve que j'ai été négligent et pas assez perspicace même s'il ne voulait pas trop m'en parler. Avec moi c'était toujours des discussions sport ciné nature et voyages que nous avions fait. Je suis plein de remords et culpabilité même si la famille et les médecins me disent qu'il l'aurait fait tôt ou tard. Je suis en dépression mais suivi, sa maman et son frère dégustent également, l'été n aura plus la même saveur que d'habitude car il s'est supprimé par un beau soir encore légèrement ensoleillé.

    Je t'aime pour l'éternité, mon Baptiste.
    • Bonsoir Sébastien,
      C'est impossible de ne pas être envahi de remords et de culpabilité après un tel drame. Mais je crois, trois ans et demi après le suicide de ma fille, que ce sont des questions de perspectives, que de la perspective de votre enfant, s'il pouvait parler de ce qui lui est arrivé, vous n'y êtes pour rien sans doute.
      Nous nous plaçons au centre du drame, mais nous en sommes peut-être éloignés, car nous ne pouvons pas être dans la conscience d'un/e autre personne, même de notre enfant, l'être le plus proche organiquement de notre vie...
      J'ai mis longtemps à accepter cette distance, je me sentais au coeur de ma tragédie la responsable, qui n'avait rien vu venir, qui n'avait pas su la protéger, et avec le temps, j'ai réalisé que je n'étais pas du tout le centre de la vie de ma fille, qu'il existait une autre dimension, inconnue de moi, qui l'avait aspirée. Et qu'elle n'associait pas forcément à notre lien.
      Chaque personne qui vit cette expérience a sa saison insupportable à traverser, pour vous c'est l'été, et le soleil sera toujours violent, pour d'autres c'est l'hiver, Noël que tout le monde fête pendant qu'on souffre d'une disparition inconcevable, il y aura toujours un arrêt brutal dans le calendrier de nos vies qui nous ramènera au traumatisme, à la perte, à la souffrance, nous serons toujours soumis à ces dates qui nous ont crucifiées.
      D'après les médiums qui canalisent nos défunts quand c'est possible, le temps n'existe pas dans l'au-delà qu'on rejoindra nous aussi, alors peut-être qu'on doit se dire que le calendrier humain n'a pas tant d'importance, que toutes les saisons se confondent dans une unité de temps, qu'elles se matérialisent pour nous mais que ce n'est pas ce qu'on doit retenir ? (on dit depuis toujours que la mélancolie appartient à l'hiver, mais voyez, c'est l'été qui a emporté votre enfant, alors, il n'y a pas de saison responsable...)
      Je vous envoie toutes mes pensées de soutien le plus profond. Barbara
    • Mon fils unique Yannick, 46 ans, vient de se donner la mort ce 22 juin par arme à feu. Je l'ai découvert moi-même suicidé dans son véhicule. Il a laissé une lettre à ses filles mentionnant que sa vie devenait impossible sur terre.
      Il devait prendre un régulateur d'humeur à vie mais dès qu'il allait bien parfois pendant un an il arrêtait le traitement et cette foutue maladie revenait toujours un jour ou l'autre et le traitement devait repartir à zéro.
      C'est ce qui s'est passé quinze jours avant sachant que les antidépresseurs en début de traitement accentuent des envies suicidaires. Je l'ai vu la veille au soir, il était triste mais sans plus, il avait des projets pour le lendemain avec des amis et devait revoir son médecin le surlendemain. on a discuté de ses enfants un bon moment et puis je suis partie sans inquiétude car il avait traversé des moments mille fois pires. Le lendemain matin, il ne s'est pas présenté à son travail et puis...
      Il n'y avait absolument rien dans sa vie qui justifie un tel acte, il avait tout un travail, deux superbes petites filles, une belle maison, mon amour inconditionnel, mais il avait une souffrance morale incontrôlable.

      Je n'ai pas encore pu l'enterrer car une autopsie a été exigée même si le suicide ne fait aucun doute.
      Je suis désespérée, au fond du trou, je n'ai pas de douleur mais un corps vide j'ai l'impression de ne plus avoir de coeur qui bat. Les matins sont terribles lorsqu'on se rend compte que ce n'était pas un cauchemar mais la réalité. Lui qui était une si bonne personne incapable de faire du mal à quiconque, ne se doutait pas dans quel gouffre abyssal il allait nous plonger ou s'il y a pensé sa souffrance était supérieure.

      Comment surmonter une telle épreuve, le soleil n'aura plus le même éclat plus rien n'aura d'importance.
      • Mon fils aîné David s'est donné la mort le 2 novembre 2021. Il était né en 89. La veille on discutait musique. Le lendemain matin la police m'a réveillé.

        Mon fils avait des démons .je me suis tant battu. Tant de conflits. De cris. Tout ces dealers qui vendent la mort, impunément. Je ne sais comment vivre dans ce monde sans David. Il n'est pas mort par prise de drogue. Mais je pense qu'il a dû douter de lui. Et penser qu'il n arriverait pas à assumer son fils. Parce qu'on a dû lui faire croire.

        Je rage contre ce monde. Et pour moi, cette terre peut disparaître.
        • Nous sommes malheureusement nombreux à être amputés. On me dit qu’il y aura, avec le temps, une petite lumière. Cela fait sept ans, mais c’est toujours hélas très présent. Avec le temps... comme disait M. Ferré. Pour l’instant, je n’y suis pas arrivée.
    • Bonjour,


      je ne suis pas parent, mais un grand frère endeuillé par le suicide de son petit frère il y a 3 ans et demi.
      Un drame qui est tout récent pour vous, et pour de nombreuses personnes ici dans les messages.

      Il y a de nombreuses choses qui font écho dans nos histoires. Devant l'horreur, on ressent tous un sentiment profond de culpabilité; moi, son grand-frère, je suis médecin, je voyais mon petit frère mal, il a eu des propos suicidaires et malgré cela je n'ai pas été capable de trouver à l'aider pour l'empêcher d'en arriver à cette issue fatale, qui s'est produite devant moi (mon frère s'est jeté d'un pylône électrique de cinquante mètres de haut et j'étais juste en bas avec mes parents); longtemps, je me suis dit que j'ai été négligent, les ruminations les "j'aurais dû, on aurait dû" étaient là (c'est toujours le cas mais différemment et moins intensément).

      Après le drame il faut affronter tout les discours "intrusifs", les "jesaistout" qui vous expliquent "tout ce que vous auriez dû faire" les "mais vous n'avez rien fait?" comme si on se sentait déjà pas assez "coupables". La première année, je dirais que c'était une année de "survie" pour moi. J'ai vu un médecin-psychiatre et également un psychologue (pratiquant l'emdr, une aide pour arriver à apaiser la surcharge émotionnelle liée au traumatisme); je les vois toujours, après trois ans, je dirais que "j'apprends à vivre et à fonctionner avec cette douleur" qui est beaucoup plus sourde mais toujours là.

      Soutien à vous tous, parents endeuillés.
  11. Ma fille s'est pendue il y a 16 jours; ma douleur de maman est incommensurable et ce, après la perte de son frère ainé, il y a 11 ans en juin.
    Je ne sais plus quoi faire, je me suis bloquée depuis l'enterrement, je ne parviens même plus à pleurer.
    J'attends que le téléphone sonne et entendre sa voix.
    • Chère Martine,
      Comme je vous comprends. J'ai perdu mon fils de 37 ans dans les mêmes circonstances le 29 août 2021. J'essaie de survivre aussi parce que j'ai trois petits enfants qu'il nous a laissés.
      Si vous voulez en parler, je suis là. Courage.
    • Bonjour,
      mon fils Florian est décédé le 28 mai 2022. Je comprends tellement ce que vous dites en disant que vous attendez d'entendre sa voix. Je suis inconsolable. Il était bipolaire et lorsque sa copine l'a quitté sans explication, il n'a pu le supporter. Il a fait deux tentatives, la troisième lui a été fatale.
      Nous avons demandé l'aide à tous le monde les psychiatres, psychologues, médecin traitant, etc. Personne ne nous a entendus. Il s'est pendu en HP le soir de son admission, malgré mes recommandations sur son état et son risque élevé de récidive.
      Je le sens trahi, je suis en colère et je souffre tellement. Pourquoi? On était tellement fusionnels !
      Je t'aime à jamais mon fils.
  12. Bonjour,
    Ma fille Laure s'est suicidée le 11 Janvier 2018 dans son appartement en Bretagne. Nous habitons à Toulouse et son départ fut terrible.
    Elle fut une merveille de fille, d'amour, de gentillesse, d'intelligence. Nous étions une famille unie et aimante, ce fut un choc, une incompréhension. Depuis nous vivons avec mon mari et mon fils a peu près normalement. Elle nous manque tellement.
    Elle avait beaucoup d'amis mais aucun de ses amis ne me parle d'elle. Pourquoi? C'est moche.
    Quatre ans sont passés, ma culpabilité est toujours présente car une maman se sent toujours responsable. C'est dur...
    Ta maman qui t'aime pour toujours
  13. Mon fils chéri s'est suicidé en 2015, il aurait eu 18 ans. Quel drame , quelle douleur et je n'oublie pas son petit frère qui a tellement souffert. Il n'était pas d'ici et il a eu tellement de force pour expliquer son geste, écrire un mot à chacun de nous et nous dire qu'il serait toujours avec nous pour les bons comme les mauvais moments. Et surtout... que ce n'était qu'un au revoir ! Il me soutient et je vis. Merci belle âme
  14. Bonjour,
    Le 20 décembre 2021, ma fille de 13 ans s'est suicidée. Cela fait seulement 18 jours, mais je n'y crois pas et je ne veux pas croire qu'elle est partie à jamais.
    Je suis dans ma chambre et j'attends qu'elle vienne pour m'embrasser. Je n'arrive pas à réaliser ce qui m'arrive.
    Je pense que je suis en train de rêver et que ma fille va me réveiller de ce mauvais rêve.
    • Mon fils est parti le 24/11/2021. Je suis dans un état de dénégation. Je l’attends, parfois je pense à l’appeler pour lui dire de venir dîner. Chaque fois, la douleur revient plus forte me rappelant la réalité de son absence.
      Votre sentiment est normal. Nous ne pouvons pas réaliser.
      Bon courage.
      • Bonjour,

        J’ai 28 ans et j’allais passer à l’acte quand mon âme m’a attiré ici. Pourquoi ? Je ne sais pas mais vos messages m’ont fait changer d’avis car si je viens à partir ma famille ne comprendrait pas. Au vu de vos messages, je comprends les conséquences maintenant.

        Vous savez, le mal être est que nous sommes des âmes mal incarnées. Il y a quelque chose en nous qui ne s’explique pas, mais nous savons que nous venons pas d’ici, incompréhension de ce monde; nous sommes vus comme souriants, gentils, bienveillant, car c’est ce que nous attendons de la vie bien que notre famille ou autres puissent nous aider; selon eux, nous attendons une aide de là-haut et si elle n’arrive pas, alors mieux vaut mettre fin à sa vie (bien sûr tout est sombre à ce moment).

        A la fin, la vraie question est : est-ce que je fais souffrir ma famille en me voyant me désintégrer à petit feu sans qu’elle puisse comprendre ou est-ce que je mets fin à tout ça, ce qui permettrait à ma famille d’avancer sans être un boulet émotionnel pour eux ?

        Une fois cette question résolue, il suffit d’une contrariété pour passer à l’acte à moins que, comme moi, vous tombiez sur ce forum à ce moment précis et que vous vous rendiez compte des vraies conséquences.

        Merci à tous. Sans le savoir, ma famille vous doit beaucoup car sans tous vos témoignages, moi à 28 ans, homme très heureux pour mon entourage, ne serais plus là sans qu’on puisse soupçonner le mobile de cet acte.

        Concernant les âmes parties, sachez que vous les reverrez, soyez-en sûrs ! Sachez également qu'elles sont toujours auprès de vous sur des vibrations plus élevées, n'ayez que des pensées positives à leur égard. Soyez heureux des moments partagés car vous vous reverrez, eux le savent; vous les reverrez, ne doutez jamais s’il vous plaît, la terre est une école émotionnelle.

        Je suis vraiment triste pour vous, j’aimerais tous vous serrer dans mes bras, vraiment.
        • Mon fils n’était pas un boulet pour moi. Je n’arrive pas à comprendre et à accepter l’inimaginable. Il me manque.
        • Votre message Royal33 sur ce forum est tellement fort, savoir que vous puissiez épargner à votre famille, vos amis, cette douleur qui ouvre un gouffre, qui brise pour toujours la vitalité de la vie, comme c'est magnifique de vous lire. Vous nous serrez dans vos bras en nous écrivant, c'est très puissant, et j'aimerais tant vous donner le désir de vivre encore, à 28 ans, (l'âge de ma fille aînée qui tente chaque jour de survivre au départ de sa soeur et à cette séparation inconsolable), vous avez déjà compris beaucoup à l'incarnation...

          Je suis sûre que vous avez raison, il suffit d'une contrariété, d'une émotion insupportable pour que le brouillard devienne nuit, mais pourtant... l'expérience de vivre, aussi douloureuse qu'elle soit, est un miracle cosmique, elle nous adresse des questions tellement immenses. et souvent pour moi, ces questions disparaissent quand j'écoute les oiseaux qui pépient, que se disent-ils d'un arbre à l'autre ?... Quel est leur language de Vie ? Les écouter dilue ma souffrance, c'est si magnifique la Vie abritée sur cette planète... C'est si fragile, mais vibratoirement, c'est une Unité.

          Trouver un chemin qui nous corresponde, le monde on ne peut pas le changer avec nos souhaits les plus profonds, c'est ce qu'on pense, mais on peut individuellement choisir ce à quoi on accorde de la valeur, vous avez déjà compris qu'il y a une autre existence derrière le voile, alors, puisque cette existence éternelle vous attend quoi que vous fassiez, pourquoi ne pas profiter de l'expérience d'incarnation qui est éphémère pour mieux la rejoindre un jour ? Pourquoi ne pas choisir : goûter, écouter, embrasser, protéger, pour que la vie qui nous est donnée ne soit pas un don perdu.

          Merci pour votre témoignage qui est un écho à nos enfants disparus, merci d'avoir choisi de rester là où c'est incompréhensible, c'est un courage équivalent à celui de partir, je vous envoie toutes mes pensées les plus tendres, Barbara
        • Laurent et Magali
          Bonjour à vous jeune homme,

          Notre fils chéri est parti à l'âge de 18 ans, il nous a laissé une lettre magnifique où il nous parle des mêmes ressentis que vous. Nous l'aimons inconditionnellement. Nous savons que nous le retrouverons le moment venu, nous savons qu'il nous attend. Le temps nous tarde parfois, nous restons, malgré les tempêtes, dans l'amour.
          Nous faisons tous de notre mieux avec ce qui nous a été donné. Notre garçon, vous, nous. Votre témoignage nous est très précieux. Prenez soin de vous. Nous vous serrons fort dans nos bras, il y a plein de belles choses à faire sur terre, de belles rencontres aussi... Comme la nôtre.
        • Bonjour, vous venez de mettre des mots sur ce que je ressens. Une âme mal incarnée, qui ne comprend pas et n’appartient pas à ce monde.
          • Soyez forte, Chloé, votre vie sera ce que vous en ferez. Ne vous occupez pas des autres, ce qu'ils pensent n'a aucune importance.
            Seule votre vie compte, allez au bout de ce que vous êtes. Votre différence est votre force et pensez à ceux qui vous aiment : oui, pensez à eux, même s'ils peuvent vous décevoir, ils sont là.
            Courage, Chloé, le soleil brille pour tout le monde !
        • Bonsoir,
          Moi, mon fils vient de se pendre dans son grenier et n'a laissé aucune explication; mais je voudrais tellement savoir pourquoi... Pas un mot ! C'est si dur pour moi... Je veux savoir mais je ne sais pas comment.
          Aidez-moi SVP. Merci par avance. Je veux savoir pour survivre à ce geste. Merci de me répondre,
          Michèle sa Maman.
          • Bonjour Michèle,

            Il nous est difficile d’expliquer les suicides surtout lorsqu’il s’agit de nos enfants qui ne nous laissent aucune explication. Nous avons le sentiment qu’ils ont tout et pourtant ils accomplissent ce que nous n’avons jamais pensé auparavant.

            C’est insupportable. J’ai failli me suicider à 20 ans. J’avais ouvert la fenêtre du 4e étage et je ne l’ai pas fait. J’ai trouvé par la suite le réconfort grâce à la compréhension des textes d’Allan Kardec. Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse: telle est la loi.

            Nous sommes en lutte entre notre conscient et nos inconscients de vies antérieures. Notre esprit lutte pour affronter l’évolution comme nos ancêtres ont lutté contre le froid et contre toutes les difficultés qu’ils ont rencontrés. Certains n’arrivent pas à affronter la vie sans développer de psychose qui les mènent au suicide.

            C’est malheureux mais nous sommes tous différents. Ma fille de 24 ans a fait une tentative de suicide en juin dernier en se jetant dans un ravin avec sa voiture. Deux arbres percutés et elle n’a pas de séquelles physiques mais elle vit depuis avec une dépression mélancolique catatonique effroyable. Nous ne la reconnaissons plus.

            Que faire ? Nous n’en savons rien. Psychiatre, traitement, hypnothérapie… Elle se saigne et se replie avec une régression d’âge jusqu’au mutisme complet. Elle était brillante au niveau scolaire et adorait la vie. Que s’est-il passé ? Elle seule le sait, et pourtant elle ne dit plus rien.

            Sommes-nous fautifs ou non ? Que dire, sinon que chacun trouve sa propre thérapie en continuant de vivre ou en se tournant vers l’ineffable mort prématurée.
          • Comme je vous comprends Michèle. Si moi je sais pourquoi mon fils s’est suicidé, je n’arrive pas à l’admettre pour autant et je m’en veux de n’avoir pas réussi à lui faire voir les côtés positifs de la vie. On s’aperçoit que notre amour maternel n’est pas suffisant.
            Chaque jour je suis avec lui par la pensée. Depuis que j’ai découvert ce site, je partage avec vous cette douleur commune et je pense que l’on doit continuer à vivre du mieux qu’on peut pour ceux qui nous aiment mais avant tout pour nous-mêmes, afin de le retrouver avec sérénité plus tard.
            Gardez de votre enfant les meilleurs souvenirs. Mes meilleures pensées pour vous.
        • Bonjour,
          Je pleure à vous lire.
          C’est pourquoi je n’en veux pas à ma fille qui vient de nous laisser mais à Dieu qui a permis ça.
          Vous avez eu la chance de passer par là mais pas ma fille. Depuis le drame je ne vis plus, j’essaye de me maintenir pour mon fils et ma famille.
          En fait je vivote, je n’ai plus goût à quelque chose tellement elle me manque : 14 ans, c’est jeune et le mode opératoire m’est juste impossible à accepter "la pondaison"; je meurs moi-même rien qu’à l’idée de savoir comment elle a souffert avant de partir.
          Je ne vis plus.
        • Bonjour royal33,
          J'ai 19 ans et je me sens exactement comme vous, mais j'ai peur de ne pas avoir la force que vous avez de ne pas partir...
          J'ai peur de laisser ma famille qui a déjà vécu une année compliquée mais je n'ai pas envie de m'infliger une telle souffrance en me forçant à rester en vie.
          J'ai envie d'être égoïste une fois dans ma vie et d'arrêter de penser uniquement à ma famille mais j'ai peur pour eux.
        • Merci beaucoup pour votre message… Je suis heureuse que vous ne soyez pas passé à l’acte. Prenez soin de vous. Isabelle
        • Bonjour jeune homme de 28 ans,

          Je vous remercie infiniment pour pour votre magnifique message de soutien, les mots me manquent...
          Je vous souhaite beaucoup de bonheur.

          Que ce passage dans ce Forum soit à jamais gravé en vous. Que jamais plus une ombre ne vous emporte vers ce désir terrible de rejoindre l'au-delà.

          J'ai envie de croire que je reverrai mon Alice chérie, qu'elle est en paix et qu'elle est toujours à mes côtés, aux côtés de ses frères et amis.

          Je vous embrasse. Prenez soin de vous.
          Carole
      • Bonjour Anne,
        Mon fils nous a quittés le 26 février 2022. Il était en souffrance depuis bien longtemps mais depuis 18 mois il vivait un enfer : dépression, alcool. Il a mis fin à ses souffrances. Quel vide il nous laisse.
        Je culpabilise, je me pose des questions... Vous avez raison : l'absence et la douleur sont insupportables.
        Courage à vous tous, le chemin est long pour "accepter" l'absence d'un être cher.
        Merci Anne pour votre soutien
    • Bonsoir,

      Ma fille Léa âgée de 14 ans c'est suicidée le 14 mai 2020 en se jetant d'un pont d'une hauteur de plus de 20 mètres et elle décédée le 16 mai à 18 h32.

      Deux ans et quatre mois qu'elle nous à quittés, le temps s'est arrêté pour moi; je suis toujours en service réa, j'ai l'impression que c'était hier, je suis en dépression depuis et ma vie n'a plus aucun sens.

      Elle était suivie depuis deux ans dans un service de pédopsychiatrie, elle avait fait cinq tentatives de suicide, se scarifiait tout le corps, elle me disait qu'elle souffrait trop en elle, qu'elle ne trouvait pas sa place dans ce monde.

      Perdre son enfant dans de telles circonstances est incommensurable. Il faut tirer la sonnette d'alarme pour tous ces ados en mal être aujourd'hui car ce n'est pas normal ; j'ai lu tout vos commentaires et je comprends votre douleur.
    • Bonjour Sihem
      Ma fille de 18 ans s'est suicidée également le 6 mars 2024. J'ai le même ressenti que vous actuellement. Dites-moi si vous avez trouvé des solutions pour avancer dans la vie car la mienne s'est arrêtée. Je ne veux pas y croire, je deviens folle de ressentir ce manque qui me ronge de l'intérieur et ça me détruit. Je suis détruite, j'ai le souffle coupé chaque fois que je pense à elle. Je suis malheureuse, je ne supporte plus ma peine ni le manque. Merci pour votre réponse
  15. Bonjour,
    Il y a 888 jours que Samuel et moi avions dit au revoir à son père, mon compagnon, quand j'ai appris par la police que Samuel s'était défenestré du seizième étage. Aujourd'hui cela fait deux semaines... déjà.

    Il n'y a pas de lettre. Avec Samuel, nous discutions de la mort sans tabou. Il était suivi (psychiatre) depuis longtemps. Ce n'est pas une pathologie mais il était un "extra terrestre".
    Il aimait que je regarde les beautés du monde, mon choix de l'optimisme.

    Alors, je vais rester les yeux grands ouverts et accepter toutes les émotions qui me traversent. Je ne suis pas inconsciente, je sais que le chemin va être long, voire plus.

    Alors, pour Samuel et Pierre.
    • Mon fils s'est suicidé le 7 juin 2018, sept ans jour pour jour et heure pour heure après son père et de la même façon; depuis je survis grâce au soutien de mon second mari, de mes deux autres enfants et de mes trois petites filles!
      Avec Mathieu, nous avons pourtant tellement parlé du suicide, de ses conséquences sur ceux qui restent, de la douleur que ça engendre! Et pourtant, l'inimaginable s'est produit!
      Mais voilà, il faut continuer notre chemin, faire notre deuil doucement!
      • Bonjour,
        Je vis le même cauchemar: un an que mon mari est mort d'un cancer, 35 ans mariés; et là maintenant, mon fils s'est suicidé il y a quinze jours.
        Je n'en peux plus, c'est l'horreur, je ne sais pas comment continuer, car c'est insurmontable et inacceptable; ça fait trop mal, on est une famille très liée et voilà je demande de l'aide car plus de force.
        • Bonsoir Mylène,

          Votre message m’interpelle comme un cri de désespoir de votre cœur. C'est une immense tragédie, une déchirure, la famille en souffrance sans retour en arrière.

          Pour ma part, je me suis suicidé deux fois et mon cœur s'est arrêté de nombreuses fois; on ne pensait pas me récupérer mais mes parents à l'époque m'ont aide à me reconstruire, d'une certaine façon ma mère, d'une autre mon père. Et depuis moins de deux mois, j ai dû accompagner mon père dans la lente descente aux enfers du cancer.

          Je ne peux que vous conseiller d'être épaulée, unie avec d'autres personnes. Si on reste seul, isolé, cela devient dur d'essayer de continuer à rêver, voire tout juste de se reposer.

          Ne restez pas seule, on est là.
        • Je suis dans le même cas que vous ou presque... Mon dernier fils vient de se donner la mort le 16 mai en se pendant dans son grenier et sans laisser le moindre mot;
          Je n'y comprends rien et je voudrais savoir ce qui a mis autant de chagrin dans son coeur pour en arriver là!
          Je vais mal et j'ai besoin de réponses SVP.
          Merci et bon courage à vous, c'est tellement dur.
    • Bonsoir ou plutôt bonne nuit, je connais vos souffrances car nous partageons la même de façon différente : mon fils aîné s'est suicidé... Il fait partie des 27 ans et il était musicien... Je ne dirais jamais comment je l'ai vu la dernière fois... et ici j'entends bien vos souffrances car j'ai vécu ceci mais je ne désire pas vous le décrire !

      C'était un jour en 2O13, j'ai pris du recul : la souffrance est toujours présente mais je vis avec... Nous n'oublions jamais surtout le soir et puis on respire et on s'endort. Le matin, c'est un peu terrible car nous avons rêvé que ce ce fils ou cette fille était encore avec nous mais rien...

      Nous vivons avec eux car ils restent présent à jamais dans notre coeur,
      Sonia P.
      • Le cygne noir. ##.
        Bonjour.
        Mon fils à mis fin à ses jours le 29 avril 2021 le jour de ses 27 ans. Après six années de suivi en psychiatrie. Sept jours avant il avait vu son médecin psychiatre, et une réinsertion dans la vie active, et une autonomie totale. Depuis un mois, il avait son appart, tout allait bien... Mais c'est ce qu'on croyait.
        Sa petite sœur la retrouvé mort. Nous en souffrons tous, et commençons seulement à pouvoir extérioriser cette souffrance en mettant des mots sur cette tristesse infinie. Il nous disait que ce monde ne lui correspondait pas et nous n'avons pas compris malgré deux TS.
        Il me manque tellement, et c'est indescriptible cette douleur, ce manque, il faisait de la musique dans les moment où il était bien, quand j'ecoute ses sons, il revit dans mon cœur. Il y restera jusqu'à mon dernier souffle. À tous les parents endeuillés je vous apporte tout mon soutien, n'ayez pas honte de demander de l'aide et un suivi, c'est très important, cela m'aide beaucouq. Bon courage à tous
        • Courage Madame, le meilleur courage n’est pas assez fort pour survivre à un tel désespoir. Mon fils aussi est parti de cette manière. J’espère surmonter un jour cette atroce douleur. Nous sommes hélas nombreux à être amputés.
  16. Bonjour,

    Je souhaite vous faire part du décès de mon fils Mustapha, il avait 35 ans. Il souffrait de dépression depuis l'âge de 18 ans, je l'ai retrouvé dans la salle de bain pendu avec un pull.

    Il n'a pas beaucoup eu de chance dans la vie, depuis son plus jeune âge il était asthmatique, il a connu les médicaments et les vaccins durant toute son enfance et jusqu'à ses 12 ans.

    De plus, il a eu un père violent et alcoolique qui le maltraitait avec ses frères. Son père n'a jamais rien fait pour lui, il l'a abandonné au final pour une autre femme, il n'a pas souffert immédiatement car il était trop jeune pour comprendre.

    À partir de ce moment, j'ai fait deux erreurs, le considérant du haut de ces 12 ans comme un adulte et lui donnant la responsabilité de veiller sur ses frères et sur la maison durant mes absences, une responsabilité trop importante et stressante pour son jeune âge. Je ne me rendais pas compte qu'il souffrait et qu'il échouait scolairement, de plus avec un frère qui faisait beaucoup de bêtises et sur qui il devait veiller constamment.

    La seconde erreur c'est de n'avoir pas déménagé. J'ai préféré le confort d'un appartement HLM dans une banlieue misérable au bien être de mes enfants.

    Je suis femme de ménage, je n'ai pas beaucoup de moyens, nous vivons dans une banlieue du 93 où mon fils se sentait très mal à l'aise, des gens n'hésitaient pas à le menacer pour rien, la banlieue ce n'est pas pour les gentils, il faut constamment vous battre. À la maison rien ne s'arrangeait, il avait un frère qui faisait beaucoup de problèmes, il y avait tous les jours des disputes, des bagarres...

    À partir de ses 17 ans, il a cherché à s'en aller de cette banlieue et de cet appartement ou il a toujours souffert mais malheureusement sans succès, il a également échoué scolairement, c'est avec ces échecs qu'il a commencé à sombrer, il a découvert sa première hospitalisation à 18 ans, les médicaments l'on changé.

    Il était perdu et pas accompagné, il lui manquait la personne le prenant sous son aile comme un père aimant qu'il n'a jamais eu.
    Il a lutté durant de nombreuses années pour se débarrasser des médicaments, il ne se nourrissait plus, il était devenu squelettique, il avait tenté de se suicider à plusieurs reprises. Avec les années et voyant que sa situation ne changeait pas, il a eu pour projet de reprendre ses études, il a obtenu son bac à 28 ans et avait repris espoir.

    Mais malheureusement, un incident est survenu, son frère qui faisait beaucoup de bêtises a fait venir comme pas mal de fois d'ailleurs, la police, qui a tout cassé dans la maison et tout saisi. C'était la fois de trop. Il était déjà fragile, la police l'a condamné parce qu'ils avaient trouvé lors de la perquisition un ordinateur qu'il avait acheté à son voisin. Il avait encore subit les frasques de son frère.

    Alors après cette histoire, il a décidé de partir vivre en colocation et de continuer ses études mais c'était très dur financièrement pour lui, payer une chambre pour 550 € par mois alors qu'il n'avait que le RSA à 500€ par mois + l'apl.

    Malgré cette situation difficile et l'échec de sa poursuite d'études, il était hors de question pour lui de revenir à la maison. Cette situation l'a complètement rendu triste, il ne sortait plus et ne se nourrissait plus, il pesait 50 kilos pour 1m80. Il a été hospitalisé à plusieurs reprises, ces hospitalisations l'ont marqué. Ses dépressions devenaient de plus en plus violentes, il a commencé à perdre ses cheveux, c'était de trop, il ne s'acceptait plus. Ça a duré 5 ans.

    Il était revenu finalement à la maison, il n'avait pas de chambre, il dormait dans le salon, très très dur pour lui à 35 ans d'habiter chez sa mère dans l'appartement où il a vécu la misère. Pas marié, pas d'enfants, pas de travail, il ne trouvait pas de travail, avec seulement le bac en poche et une expérience professionnelle quasi inexistante. Il a cherché de nombreux mois.

    De plus, la vie à la maison était très difficile, ses frères ne le respectaient pas, l'insultant au moindre prétexte alors qu'il ne parlait pas beaucoup, il était plongé dans sa tristesse et sa prison intérieure, la dépression.

    J'ai été dure avec lui, le traitant constamment de gamin, de bête et de faible, je ne prenais pas la dépression comme une maladie mais comme une fainéantise, je lui reprochais de ne pas se bouger, il n'avait pas d'amis, vraiment personne, n'a jamais eu de copine même s'il a déjà connu quelques relations mais sans lendemain. Ça l'a beaucoup affecté : qui voudrait d'un homme de 35 ans vivant chez sa mère au RSA et dépressif ?

    Tous mes fils ont échoué dans la vie, ils ne travaillent pas, je crois que j'ai été une mauvaise mère. Mustapha a laissé une lettre d'adieu où il dit qu'il ne pardonnera jamais à son père, à son frère et à moi.

    Je n'aurais jamais pensé qu'il passerait à l'acte, j'ai été bête, qu'est ce que je pouvais faire, je n'ai pas fait de longues études, j'ai dû éduquer mes enfants toute seule, son père n'a jamais été là et n'a jamais voulu mettre le moindre centime pour soigner son asthme.

    La vie est tellement injuste, mon fils était destiné à ne pas avoir de chance, ce qui me rend encore plus triste c'est qu'il est mort en ayant eu une vie misérable.
    • Après le suicide d'un de nos enfants, nous culpabilisons et ceci ne mène à rien : il nous faut vivre d'une autre façon sans oublier car nous ne pouvons vivre sans oublier...
      Mon prénom est Sonia et je suis désespérément optimiste, je vous embrasse tous.
      • J'oubliais une chose très importante : dans notre douleur il nous faire face à la douleur des frères ou des soeurs qui sont également en deuil. Merci de faire attention à eux même si la douleur est non négociable !
        Nous vivons avec depuis 2013, je peux même dire le jour : le 17 janvier 2013, jour où j'ai découvert mon aîné...

        Je vous souhaite à tous le recul nécessaire afin de vivre "un peu normalement".
  17. Ma fille Laure est partie le 11 janvier 2018... Elle avait 35 ans. C'était une merveille, une perle comme je dis souvent. Elle était belle souriante rieuse. Elle était brillante et aimait les gens et savait donner du bonheur aux autres.

    Elle avait beauoup voyagé. Elle avait fait des études d'infirmière et travaillait en libéral à son décès. Elle était d'une tres grande sensibilité et avait un fort caractère. Elle nous a quittés le jour de son retour à Toulouse. Elle a laissé un mot pour expliquer que la vie serait meilleure la haut.

    Depuis notre vie ne ressemble plus à rien. Bien qu'avec mon mari on s'oblige à bouger et avoir des activités nous sommes tristes comme on premier jour. Elle nous manque tout le temps.

    La culpabilité pour moi est toujours présente et douloureuse. mais nous l'aimions tellement que je peux la comprendre. Nous avons eu 35 ans d'un tel bonheur avec elle et elle ne m'a donné que de la joie et de l'amour...

    Merci Laure pour tout. Un jour on se reverra. Tu restes dans mon cœur pour toujours.

    Je t'aime. Ta maman chérie
  18. Bonjour,

    On a perdu notre fille le 24 avril 2016. Elle s'est pendue à l'âge de vingt-cinq ans.
    En septembre 2020, j'ai perdu mon père, je n'ai pas pu aller à son enterrement.
    On me reproche d'être en deuil de ma fille. Et que eux aussi sont en deuil de mon père.

    Depuis le décès de ma fille, j'ai la santé qui part en vrille. C'est mon mari qui a décroché notre fille. Nous avons déménagé mais ça me suit. J'ai le moral en dent de scie. Les gens ne comprennent pas
    Pour eux il faut oublier, ça fait partie du passé.
    Je suis dépitée.
    • Bonjour,
      J’ai lu vos messages et je dois vous avouer que je suis présentement dans la même situation que vous. Mon fils Samuel, 22 ans, vient de se pendre dans la cave chez nous le lendemain de son anniversaire, soit le 28 mai 2021.
      Son anniversaire était le 27 mai et c’est son père qui a fait la découverte du corps de mon garçon. Il était en dépression, alcoolique et se renfermait sur lui-même.
      Si vous avez un conseil pour m’aider à traverser cette dure épreuve, un mot, cela aiderait-il mon couple ? Car mon conjoint ne me parle plus depuis.
      Merci et mes sympathies pour votre fille.
      • Bonjour, mon fils de 18 ans s'est pendu le 27 avril 2021.
        C'est l'horreur, mon mari me soutient énormément et notre couple va bien malgré tout, c'est ma vie qui ne va plus.
        Il faut accepter la réaction de chacun, voici le lien d'un conférence absolument indispensable pour comprendre ce que l'on vit: Regardez "Conférence Christophe Fauré - VIVRE LE DEUIL AU JOUR LE JOUR" sur YouTube
        https://youtu.be/C9V7ESltxEs
        Elle m'a beaucoup aidé.
        Bon courage
        • Bonsoir,
          Notre fille de douze ans s'est pendue… il y aura deux mois demain… C’est très difficile à accepter pour mon mari et moi car notre famille débordait d’amour et d’attentions. Elle a laissé une lettre, elle dit être dépressive et qu’elle ne veut pas nous en parler car de toutes façons cela ne changera rien… Elle écrit encore qu’elle cache tout son mal-être derrière son ‘masque-sourire’…
          Un livre nous a été prêté, écrit par le Dr Fauré justement, il s’appelle «Après le suicide d’un proche». On le lit ensemble, ça nous apporte beaucoup.
          • Bonjour Nadège,
            Je comprends votre douleur.
            J'ai perdu mon fils le 26 février.
            J'ai acheté le livre de Christophe Faurė. Il est très intéressant et apporte des réponses à mes questions.
            Je suis bien entourée mais personne ne comprend pourquoi je culpabilise autant. Je pense que seules les personnes qui sont passées par ce malheur peuvent comprendre.
            Courage à vous
      • Moi aussi, je viens de perdre mon fils le 17 juin à 7h. Il s'est jeté du haut d'un pont.
        Sa vie n'a pas été facile. Il a été maltraité au collège. S'en sont suivis des épisodes de dépression.
        Il avait tout pour lui. Il était intelligent, beau, d'une gentillesse énorme mais il avait du mal à avoir des relations sociales; une émotivité trop grande l'handicapait.

        On l'a beaucoup soutenu, porté. Il s'est fait aider par des psychologues, des psychiatres. Depuis l'épisode du covid, il vivait avec nous, touchait le RSA mais on avait l'impression qu'il était mieux qu'il acceptait sa condition.

        Voilà, en secret, il préparait son départ. Il nous laisse un livre où il nous demande pardon, où il essaye de nous faire comprendre à nous et à ses sœurs sa décision. Il dit qu'il nous aime : papa, maman, laissez-moi partir, dit-il. C est dur très dur, on n'a rien vu. On croyait qu'il allait mieux.

        On s'aide les uns les autres. On est bien entourés, enfants, petits-enfants, famille, amis mais je suis tellement malheureuse; une partie de mon coeur est partie avec lui. J'espère avoir le courage qu'il a eu pour faire face à cet immense chagrin, pour être là pour mes filles et mon mari qui sont aussi si malheureux. On l'aimait tant mais notre amour n'a pas suffi.
    • Bonsoir Béatrice.
      Je comprends parfaitement votre souffrance, perdre un enfant est terrible mais ce qui l'est encore plus c'est le geste d'une telle violence. Cet image de votre fille pendue ne pourra jamais quitter votre esprit et c'est sur cela que vous devez essayer de travailler via un accompagnement par un thérapeute, une association...

      Il faut que vous retrouviez une sérénité pour continuer à avancer. En d'autres termes, votre esprit doit chasser l'image douloureuse pour la remplacer par tous les moments de bonheur que vous avez vécus avec votre fille. C'est ainsi que vous avancerez pas à pas.

      Le chemin sera long mais un jour vous verrez à nouveau le soleil briller dans votre cœur. Il faut laisser du temps au temps. Courage, ne perdez jamais espoir. Votre fille restera à jamais à vos côtés et dans votre cœur pour vous protéger de là... où elle est en paix.
    • Bonsoir,
      Comme je vous comprends. Mon neveu vient de se suicider. Il était dépressif et incompris sans doute.

      J'ai souvent pensé au suicide dans les périodes difficiles de la vie. Ne vous sentez pas coupable, dans chaque famille il y a des conflits dont on ne mesure pas les conséquences sur les enfants.

      Cest ce qui a tué mon neveu. Votre fille a peut-être eu une déception, une fragilité qui ne pouvait être décelée.

      Vous pensez à elle et elle vous manque. Mais elle est près de vous. Elle vous protège. Elle vous aime
    • Personne ne peut comprendre un tel déchirement. Je vous comprends tellement, car je vis depuis sept ans avec cette douleur.
  19. Bonjour,

    Je lis tous vos messages. Cela n'a pas de nom le suicide d'un enfant, c'est une douleur inguérissable. Vivre avec est encore pire. Mon fils de trente-deux ans s'est pendu le 22 mars 2017 alors que mon mari et moi revenions de l'enterrement de la nièce de mon mari. Il trouve mon fils, ce sont les cris de mon mari qui m'ont alertée. Alors qu'il avait laissé une lettre que j'ai lue à haute voix même la lettre ne m'a laissé imaginer cela.
    Cela va mal. Le 22 mai 2019, j'ai fait une embolie, mon aorte s'est éclatée. Je suis restée quinze jours dans le coma.
    Mais j'aurais dû partir. Je lutte. En plus, j'ai peur que mes autres enfants souffrent.
    • Chère Louisia, nous vivons le même drame. Mon fils de 32 ans s'est suicidé le 17 décembre 2017. Il prévoyait de venir fêter Noël avec nous et avait même invité un copain à le rejoindre, il avait retenu un aller Paris Toulouse en avion pour aller fêter le nouvel an. Il était beau, talentueux, amoureux, nous étions fusionnels (peut-être trop?), je n'ai pas senti qu'il était dépressif.
      Je voudrais mourir. J'ai maudit ce putain d'instinct de conservation qui a empêché que je meure quand les policiers sont venus nous annoncer que notre fils "avait fait une grosse bêtise". L'espace d'un instant j'ai espéré qu'il avait tué quelqu’un, je serais allée le voir en prison. J'étais démente!
      Depuis, je survis... mal mais soucieuse de préserver mes deux autres enfants. Nous sommes les mêmes!
      • Bonjour,
        Pareil pour moi, mon fils de 32 ans, il y a 15 jours; trop douloureux, je l'ai découvert pendu, douleur immense.
        Comment continuer ? C'est l'horreur, j'ai perdu mon mari il y a un an, deuil pas encore combattu et là maintenant, je ne sais plus comment faire pour continuer.
        Oui, mes deux filles, mais elles sont aussi en deuil donc impossible de leur faire du mal, c'est insurmontable. J'ai mal, merci.
  20. Henri,

    Mon fils Etienne s'est tiré une balle en plein coeur le 23 février 2020. Depuis je tiens avec les anxiolytiques et les antidépresseurs; mais l'ayant découvert avec ma fille dans sa chambre je suis sans cesse en train d'y penser.

    Depuis plusieurs années (scolarité cahotique, travail et formation identique...), c'était très compliqué mais ces derniers mois il avait trouvé un petit travail et son moral revenait tout doucement. Les jours avant son suicide, il était de nouveau en souffrance mais nous n'imaginions pas qu'il serait passé à l'acte.

    Aujourd'hui, la vie est très dure pour toute la famille et je n'arrive pas ainsi que ma compagne à remonter la pente; de plus, nous nous inquiétons pour nos deux filles de 29 et 17 ans. Pour l'instant nous tenons pour elles, mais la douleur est parfois si forte que je me demande combien de temps nous allons pouvoir tenir.

    Je remercie d'avance les personnes qui peuvent nous aider après avoir connu le même malheur.
    • Cher Henri,

      Cet espace nous rapproche tant, des étrangers qui partagent la même souffrance apocalyptique, perdre son enfant, et devoir survivre avec, en plus de la perte, cette porte immense ouverte sur la culpabilité, parce que l'enfant s'est suicidé.

      Cet impossible deuil qui empêche la vie de continuer comme celle des autres autour de nous. Nous connaissons tous le deuil de la perte de nos parents, nous pouvons en parler en société, avec nos amis, ce n'est pas tabou, nous le traversons tous à un moment de notre existence, tous, sauf notre enfant qui a choisi de partir avant nous.

      Cet enfant-là nous envoie le contraire de la roue de la vie, il nous envoie avec la brutalité la plus inconcevable, l'aberrante cruauté de partir avant nous. Il emporte tout avec ce geste, le futur et ses projets, l'espoir, l'insouciance, la joie, qui soulagent la vie ordinaire, il emporte aussi la croyance naïve en nous, que l'Amour le plus puissant au cours d'une vie suffit à vivre ou à survivre.

      Ma fille, qui s'est suicidée en décembre 2018 à 23 ans, a écrit dans l'un de ses carnets intimes, une petite phrase tirée du film de Xavier Dolan, "Mommy" (qui m'avait tellement bouleversée mais je ne savais pas quand je l'ai vu, à quel point un jour il deviendrait ineffaçable de ma vie) : "Loving people doesn't save them"... Ainsi on peut aimer son enfant passionnément, et lui nous aimer en retour avec autant de profondeur, ça ne suffit pas à survivre lorsque le tourment existentiel, inconnu aux autres, les plus proches soient-ils, est insupportable.

      Je ne survis que pour ma fille aînée qui est en miettes, et pour son père, qui a découvert, comme vous, son enfant. Ce qui m'aide désormais dans ce supplice, c'est l'exploration de tout ce qui entoure le mystère de la conscience, et de l'incarnation humaine. Car paradoxalement, je me sens plus proche aujourd'hui de ma fille disparue, que je ne l'ai été lorsqu'elle était en vie près de nous, car je cherche désespérement à comprendre où elle se trouve maintenant.

      Lorsqu'elle était en vie, je ne me posais pas la question, elle vivait sa vie de jeune étudiante à Londres ou ailleurs quand elle voyageait, je restais discrète pour la laisser vivre et ne ressentais pas de mystère profond à ce qui nous séparait, c'était juste géographique. Aujourd'hui je sais que c'était bien plus, c'était profondément existentiel. La solitude existentielle, ce gouffre qu'on est incapable de concevoir. Je ne saurai jamais le "Pourquoi ?" je l'ai compris très tôt, elle seule pourrait répondre, et ce n'est même pas certain, mais il existe une question qui m'obsède : "Où" est-elle désormais ?... Dans quel espace libéré de toutes les souffrances de la vie terrestre évolue-t-elle maintenant ?...

      Cette exploration m'a emmenée sur les chemins de la physique quantique, j'ai échangé avec des physiciens au CEA (David Elbaz qui m'a très gentiment répondu car cette interrogation "me taraude") qui se posaient des questions auxquelles ils ne trouvaient pas de réponses, tous leurs calculs qui permettent de mesurer des années-Lumière dans le cosmos, et pourtant qui ne leur permettent pas de savoir si la conscience humaine, ce mystère invisible, survit après la mort physique...

      Si je vous écris cela, ce n'est pas pour vous enlever votre souffrance, elle demeurera, comme elle demeure en moi à jamais, mais c'est pour vous dire que peut-être, et je le crois, sûrement, nous sommes toujours connectés à notre enfant, au-delà de l'espace intérieur en nous dans lequel il vit toujours (notre coeur qui abrite notre mémoire et le vécu heureux), peut-être existe-t-il un "Autre" espace, invisible à nos cinq sens, qui l'a accueilli, dans une autre dimension (l'äme, l'esprit, peut importe la dénomination), et qui est maintenant, son espace intemporel.

      Cette demeure qu'on rejoindra tous un jour, si elle est le lieu d'où notre enfant cherche à nous manifester des signes d'existence différents, (il n'y a plus de corps, plus d'organes, c'est douloureux à concevoir, mais ce qu'Einstein appelait l'Energie, l'Ether, cette autre dimension, où l'âme continue à vivre autre chose qui n'est plus terrestre ni matériel) on peut, par loyauté pour sa survie, y accorder de l'intérêt, non matérialiste.

      Camus a écrit dans Le mythe de Sisyphe : "Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux, c'est le suicide". Ce postulat philosophique rejoint le mystère de l'existence Eternelle, il y a une éternité en nous que le coeur impulse et qui rend impossible la possibilité du néant.

      L'atroce brutalité de que l'on vit, nous envoie des messages, on pense que notre karma est pourri et a pourri la vie de notre enfant, mais notre enfant nous éveille, il nous murmure : je n'ai jamais voulu vous faire souffrir, même si je l'ai fait, j'étais aspiré et ça nous a séparés, mais nous restons liés éternellement, il faut surmonter la séparation physique, l'union supérieure réparera tout. Ce n'est pas religieux, c'est bien au-delà.

      Bien proche de vous, et avec toute ma profonde affection, Barbara.
      • Bonjour Barbara,

        Merci pour votre témoignage. Je viens également de perdre mon fils de 23 ans par suicide alors que rien ne laissait entrevoir un tel drame. Il nous a laissé une lettre d'explication qui nous a permis de comprendre : il a été victime du burn out étudiant accentué par le premier confinement total pour cause de Covid alors qu'il était en plein examen. Cela lui a été fatal.

        De connaître la raison permet de calmer énormément sa douleur et sa peine même si cette disparition brutale est un véritable déchirement et un tsunami dans ma famille. Mais, comme vous, je me suis penchée sur cette recherche de savoir comment évoluait désormais son âme et je suis assez proche de votre démarche. Est-il possible de correspondre avec vous ? Merci
        • Barbara,

          Si vous êtes d'accord avec la proposition de Corinne, je vous mettrai en contact privé avec elle.

          Chaleureuses salutations,
          Pierre - Webmaster
          • Bonjour Pierre, pouvez-vous communiquer mon email à Jennifer qui demande un contact svp ? Merci bcp pour toute l'aide que vous nous apportez. Bien à vous, Barbara
      • Barbara, ce que vous avez écrit est très beau. Merci.
        Malika
      • Chère Barbara,

        Vous lire m'apaise. J'aimerais m'entretenir avec vous.
        Accepteriez-vous un peu de ma présence à vos côtés ? Le temps d'échanger.
        De tout cœur,
        Jennifer
      • Bonjour Barbara,

        J'aimerais tant avoir votre conviction d'un autre espace et d'une autre dimension. Elle me permettrait peut-être de ne pas ressentir cette douleur indicible qui ne me quitte pas depuis son suicide, le 2 avril dernier.


        Mon fils souffrait d'une dépression majeure depuis des années. Cette dépression s'était ancrée insidieusement en lui depuis que son père m'avait quittée quand il avait 10 ans. Avec un père ’absent’, il a grandi en restant un enfant blessé.


        Les hospitalisations, les traitements, les thérapies n'ont fait que prolonger son impossibilité à vivre. Rien ni personne ne pouvait l'aider. Lui et moi étions fusionnels, constamment dans la protection de l'autre. J'étais intervenue à temps aux tentatives de suicide précédentes mais, quand il m'a demandé, la veille, de lui manifester la plus grande preuve d'amour maternel en le laissant ’partir’, j'ai compris que je devais ne plus être égoïste et accepter son choix, mûrement réfléchi et préparé depuis des semaines.

        Il m'a donné ses instructions dans les larmes et un immense amour partagés. Il m'a répété qu'il savait que rien ne pourrait m'apaiser mais qu'il ne voulait pas d'un futur pour lui, qu'il me savait forte et résiliente et que notre amour perdurerait...

        J'ai beau me répéter qu'il ne souffre plus , que sa position de ’dormeur’ et son visage apaisé me confortent dans mon acceptation de son départ, il me reste le vide, l'absence et une douleur qui me coupent le souffle.

        Merci de m’avoir lue.

        Mich
        • Bonsoir Michèle,

          Découvrir votre message est si poignant, comme tous les autres témoignages. Deux mois ont passé pour vous, deux mois de votre seconde "vie", une éternité, et je ne sais pas quoi vous dire car nous sommes tous ici qui témoignons, inconsolables. Nous sommes tous des inconnu/e/s les uns pour les autres, nous ne connaissons pas nos visages, ni nos vies, pourtant... Même nos meilleur/e/s ami/e/s n'ont pas cette proximité si intime qu'on partage.

          C'est celle d'une autre existence éprouvée. Ce n'est pas vraiment une conviction pour moi car je cherche toujours, mais plutôt une intuition profonde, que notre monde matériel et organique est relié à AUTRE CHOSE... une dimension inconnue qui nous demande d'être moins rationnel.

          Il n'existe, je pense, aucune guérison au chagrin de la perte d'un enfant, ça nous accompagnera toujours ce vide-là, ce traumatisme, mais il existe la possibilité de réfléchir aux sens de nos liens, réfléchir n'est pas savoir, réfléchir est une quête et c'est peut-être le sens de la vie, ne jamais savoir, mais toujours chercher ? C'est ainsi que la science, la physique, l'astronomie ont trouvé des réponses... mais pas toutes les réponses, c'est ça la condition humaine, se rapprocher des réponses.

          Je vous envoie, à vous et à votre fils, dont je ne connais pas le prénom, toutes mes pensées d'amour. Barbara
        • Bonsoir Michèle, comme je vous comprends. La mort d’un enfant est tragique. Je n’ose pas penser à son acte au moment où il l’a fait. Je suis en partie partie avec lui. Je dois vivre, me dit-on, tourner la page... Mais je n’y arrive pas ce n’est pas une page, mais une partie de moi. Bien à vous tous, Isabelle
      • Cette question-là, de la survivance de la conscience, on ne se la pose véritablement que quand on est impacté, et comment l'être davantage que par la perte d'un enfant, cette perte impossible et impensable. Je crois que c'est à peu près la seule chose que je nomme à présent espoir dans me vie.

        J'ai lu, j'ai regardé, avec tout le sens critique dont je suis encore capable, car même dans la souffrance, on peut rester lucide sur ce qui est de l'ordre du rationnel et ce qui ne l'est pas. A ce jour, j'ai eu toutes les preuves que mon fils et mon époux évoluent dans un monde "au-delà" de notre vue... Néanmoins cela n'enlève pas le manque, puisque je dois vivre, enchaînée, je suis Sisiphe, sans vraiment de sens ma vie doit être pour mon second fils. Mais par moments, la pensée qu'ils sont là, près de moi, que leur conscience n'a pas disparu m'aide un peu. Je n'ai pas besoin de cette idée, elle s'est imposée à moi avec réflexion et observation objective, sinon je me dirais simplement que ma vie prendra fin un jour et point : la fin, avec la fin de toutes mes souffrances, après tout c'est déjà pas si mal... Je pense que de plus en plus de personnes observent, sans être farfelues, ni ésotériques, cet infini, ces preuves-là.

        Je n'en suis pas à l'apaisement que vous décrivez Barbara, je n'y serai jamais, mais ces ressentis, ce savoir me fait visualiser la vie autrement, oriente ma façon d'être et me renforce dans l'idée que seul l'amour compte. J'essaie de faire le bien le plus possible. C'est parfois difficile mais j'essaie de tendre vers cela.
        Nous sommes si nombreux, franchement c'est terrible, à avoir perdu un enfant... Je n'y verrai jamais de sens, tout simplement parce qu'il n'y en a pas, et le sens de ma vie m'échappe aussi. Mais un jour peut-être je comprendrai, que la vie n'est qu'un passage, douloureux pour certains.

        Pour moi la vie avait bien démarré, jusqu'au 19 août 2019, on ne s'en rend compte véritablement qu'après, au bruit que fait le bonheur quand il s'en va... J'ai de la chance, pour certaines personnes, elle commence tout bonnement déjà mal.

        Parfois ma souffrance est si forte que je crois que ma tête va exploser, alors je prends un anxiolytique, et je me dis qu'un jour, tout cela s'arrêtera, que le temps va passer, même si avec le temps tout ne passe pas...
        En fait dans le deuil d'un enfant, rien ne se passe comme dans les autres deuils, en tous cas pas pour moi. Moi je fais juste en sorte d'essayer de ne pas penser, de ne pas me coltiner la réalité, de remplir mes jours et surtout d'éviter, éviter, éviter... Parce que quand je réalise ce qui se passe, c'est comme un mur que je me prends, c'est d'une violence toujours initiale. J'apprends qu'il ne vont pouvoir le réanimer, j'apprends qu'il est... Mon enfant n'est plus là. Le mot mort ne peut le concerner. Je lui ai donné la vie, c'était hier, c'était tout à l'heure. Il y a seize ans et demi. Rendez-moi ma vie. Alors je me dis qu'il est quelque part, et je constate que oui. Mais ça ne comble pas le manque, jamais.

        Je pense à tous les désenfantés, qui que vous soyez... Prenez soin de vous
        • Bonjour,
          Oui, il faut continuer et penser à lui mais l'émotion est plus forte que le courage; donc pour moi c'est grave malgré mes deux autres filles et mes deux petits enfants. Cela fait quinze jours, 32 ans pendu, c'est l'horreur pour moi, j'espère m'en sortir...
          Bien à vous.
    • Je suis dans la même souffrance que vous
      • Je suis dans la même souffrance que vous. Le 3 février 2021, mon fils de 22 ans s'est jeté du 7e étage.
        J'ai le cœur déchiré...
        • Bonsoir Rosinda ,

          Mon fils a disparu ce 15 février 2021 à l’âge de 19 ans. Je ne m’attendais pas à un tel drame.
          Incompréhension, solitude, une déchirure au fond du cœur pour ne penser à rien d’autre qu’à lui, ne plus manger pour s’interdire de vivre.
          L’envie de se réveiller et de quitter cette quatrième dimension dans laquelle nous avons basculé.
    • Bonsoir Henry,

      Mon fils s'est pendu dans sa cave le 23 juin 2020. J'ai "de la chance" car il m'a laissé une lettre pour expliquer son geste.

      Je suis anéantie, je ne cesse d'y penser, la vie pour moi n'a plus beaucoup de sens même si j'ai deux autres enfants et petits enfants. Je ne cesse de penser que c'est ma faute, que je n'ai pas su l'aimer comme il avait besoin, que j'aurais dû voir sa souffrance, que si j'avais été plus présente pour lui, il serait encore là.

      Je suis aussi très inquiète pour ma fille de 42 ans et mon fils de 37 ans et je tiens aussi pour eux. Je vis dans le faux semblant à chaque instant. Je fais bonne figure en présence de mon compagnon, ainsi que de mes enfants, mais au fond de moi s'est un vrai tsunami, je ne sais plus ou j'en suis, j'ai l'impression de devenir dingue.

      Je suis sous médicaments aussi, je fais du somnambulisme depuis son décès, la nuit est un calvaire entre les cauchemars, le somnambulisme qui m'épuise. J'ai une tolérance zéro depuis. Je suis dans le bénévolat depuis 22 ans, même là, je n'arrive plus à être compatissante, mon empathie s'égraine de plus en plus.

      Malheureusement, je ne peux pas vous aider mais je comprends tout à fait votre souffrance. Je vous souhaite beaucoup de courage et de force (ce que je me souhaite à moi aussi).
      • Bonjour,

        Mon fils qui avait 28 ans, s'est pendu, le 11 septembre; le 15 septembre, on devait fêter tous ensemble nos 20 ans de mariage et le 18 septembre, c'était mon anniversaire et celui de mon mari.

        L'enterrement a eu lieu le jour de l'anniversaire de ma belle soeur! Ça va faire dans quelques jours un mois, j'ai l'impression que c'était hier. On fait semblant devant la famille, les amis, mais mon coeur est brisé et le chagrin est toujours aussi énorme...

        Je me dis que je pourrais peut-être voir pour aller dans un groupe de parole, avec des personnes qui auraient vécu la même chose que moi, et qui comprendraient mon chagrin et ma tristesse, notre vie s'est arrêtée.

        Le soir et les nuits sont compliqués pour moi et mon mari...
    • Bonsoir Henri, bonsoir aux autres parents,

      Moi cela fait sept ans et demi que j'ai perdu ma fille, ma jolie Matilde, elle avait 16 ans, elle voulait voir les étoiles, elle était heureuse, elle venait d'avoir ses notes pour le bac anticipé, je l'ai inscrite à un séjour franco-allemand, la première semaine à Houlgate, elle est passée par la fenêtre pour aller sur une terrasse le 14 juillet admirer les étoiles avec deux autres copines, une lumière s'est allumée, elle a couru par panique, elle est tombée de sept mètres, elle n'aura passé qu'une nuit dans cet établissement, elle était heureuse, joyeuse, aimait la vie, c'est un accident si bête! Mais que le centre aurait pu éviter, aujourd'hui nous sommes toujours en procès.

      Mais moi, sa maman, j'ai toujours ses vêtements, ses affaires, ses doudous, ses écrits, ses peintures, et son portable (je me fiche des réflexions des autres, je ne le dis plus), je n'ai pas coupé son portable, sa voix sur le répondeur, je l'écoute, moins aujourd'hui, mais je l'écoute pour ne pas oublier sa voix.

      Je vais au cimetière toutes les semaines, je lui parle, je lui demande un signe, bref, elle me manque tellement!!! Son père m'a quittée deux ans après, il a retrouvé son ancienne maitresse, mon fils me dit qu'il revit, eh bien ça c'est dur.

      A part mon groupe de parole à Apprivoiser l'Absence, des gens se sont éloignés, ont eu peur, certains diront qu'ils ne pouvaient pas, je ne leur en veux pas (par contre présents pour le père de mes enfants, eh oui c'est plus simple), moi oui, oui, finalement ce n'était pas des amis, un coup de canif en plus, comment vous dire, je vais mieux, je ne fais rien pour partir et parfois je voudrais.

      La vie est cruelle, mais j'ai peur de ne pas retrouver ma jolie Matilde, rien que d'écrire son prénom, ça me fait du bien, malgré tout je reste croyante, et puis j'ai eu des signes, plus maintenant, mais elle me manque ma fille.

      Malika une maman comme vous, une maman triste, qui parfois se marre, Malika une soeur qui a aussi perdu son frère lorsqu'il avait 28 ans, (j'ai mis des années à m'en remettre, j'avais 29 ans ans) qui s'est suicidé, Malika elle résiste, fonce, entend sa fille lui dire "Maman t'es une battante, t'es chiante aussi, mais je t'aime, alors pour elle je continue à vivre et pour son petit frère, que vous dire , que je vous embrasse de tout mon coeur et vous comprends terriblement.
    • Bonjour Henri,

      Mon Pierre adoré est parti volontairement en décembre 2019. Il avait 18 ans. Il était beau, fort et brillant, il était généreux, altruiste. Il était mon héros. Absolument rien ne laissait présager un tel acte. Personne n’a rien vu venir, ni nous ses parents, ni ses amis. Il avait beaucoup de caractère et était solide comme un roc, c’est ce qu’il montrait... Bien sûr, notre monde s’est écroulé le 3 décembre 2019. Le monde est maintenant différent pour nous et nous sommes aussi différents.

      Pour autant Henri, Pierre est toujours beau, fort et brillant, et maintenant il ne souffre plus. J’aime mon fils inconditionnellement, comme la plupart des parents. Si quelqu’un doit souffrir entre lui et moi... je préfère que ce soit moi. Je pense à lui avant de penser à moi et le fait de savoir qu’il ne souffre plus m’apaise.

      Tout comme beaucoup de personnes, je suis sûre que Pierre n’est pas mort comme on l’entend. Les témoignages sont trop nombreux en ce sens et les scientifiques, même les plus cartésiens, avouent aujourd’hui, du bout des lèvres, que l’énergie d’une personne ne peut pas disparaître.

      Nous reverrons nos enfants Henri, j’en suis convaincue et c’est ce qui me donne de l’espoir pour continuer à aimer la vie, pour ma fille, pour mon mari, pour moi et pour ceux que j’aime.

      J’aime à penser que Pierre est toujours présent auprès de moi, je lui parle et l’amour que je ressens pour lui est alors plus fort que la douleur. J’aimerai Pierre ainsi qu’au dernier jour et c’est ce qui me portera pour ces années à venir.

      Je pense très fort à vous Henri et je vous serre dans mes bras.
      • Bonjour Magali,

        Mon fils nous a quittés le 24 novembre. Je n’ai rien vu venir. Il était brillant, musicien, attentif aux autres et il avait des projets.
        Je n’arrive pas à dépasser ma quête du pourquoi.
        Comme vous j’aime mon fils inconditionnellement. Je n’ai pas de colère contre lui mais plutôt contre moi.
        Si vous me lisez, nous pourrions peut être échanger un peu.
        • Bonjour Anne,

          Mon fils Franck est parti également le 24 novembre. Il avait 27 ans.
          Tout votre écrit est identique au mien.
          Pas de lettre Je n'arrive pas à comprendre.
          • Bonjour,

            Comment allez vous ?
            J’avance doucement. Je vis au jour le jour. Moins de recherche du pourquoi, même si la question revient de temps à autre.
            Je suis comme anesthésiée car je ne crois pas à ce qui nous est arrivé. Je dis souvent ma tête sait mais mon corps ne sait pas. J’ai l’impression d’être dédoublée.
            Les soirs sont compliqués et mes nuits deviennent agitées.
            Nous pouvons échanger, si vous pensez que ça peut nous aider.
            Je vous embrasse. Bon courage.
    • Bien entendu, il faut du courage. Votre devoir, c'est de continuer à vivre pour le meilleur et vos deux filles. C'est ce que j'essaye de faire aussi.

      Je compatis à votre douleur et de tout mon coeur je vous souhaite de vivre des jours heureux avant de rejoindre votre fils Etienne.

      Restons forts malgré la douleur.
    • Bonsoir, moi c'est mon bébé de 18 ans qui s'est pendu, je n'ai pas de mot mais seulement je peux vous conseiller de regarder cela Regardez "Conférence Christophe Fauré - VIVRE LE DEUIL AU JOUR LE JOUR" sur YouTube
      https://youtu.be/C9V7ESltxEs
      Je pense que ça peut aider de mieux comprendre ce que l'on vit.
  21. Ma fille Lucie de 17 ans a mis fin à ses jours le 7 novembre 2019 : elle s'est pendue dans la chambre de son frère. La veille, elle est allée au restaurant avec sa mère, le midi elle a mangé avec sa mère chez elle. Et plein de projets à venir avec ses amis et copines, discussions sur les réseaux sociaux avec ses copines jusqu'au dernier moment. Puis plus rien. Une lettre laissée sur un coin de table pour nous dire son mal-être et sa souffrance de vivre, qu'on n'a jamais vus et qu'elle a bien masqués par sa "joie de vivre". Impossible d'oublier ce petit visage sans vie. Tant de questions sans réponses, tant de colère pour tout ce gâchis. On a beau se dire que la mort fait partie de la vie, mais pas comme ça. Mourir toute seule. Quelles ont été ses dernières pensées ? A-t-elle souffert dans son départ ? Toutes ces questions seront toujours sans réponse.
    Il faut vivre avec ça, c'est un combat de tous les jours, de chaque instant. Psychologiquement c'est épuisant, il faut lutter pour avancer, c'est pas facile, et seuls les gens qui ont perdu un enfant peuvent comprendre ça. Ma vie est brisée et ne sera plus comme avant.
    Je t'embrasse ma Lucie tu seras toujours dans mon cœur.
    • Bonsoir,
      A 45 ans, mon fils s'est suicidé le 20 août de cette année 2020 laissant trois enfants derrière lui ! Je suis anéantie et n'arrive pas à croire à son départ, il disait qu'il était fatigué, mais rien ne laissait prévoir un tel drame.
      Il était directeur d'Ehpad et travaillait sans relâche, pas de cas de Covid, il en était si fier; et après ses vacances, à la reprise de son travail, il s'est injecté une forte dose d'insuline (car après un choc il est devenu diabétique.
      Alors pourquoi ? Je n'aurai jamais de réponse, ça me mine; et malgré les séances chez la psy et les antidépresseurs, je ne souhaite qu'une chose : aller le rejoindre.
    • Bonsoir,

      Mon fils de 33 ans s'est suicidé par pendaison le mois dernier, octobre 2020. Suite à une rupture conjugale, père de deux enfants, 5 ans et 7 ans.

      Je suis anéantie, j'ai plein de questions. A-t-il souffert ? A-t-il pensé à nous et à ses enfants ?
      Quelles ont été ses dernières pensées ?

      Mon Dieu, comment vais-je continuer le petit bout de chemin qu'il me reste ? Je me dois de rester forte pour mon autre fils et mes petits enfants.

      Mais vais-je y arriver ? J'ai tellement besoin de savoir s'il va bien.
      • Annie,

        Je me joins à votre douleur, notre fils aussi s'est suicidé par pendaison au mois de novembre 2020. Il a laissé une lettre exprimant son mal être.

        Nous aussi, nous avons plein de questions qui resteront sans réponse. Il était Papa de deux petites filles. Quant à son couple, je ne peux en dire davantage...

        Courage à vous
    • Ma fille a choisi de partir le 17 janvier 2020. Combien je peux comprendre.
      Ma vie n'a plus aucun sens. Je vis dans la souffrance et jamais je n'aurai de réponses sauf que ma fille souffrait dans ce monde. Malgré tout l'amour que je lui ai donné, cela n'a pas suffit.
      Je t'aime ma Eléonore pour l'éternité.
    • Bonsoir Christophe,
      Votre message me touche. Notre fille s’appelle aussi Lucie. Elle s’est pendue il y a deux mois, elle avait douze ans… Elle aussi avait des amies, était souriante en semblait déborder de joie de vivre. Dans les lettres qu’elle nous a laissées, elle dit qu’elle nous aime et que c’est pour ça qu’elle cachait sa dépression. On n’a rien vu venir et on se questionne sans cesse sur le pourquoi de cette dépression.
    • Christophe,

      Le mot qui a retenu mon attention parmi tous ces témoignages poignants, c'est "gâchis". Et cette colère qui ne nous quitte pas. D'une certaine manière, j'en veux à mon fils de s'être ainsi offert à la mort. De ne pas s'être donné la chance d'être heureux, de continuer à vivre cette vie que je lui ai donnée. Il avait surmonté beaucoup d'épreuves, le harcèlement scolaire, une violente agression dans la rue, des problèmes de santé ponctuels. Il savait être fort et combatif; puis par moments, il baissait les bras, ne trouvait plus de sens à son existence. Trop de souffrances, peu d'espoirs.

      Des projets pourtant, de l'enthousiasme, beaucoup d'humour aussi. Mais, les derniers temps, avec le confinement, le manque de liens sociaux, il ressassait ses malheurs, ne croyait plus en ce monde, se sentait vide et inutile.

      Un jour, il a dit : "ce n'est pas vrai ce qu' on dit : ce qui ne me tue pas, me rend plus fort".
      Un samedi soir, il m'a souhaité "bonne nuit" avec un doux sourire et il est monté se pendre dans sa chambre.
      Il avait 23 ans, c'était mon fils unique. Son doux visage hante toutes mes nuits depuis un an. Tant de fraîcheur, tant de promesses... Un gâchis, un terrible gâchis et une colère doublée d'une immense douleur qui ne s'éteindront jamais.
  22. Je suis femme médecin généraliste, j'ai exercé jusqu'en 2018. J'ai eu un garçon en 1991, Simon, et une fille, Emma en 1995, qui s'est défenestrée en 2014.

    Mais c'est moi qui me soignais, depuis des années, au Lithium avec un équilibre suffisant pour travailler, mais peut-être pas idéal pour soutenir l'enthousiasme d'une grande ado, qui a jugé que j'étais bien courageuse, mais qu"elle ne voulait pas d'une "vie de *****". Elle a beaucoup souffert, a été hospitalisée, suivie et a jugé qu'on ne l'aidait pas. Je l'ai beaucoup accompagnée, elle m'a beaucoup remerciée.

    Quand elle a cessé de vivre, à la minute où je l'ai su j'ai eu un très passager instant de soulagement de mon angoisse pour elle, puis j'ai eu, au lieu de culpabiliser, envie de militer pour faire comprendre au monde entier la souffrance morale. J'arrive par ce biais à rejeter la culpabilité sur la société et son indigence des faits psychiques.

    Je vis en me demandant si je vis, mais ça n'est pas nouveau, ça date de mon adolescence: j'aurais aimé ne pas vivre mais quand même j'étais curieuse de la suite... Je me dis: personne ne m'avait promis le bonheur, alors je prends ce qui vient c'est comme ça, je fais de mon mieux...

    Je compatis beaucoup à la souffrance des parents qui sont détruits, je suis sûre qu'il leur faut creuser, fouiner, chercher, avec de l'aide, pour se faire une personne psychique qui inclut le suicide de leur enfant.
    • Merci pour vos mots qui me parlent.
    • Que de douleur, de souffrance. On ne se croit pas capable de vivre une telle atrocité. Et pourtant...

      Combien de fois depuis que ma fille est partie je me suis demandé comment ce serait si j'allais la rejoindre. Mais j'ai une famille, un mari adorable et des enfants géniaux. Peut être au fond que ce n'est qu'un prétexte pour ne pas partir parce qu'au fond j'aime la vie, enfin disons que j'ai encore l'espoir qu'un jour ça puisse aller mieux.

      Cela fera 5 ans le 12 septembre prochain que Jeanne est partie. Pourquoi ? Je ne sais pas et c'est surtout ça qui est difficile. J'aimerai tellement pouvoir la joindre là, maintenant et lui poser la question. Peut être qu'après je pourrai supporter son absence ou tout au moins l'apprivoiser. Nous étions tellement proches. Elle ne connaissait rien de la vie, rien du monde qui l'entourait. J'aurais tellement aimé lui parler de sa vie future, de la belle vie qu'elle aurait eu, de ses voyages. Mais elle est partie trop vite, après douze belles années passées en sa compagnie.

      Depuis, la vie n'a plus de saveur et je m'oblige à avancer, à croire que ma vie est normale. Mais l'envie de vieillir me pousse à compter les années qui m'accorderont le droit de la rejoindre.
      • Bonjour Nadine.

        Je me retrouve tout à fait dans votre témoignage. Dans cette frustration de tous ces projets qui n'aboutiront pas, dans ce besoin de transmettre qui ne pourra pas se faire et dans ce désir de rejoindre mon fils, disparu dans un accident de la route il y a trois mois aujourd'hui.

        Comme la vie d'avant était belle avec l'insouciance qui la caractérisait, celle qui suit s'apparente à de la survie. Mais je suis obligé de me battre surtout pour ma fille qui a perdu son confident et son modèle, je n'ai pas le droit de m'effondrer, mais que c'est difficile !

        L'avenir fait peur, chaque jour ressemble au précédent avec parfois des rechutes encore plus violentes. Jamais, jamais, je n'aurais imaginé vivre une telle horreur. On dit que c'est un arrachement, pas une coupure bien nette. Il n'y a rien de plus vrai. Comment cicatriser ce qui a été arraché ?

        Vous avez passé le cap des cinq ans et c'est toujours vif... Pour le reste de la famille; il faut tenir jusqu'à la construction de ce lien intérieur où nous sentirons nos enfants, avec nous, souriants et complices dans une sérénité qui nous permettra d'apprécier encore la vie.

        Je veux y croire. Et je me permets de vous le souhaiter aussi.
        • Bonsoir André,
          Je compatis vraiment car je souffre atrocement depuis le suicide de mon fils, ça fait deux mois que je survis péniblement; on dirait qu'on m'a arraché une partie de mon coeur!
          Mon mari est décédé, il n'y a plus que mes petits enfants qui me rattachent à la vie qui s'annonce difficile, car je n'arrive pas accepter son départ et que je ne le reverrai jamais plus! C'est atroce.
          Bien cordialement
      • Bonjour,

        Ma puce chérie s'est suicidée le 13 juillet 2018. Diagnostiquée bipolaire avec tocs compulsifs importants à la fin addiction à l'alcool, pulsions compulsives d'achat. Soignée, traitements lourds. Hôpital de jour, hôpital de nuit. Psychologue.

        Plusieurs tentatives de suicide jusqu'à ce jour où elle a appelé le soir ses père, nièce, frère pour leur dire qu'elle souffrait trop. Trop de problèmes, plus de courage. Moi, sa maman, pas de coup de tél, peut-être plus dur de me le dire.

        Elle leur a dit qu'elle allait au paradis, veillerait sur nous et a donné deux chansons de Céline Dion pour son enterrement.

        Pour moi, un an et demi de travail de deuil avec un professionnel. Aujourd'hui son manque physique est toujours très dur, la douleur moins violente mais je survis dans cette vie qui n'est plus la même.

        Mon fils est loin, je l'aime autant mais le lien est différent ma fille était beaucoup plus proche de moi.
        Pour nous parents d'enfants qui se suicident, beaucoup de culpabilité.
    • J'aurais presque pu écrire la même chose me concernant. Hélène, ma fille, s'est suicidée à 20 ans. Elle faisait une école d'archi, était gaie, insouciante; elle aimait faire la fête avec ses amis. Et pourtant, je sentais, en filigrane, qu'elle n'aimait pas la vie, la vraie vie, celle qui impose une certaine routine, des contraintes.

      Sa soeur Anne, de quatre ans son aînée, a vécu une douloureuse anorexie mentale, extrêmement grave, avec de nombreuses hospitalisations, pendant 12 ans. C'était une étudiante remarquable. Elle a été diplômée architecte DPLG à 24 ans.

      Les deux soeurs partageaient tout; elles étaient artistes, profondément drôles, mais "inadaptées" à notre monde. Anne est partie, ne supportant plus ni son anorexie, ni le manque de sa soeur. Je pense qu'elles sentaient depuis toujours mon manque d'entrain pour la vie, que je ne voulais pas laisser transparaître...

      Mais nous étions dans une telle symbiose qu'elles l'ont senti. Je suis maintenant à la retraite depuis deux ans (j'étais prof, un métier que j'adorais et qui m'a sauvée!). J'avoue, maintenant, sentir le poids des jours sombres et cotonneux de l'irréversible absence. Vouloir n'est pas toujours pouvoir.
  23. Quand faut-il parler ? Que faut-il dire ? Lire vos souffrances que je comprends si bien. 1 mois (décembre 2019) que notre fils (24 ans) a décidé d'arrêter sa vie. Nous l’avons-nous-mêmes, ma femme et moi, découvert dans son appartement, et nous en sommes traumatisés. La cérémonie a eu lieu juste un peu avant ces fêtes de fin d'années qui n'avaient déjà pas beaucoup de sens auparavant, et aujourd'hui encore moins. Je suis dans un monde irréel, très bien entouré jusqu'à maintenant, et bien sûr nous tenons ma femme et moi pour le 2ème petit frère de 21 ans, mais je sais aux lectures de ce forum et d'autres infos glanées sur le net, que ce chemin est vraiment inconnu et que les réactions sont très diverses. Pour moi parler me semble primordial, mais cela pourrait aussi se retourner contre moi, car oui la vie n'a plus le même sens. Rien ne prédestinait ce choix. Mais il l’a fait. Oui je hais ceux qui nous disent de ne pas culpabiliser, car en tant que parents ce sentiment est commun à tous ceux qui l'ont vécu. D'autres sentiments vont se greffer, mais la culpabilité va devoir se vivre et non la fuir, puisque c'est impossible. Mon deuil est trop récent pour que je puisse dire quelque chose à quelqu'un. Je ressens. Point. Pleurer est la seule chose que je ne contrôle pas du tout et que je laisse venir plusieurs fois par jour. Je ne sais pas bien comment fonctionnent ces forums, comment répondre à tel ou telle ? Est-ce que vivant en France, répondre sur ce forum canadien a un sens ? Comment parler avec une personne de même sensibilité ou au contraire opposée par le biais de ces réseaux ? Je me tournerai vers des professionnels c’est sûr.
    Un père inconsolable de 56 ans.
    • Mon fils est décédé il y a 20 mois. Notre vie a volé en éclats on se sent dans une autre réalité le temps s'est arrêté. Seules les personnes qui ont perdu un enfant peuvent comprendre. On n'a plus envie de rien il faut faire des efforts pour tout. On veut savoir pourquoi. Pourquoi nous, pourquoi lui. Il est parti tout seul et on culpabilise. Plus de sommeil tout le temps fatigué. Le temps passe et le chagrin est toujours là. J'ai des photos partout de mon fils, j'ai peur, oui je pense à lui tout le temps je pleure encore beaucoup. J'ai peur qu'un jour en vieillissant ne plus me souvenir de lui. Alors chaque jour est différent. Bien sûr on rit parfois, et on en culpabilise souvent. C'est compliqué d'être comme avant on ne le sera plus jamais. On fait semblant parce que les gens ne peuvent pas nous comprendre: ils ont repris le cours de leur vie. Nous non et au fond de moi je crois que je ne veux pas. J'ai deux autres fils, je sais que je les oublie un peu. Il faut faire attention car ils souffrent aussi. Il est trop tôt pour que vous trouviez une paix intérieure. Vivez à votre rythme et faites vous aider. Désolée de ne pas être plus positive. Nous ne serons plus jamais comme avant. Mon fils avait 34 ans et une petite fille de 4 ans.
      • Bonjour Nathalie,

        Je n'ai rien à ajouter à votre message. Vous avez su trouver les mots justes, c'est exactement mon ressenti, ma fille Lucie de 17 ans s'est pendue dans la chambre de son frère. Maintenant, il faut vivre avec ça, on a beau se dire que la mort fait partie de la vie, pas cette mort-là.

        On n'a pas le choix, que d'avancer malgré tout et de faire semblant que tout aille bien. On dit qu'on a toujours le choix mais plus maintenant.

        Merci pour votre message, on ne se sent plus seul.
    • Je vous comprends tellement Patrice. Mon fils s'est suicidé le 12 octobre 2019, c'est moi qui l'ai trouvé dans son logement, c'est horrible !!!!!
      Il devait comparaître au Palais de justice pour des délits mineurs et consommait des drogues. Je crois qu'il devait de l'argent et il avait peur de faire de la prison... Mon conjoint, qui n'est pas le père, ne comprend pas ce que je vis, donc je manque de soutien. Je consulte présentement au centre de prévention du suicide. Je ne sais même pas si mon couple va tenir le coup. Je n'ai plus de famille et pas vraiment d'amis... Alors? Je sais que seul le temps va arranger les choses. Il me manque terriblement !!
      • Bonjour Gisèle,

        Je vis la même situation que vous. Ma fille de 27 ans s'est suicidée dans la nuit du 1er au 2 avril 2019 et c'est moi qui l'ai trouvée, pendue à 6h30 du matin en rentrant du travail dans notre notre maison sur la terrasse : bon Dieu quelle découverte que je n'oublierai jamais jusqu'à la fin de ma vie. Et tout ça, à cause d'une dispute quelconque avec moi et avec mon conjoint à la maison. Si je vous réponds, c'est juste pour vous dire qu'il ne vous comprendra jamais et la douleur ne sera pas pareille.

        Donc j'ai dû me séparer de lui et surtout quitter cette maison pour retrouver un semblant de vie parce que j'ai sa petite sœur de 20 ans qui a besoin de moi et surtout de me centrer sur elle parce c'est très dur pour elle aussi.

        MON DIEU QUEL GESTE FOU

        Les jours passent et se ressemblent sans nos anges. Les personnes nous disent qu'avec le temps nos blessures vont se cicatriser, mais elles ne savent pas la douleur que avons au fond de notre coeur et je comprends les parents qui témoignent en disant que la seule envie, c'est de les rejoindre, mais après on se dit qu'il y a des personnes ici qui ont besoin de nous et que nous ne voulons pas les faire revivre cette même douleur dont on veut se débarrasser et qui sera là jusqu'à la fin. Tenez Gisèle.

        Marieme, une mère inconsolable.
      • Bonjour Gisèle
        Comme je vous comprends ! Mon fils s'est suicidé le 3 février 2020, et ensuite j'ai été confinée. Et je n'ai pas non plus de soutien de la part de mon compagnon. Et je vous plains beaucoup... C'est difficile et douloureux, je vous souhaite bon courage.
        Amitiés
        Patricia
        • Le 8 octobre 2020, mon fils de 20 ans s'est pendu; je suis vraiment mal; aussi il y a une chose que je me dis : si je suis forte mon fils aussi le sera.
          Pas facile je cherche aussi beaucoup de soutien de mon homme qui n'est pas le papa, pas toujours facile
    • Bonjour,
      Comme je vous comprends... Nous aussi avons découvert notre fils pendu, il y aura 2 ans le 20 février prochain. Il avait 20 ans! C'est un traumatisme terrible et depuis nous sommes en mode survie.... Comme vous, pour nos 2 filles de 25 et 19 ans aujourd'hui.
      Je suis suivie par une psychologue depuis, et nous nous sommes rapprochés d'une association de parents endeuillés qui nous a aidés à avancer et à comprendre et accepter le chemin qui nous attendait.
      Sans vous connaître,je me permets de vous embrasser chaleureusement et de vous transmettre beaucoup de courage.
      N'hésitez pas si vous pensez que je peux vous aider.
    • Bonjour Patrice,

      Je vis en France également et je partage ta douleur car il faut la vivre pour la comprendre. Oui, la culpabilité est le sentiment qui prédomine et qui nous suit longtemps, il est aussi fort que l'amour porté à notre enfant parti trop tôt.

      Ma fille avait 22 ans lorsqu'elle nous à quittés, elle était la joie de vivre. Moi j'en veux plus aux personnes qui me disent: "c'était son choix". Voilà, elle a choisi la mort plutôt que la vie et cela devrait me consoler.

      Je reste en vie pour mon fils sinon je me laisserais mourir, non pas pour la rejoindre mais pour cesser cette souffrance indicible. Je ne suis plus là même personne, je n'ai plus de plaisir à faire quoi que ce soit. Je cherche un peu de réconfort en lisant les témoignages de notre grande famille d'endeuillés car qui d'autre peut mieux comprendre ce que nous vivons.

      Je vous embrasse Patrice et vous souhaite de l'apaisement pour continuer. De petites pierres blanches vont jalonner votre parcours de deuil et vont vous aider à entrevoir une lumière même avec la peine et le chagrin, compagnons fidèles du restant de notre vie.
      • Mon fils s est pendu, il avait 14 ans, je l'ai trouvé dans sa chambre. Je n'ai rien vu venir, rien compris.
        Cela fera 10 ans au mois de janvier.

        J'ai cru ne pas pouvoir survivre à cette douleur si cruelle et j'ai senti la folie vraiment très proche de m'envahir. J'ai supplié que cette souffrance cesse et je savais que je ne pourrais y résister longtemps tant c'était insupportable.

        J'ai été entendu, j'ai pu tout lâcher auprès d'un psychologue, il m'a assuré que je sortirai de ce cauchemar... Un jour... Nous avons eu des séances d'EMDR pour soigner le choc post traumatique. J'ai fini par accepter que jamais plus la vie ne sera identique à notre vie d'avant. Il demeure l'avant et l'après.
        J'ai perdu toute mon insouciance en l'espace de quelques minutes.

        Le temps qui passe est le meilleur pansement, car l'horreur du geste, la culpabilité et la torture que nous rencontrons des mois durant ne s'effacent pas d'un coup, il faut que le temps passe et en attendant, il nous faut accepter et surtout prendre soin de soi.

        Depuis, j'ai eu un cancer à la gorge, et j'ai fait un AVC, les médecins parlent de psychosomatique... J'ai survécu, j'ai combattu pour me relever, encore et encore. Ce qui ne m'a pas rendu folle, m'a touché en plein corps.

        Ma fille adorée qui avait 16 ans à l'époque a été mon moteur, à chaque combat, et, bien sûr que la peine est toujours là mais elle est bien moins intense. Elle se présente maintenant à moi mais je la connais, elle se fait plus légère.

        Moi aussi, il y a dix ans, j ai cru mourir de chagrin, mourir de perdre mon fils que j'aimais tant, mais les années m'ont appris qu'il a fait le choix de partir, pas nous... Il est dans chacune de mes journées, jamais je ne l'ai compris mais j ai accepté tout simplement, c'était sa vie. A lui. Et l'acceptation a été mon salut. Un matin, la douceur du soleil et le chant des oiseaux m'ont paru si bons, j'ai compris qu'il me fallait continuer.

        A vous tous parents malheureux, désemparés, au bord du désespoir, je vous assure qu'au bout du tunnel, c'est plus éclairé, et lumineux, quand le chemin parcouru sera suffisant pour être enfin dans l'acceptation.

        Je vous souhaite à tous beaucoup de courage et ayez de la bienveillance pour vous-même, vous le méritez, maintenant, nos enfants ne seront jamais loin, ils nous accompagnent pour toujours.
        • Vos maux, vous avez su les transformer comme un doux jour de printemps. Seul le temps guérit...
          J'attendrai alors qu'un matin le printemps vienne me cueillir.
          De tout coeur
      • Ma fille aura vingt ans le mois prochain. Depuis quasiment un an, elle n’a cessé de faire des tentatives de suicide... Elle nous dit qu’elle est vide d’émotion, que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, qu’elle ne se voit pas vieillir...

        Elle se fait réhospitaliser demain à sa demande car l’envie de mourir est à nouveau très forte. Je suis perdue, je n’arriverai jamais à vivre sans elle...
    • Mon fils de 22 ans s'est pendu le 3 janvier 2020, c'est son père qui l'a trouvé dans la grange. Il souffrait d'un mal être profond qui le rongeait comme un cancer depuis l'âge de 14 ans environ. Il était suivi par une psychologue.

      Paradoxalement il avait une vie sociale riche: il avait des amis très proches dont une qui était sa soeur de coeur (ils se connaissaient depuis 21 ans), il faisait partie d'un club de foot, il s'occupait d'entraîner les enfants, il allait à la pêche, il aimait faire la fête, il était apprécié partout où il passait. Je savais qu'il souffrait moralement mais qu'aurai je pu faire de plus ?

      Jamais je n'aurais pensé qu'il serait passé à l'acte. J'évite de culpabiliser. Il a fait un choix: bon ou mauvais, c'était son choix. Je travaille en psychiatrie donc je sais que les personnes qui en viennent au suicide n'ont pas d'autre choix que cette solution pour faire cesser cette souffrance.

      Malgré cette rationalisation, je suis anéantie par la perte de mon fils. J'avance chaque jour comme un robot, je reste debout pour ma fille et sa sœur de 16 ans. Chaque jour je passe par différentes émotions: tristesse, abattement, colère... Parfois je me demande comment je vais continuer à vivre sans lui. C'est dur, très dur.

      Je ne suis pas croyante mais depuis j'ose espérer qu'il existe quelque chose après la mort: une âme, la réincarnation ?
      Il m'arrive de lui parler certains soirs. Je sais que le temps fera son travail et je sais qu'on va passer par des moments difficiles comme toutes les premières fois sans lui. Il n'y a pas de mots pour décrire cette douleur innommable. Il ne faut se forcer en rien et laisser venir les émotions en nous. Tu pleures plusieurs fois par jour, ben pleure.
      Je nous souhaite beaucoup de courage
      • Mon fils s'est suicidé le 24 février à 19 ans, le 24 mars il aura 20 ans. Je me sens vide, des fois j'ai envie de pleurer mais rien ne sort. Je ne crois en rien même pas à un au-delà, du moins jusqu'ici, qu'est-ce que j'aimerais voir un signe de lui. Je ne vais plus vivre mais survivre.
        Heureusement qu'il y a des forums comme cela pour nous comprendre. Mon mari et moi allons rejoindre un groupe de parents endeuillés, eux seuls peuvent comprendre ce que l'on ressent. Bon courage à vous tous les parents. La vie s'est comme arrêtée, plus rien ne m'intéresse.
        • Oui, être compris c'est si important, on a si mal, ma vie s'est arrêtée le 1er janvier ma fille avait 20 ans...
          Bon courage à nous tous
    • Mon fils Théo, 19 ans, s'est pendu le 16 juin 2019 sur la terrasse de notre chalet. C'est moi et son frère de 16 ans qui l'avons découvert. Nous avons tout essayé pour le faire revenir, en vain. Il était 18h, le ciel nous est tombé sur la tête.

      Le matin même, nous étions en courses ensemble. Il avait fait des achats, il avait l'air bien. Quatre jours plus tard, il devait se faire faire son premier tatouage avec son papa en commun. Ils allaient se faire le même. C'est vrai que c'était un enfant mal dans sa peau depuis l'adolescence; mais je ne l'aurais jamais cru capable d'un tel geste.

      Depuis ce jour, ma vie s'est arrêtée. Elle ne sera plus jamais la même. Je ne me permets pas la moindre joie, je culpabilise. Il n'a rien laissé, je n'aurai jamais d'explication, pas un mot, pas une lettre; je n'aurai jamais les réponses à mes questions.

      Je suis suivie ainsi que son père et son frère par une psy. Je suis sous anxiolytique, je suis incapable de m'en passer; par contre je ne supporte aucun antidépresseur. Je passe par des phases de pleurs terribles, je ne passe pas une journée sans pleurer. Je lui parle tous les jours, je suis incapable de me séparer de ses cendres. J'aimerais donner ma vie pour qu'il revienne, je ne peux pas accepter de vivre sans lui; j'ai beaucoup d'idées noires.

      J'ai repris le travail mais je bosse 24 heures par semaine. Quand je me rend au travail en voiture, j'ai souvent des absences car je suis dans les pensées pour lui et je ne me rends pas compte que je suis déjà arrivée. Je ne supporte plus de vivre dans cette maison surtout de voir cet endroit où il était pendu et même si nous avons fait des travaux pour que cela soit différent, je hais cette terrasse, cette maison...

      Mais j'ai un fils de 16 ans et je ne peux pas le faire souffrir encore plus donc je survis au jour le jour; je sais que c'était son choix et que je n'ai d'autre choix que de faire avec, mais je ne sais pas si la douleur s'atténuera avec le temps. En tout cas, j'ai cette image terrible en permanence à l'esprit et c'est ça le plus dur.

      Je ne suis pas croyante mais je me dis que s'il n'est plus là où il était, il est partout avec moi, en moi : je l'ai porté pendant neuf mois. On l avait tant désiré et attendu, je sais qu'il est en moi jusqu'à ma mort; et j'espère que je le retrouverai quand viendra mon heure. En attendant, chaque jour est une épreuve.
    • Bonjour
      J'ai perdu mon fils aîné en janvier 2016. Mort naturelle. Nous l'avons retrouvé à son domicile trois jours après son décès. Un traumatisme, une douleur insupportable. Comment notre enfant peut-il disparaître avant nous ?

      Son frère, âgé de trois ans de moins, n'a pas supporté cette perte. D'autres problèmes se sont ajoutés et malgré notre présence, un commencement de confiance avec un psychiatre, il s'est défenestrè le 20 décembre 2019. Nous le pensions mieux... J'ai hurlé mon envie de partir avec lui. Une mère ne peut vivre deux fois cette douleur. Et oui, on retourne sans cesse ce qu'on aurait pu faire en plus. Moi, j'attendais 9 heures pour lui téléphoner de peur de le réveiller, il s'est suicidé à 8h17...

      Moi-même, j'ai fait deux TS et je sais que ce passage à l'acte vient d'un moment où nous ne voyons pas d'issue à des problèmes qui nous paraissent impossibles à régler. Mais si on a la chance de se rater, alors les problèmes nous apparaissent différemment. Quinze ans ont passé depuis mes TS. Mais lui ne s'est laissé aucune chance de remettre le disque dur à zéro. Il m'avait parlé de cette envie d'en finir dans son logement précédent mais pas assez d'étages... Là il y en avait deux de plus. Hospitalisè à deux reprises parce que je lui ai demandé. J'ai essayé de prévenir l'entourage.

      Maintenant, qu'on ne vienne pas essayer de me consoler en disant que c'est son choix. Non à trente ans, ce n'est pas un choix si on n'est pas à un stade final d'une maladie incurable. Il avait une amie, parlait de vivre avec elle et d'avoir un enfant...

      Je ne survis que pour mon dernier fils. Je partage votre douleur à tous et oui notre vie n'aura plus jamais la même saveur. Le soir est pire encore que la journée. Je pense à m investir dans une association.

      Je partage votre détresse et vous souhaite de trouver un chemin d'apaisement
      • Isabelle,

        Ayant vécu comme tous sur ce forum le terrible drame de perdre ma fille de 29 ans le 2 février 2020, je survis pour mes deux autres filles et mon mari mais je ne peux pas imaginer de perdre deux enfants.
        Je suis de tout coeur avec vous.
      • Bonjour Isabelle,

        Double douleur pour une maman c'est mortel pour elle, je connais votre douleur et votre tristesse.
        J'ai eu mon Ilyas le 17 juin 2011 et il nous a quittés le 23 octobre 2011, il n'avait que quatre mois.
        Le 25 juin 2020, j'ai eu mon Zakarya et Dieu a voulu le prendre lui aussi le 23 octobre 2020, le même jour neuf ans après et il n'avait que quatre mois aussi.

        La vie n'est plus la même depuis et la douleur est si profonde... Je suis de tout coeur avec toutes ces mamans qui vivent la même douleur. Courage.
    • Bonjour Patrice,

      Je me rends compte avec tous ces témoignages que nous sommes dans le même bateau. Mon fils Louis avait 21 ans. Il a deux frères de 26 et 24 ans et une petite nièce de 1 an. Mon mari subissait une troisième opération du dos. C’était 7 février dernier. Il a profité de notre absence pour être sûr de réussir son acte. Nous sommes rentrés avec mon deuxième fils et ma belle fille vers 8h du soir. La petite fenêtre du grenier était ouverte et la lumière allumée. Cela m’a interpellée de suite. Mon sixième sens le savait car j’ai toujours eu peur de cela même pour ses frères à un moment ou a un autre. J’ai laissé mon fils garer la voiture et j’ai couru à l’étage. Il n’était pas dans son lit. Je savais ce que j’allais trouver au grenier. Dans la pénombre, il était là inerte, pendu à sa corde, les mains liées par des colsons.

      Cette image est difficile à apprivoiser mais le psy m’aide beaucoup. Il faut écrire et écrire encore et puis jeter le papier et puis recommencer. J’ai écrit touts les détails même ceux que j’imaginais dans les détails les plus morbides. J’ai aussi lu un livre du docteur Christophe Fauré. Après le suicide d’un proche, vivre le deuil et se reconstruire. Cela répond à certaines questions.
      Je précise que comme la plupart, on n'a rien vu venir.

      Louis était toujours souriant, aimé de tous. Même le psy n’a rien vu venir, car il avait dû consulter après le décès d’un collègue qui était mort devant lui. Il travaillait dans une carrière avec des machines et une pierre énorme était tombée sur la machine de son collègue. Il y a plus d’un an de cela. Et le psy m’a dit : Mais pourquoi n’est-il pas venu me trouver ? Donc voilà impossible de voir venir. Il ne s’est confié à personne, même pas à ses amis les plus intimes. Le seul défaut de Louis était d'être introverti. Il était incapable de parler de ses sentiments. C’est bien mince pour se faire une raison.

      Mais l’histoire se corse quand un mois plus tard, jour pour jour, sa cousine a fait exactement la même chose. Ils habitent à 500 m de chez nous. Ils étaient très amis. Ils se confiaient beaucoup l’un à l’autre. Elle n’a pas supporté. Mais elle avait depuis longtemps des problèmes psychologiques ce qui nous donne une raison plus concrète à mon sens. Je n’ai pas pu aller à son enterrement, c’était trop pour moi. Nous sommes obligés de prendre du recul car nous n’avons pas d’énergie pour deux deuils similaires.

      Malgré le manque de raisons pour Louis. Je lui ai pardonné de suite. Mais le plus douloureux est de savoir comme il souffrait pour en arriver là et que je n’ai même pas pu l’aider. Je leur ai toujours dit que je pouvais tout entendre. Mais non, Louis ne savait pas parler du fond de son cœur et c’est frustrant quand on est une maman tellement ouverte à tout.

      Nous avançons pas à pas, jour après jour, nous nous éloignons de ce jour fatidique. Et notre famille vaut la peine qu’on se batte. De grâce, consultez. Carine
    • Notre petite Louann s'est suicidée le 1er janvier 2020. Pendue sur son lieu de travail près de St jean de Maurienne. Le choc et, comme vous, la survie, plus de vie, que la douleur.

      Cela fait du bien de l'écrire et enfin de comprendre la douleur quotidienne qui est la nôtre.
      Bon courage à tousô.
  24. Que de souffrance !!!
    • Bonjour,
      Je souffre, il me manque.
    • Moi mon fils Leo, mon bb, s'est pendu à l'âge de 23 ans le 3 juillet 2019... Depuis je me demande pourquoi...

      Il laisse une petite fille de 2 ans. Moi-même j'ai fait de nombreuses tentatives de suicide; je me demande si ce n'est pas l'image que je lui ai donnée.

      Depuis il faut vivre sans lui; je dirai survivre. Chaque jour qui passe j'espère entendre de nouveau son rire. Leo était un enfant joyeux qui aimait faire la fête; mais hélas, il y a un an, il avait déjà tenté de mettre fin à ses jours.

      Il ne voulait aucun suivi. Il semblait aller mieux. Pourquoi ? Il n'a rien laissé. Il avait juste la photo de sa petite princesse avec lui...
      • Bonjour Anita.

        Je comprends certainement votre peine. J'ai perdu mon fils Jonathan en avril 2014. Il s'est pendu également. Je n'ai jamais cru que je remonterais la pente, et pourtant... Jonathan était un gentil et beau garçon. Il avait de l'or dans les mains, mais il a eu de mauvaises fréquentations à l'âge de 15 ans. Et ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé de le remettre sur le droit chemin. J'ai été impuissante pendant toutes ces années, j'ai pleuré et je me suis minée souvent. Nous nous sentons bien impuissants parfois, et nous n'avons pas toujours les bonnes paroles dans ces moments où ils choisissent un chemin qu'ils ne devraient pas. Sachez cependant Anita, que le temps fera son oeuvre, même si c'est trop tôt pour vous l'écrire. La culpabilité, je l'ai connue, et me suis demandée pendant des mois ce que j'aurais du dire ou faire ? Rien Anita! malheureusement. Le seul cadeau que Jonathan m'a fait avant de mettre fin à ses jours, est qu'il m'avait demandé pardon la veille de son départ pour tout le mal qu'il m'avait fait pendant 15 ans. Deux jours avant, il avait perdu son ami qui s'est lui même supprimé par médicaments. Jonathan n'était plus bien pour toutes sortes de raisons, et le décès de son ami l'a fait basculer deux jours plus tard. il vous faudra du temps Anita, de longs mois, mais votre vie reprendra sans bien sûr oublier votre fils. Je vous embrasse bien fort.
        • Bonjour Martine et Anita,

          Je viens de lire vos messages et me décide à vous écrire puisque j'ai perdu mon fils le 26 juillet 2019 à l'âge de 26 ans par pendaison. Ce fut le tsunami !!!

          En ce qui me concerne, mon fils nous a laissé une lettre de plusieurs pages nous expliquant son geste, nous nous sommes posé mille questions même avec ses écrits.

          Depuis notre vie n'est plus du tout la même, nous essayons d'avancer comme on peut !!! Psy et médicaments sont présents et pour combien de temps ? Notre fils nous a écrit de lui pardonner son geste. De là-haut, il nous protégera et que pour lui nous serons dans son cœur à tout jamais et qu'il aurait donné sa vie pour sa famille.

          Dans la dernière ligne de cette très, très longue lettre, il écrit qu'il part le sourire aux lèvres. Et malgré tout ça, nous ne nous en remettrons jamais. J'ai donc voulu partager avec vous la catastrophe qui nous est arrivée.

          Bon courage à vous. Nous, on en a vraiment besoin.
          • Oui Julien a écrit : "je demande pardon à toute ma famille pour les paroles blessantes que j'ai pu dire depuis le décès d'Olivier. Je serai plus heureux en le rejoignant et je ne sais pas si j'irai au paradis".
            Mais si j'avais trouvé encore plus de forces pour l'aider. Mais ça l'agacait que je l'aide alors qu'il avait trente ans. Il était désormais plus âgé que son frère aîné, il ne le supportait pas.
            Ils me manquent tellement. Tous les soirs, j'espère ne pas me réveiller le lendemain. Il faut donner le change. On nous dit courageuses mais c'est comme si on nous demandait de ne pas faire trop de bruit.
        • Mon fils, trois jours avant, a dit à un collègue de travail : "quand tu verras ma mère demande-lui pardon pour moi". Ce collègue lui a posé des questions et Julien a répondu : "t'inquiètes pas, la vie est sacrée".
          Ce jour-là, il a écrit un mot pour nous sur la photographie. Il s'est défenestré trois jours après. Moi aussi, j ai pas toujours tout compris.
          La dernière fois que je l'ai vu, il s'était emporté puis m'avait pris dans ses bras en me disant : "tu sais pas que je t'aime maman". C'est vraiment trop inhumain de perdre deux enfants.
      • Mon fils avait l'album fait pour son frère ouvert.
  25. Bonjour,
    Tous ces témoignages du Canada... Nous avons perdu notre fils qui s'est pendu en février 2019 à l'âge de juste 22 ans.
    Il était dépressif psychotique, s'étant renfermé peu à peu dans un monde parallèle où il était un penseur, philosophe, poète incompris.
    Il a eu un comportement erratique dès l'âge de 13 ans, écoles, écoles, naufrages, naufrages.
    Il n'a jamais accepté l'idée de faire un diagnostic et des traitements.
    J'avais rencontré des psychiatres addictologues car il consommait des drogues et le risque de suicide après nombre de questions avait été considéré comme faible.
    Ce qui me fait le plus mal est d'avoir vu mon gamin, la personne à qui je tenais le plus au monde sombrer dans la folie.
    Rien pu faire, ni sa maman, ni moi, ni sa famille, ni ses amis.
    Inéluctable, imparable, une sensation d'impuissance totale.
    Il nous aimait, nous l'aimions.
    La folie a été plus forte que l'amour.
    Aujourd'hui, je m'occupe de reprendre ses écrits, les mettre au propre et les publier.
    Alexandre, absent à jamais, présent pour toujours.
    François, ton papa qui t'a tant aimé.
    • bonjour,
      Je me suis remariée samedi 20 juillet dans le Gers où je vis. Mon fils était présent et vivait en Gironde. Nous avions prévu de faire beaucoup pour l' avenir. Il aimait sa nouvelle famille. Mon fils a été retrouvé ce matin en Gironde, pendu dans la grange. Pourquoi ? Aidez-moi
      • Comment t'aider, c'est tellement difficile d'accepter une situation pareille.
        J'essaie d'avancer et faire semblant de vivre pour mes autres enfants mais mon âme et moi sont morts depuis 5 mois avec ma fille.
        Il faut tenir pour ceux qu'on aime.
        Bon courage la lumière reviendra peut-être
      • Bonjour Lucie,
        Il ne faut pas culpabiliser : le pourquoi sera toujours une question sans réponse.
        Nous sommes suivis mon épouse et moi-même ainsi que ma fille de 11 ans par des psychologues, chacun le sien c’est la procédure.
        N’hésite pas contacter le CMP (Centre médico psychologique) ils sont là pour ça.
        Médecin, psychologue très compétents.
        J’ai perdu mon fils de 18 ans le 06 mai 2019 pendu après le conduit de cheminée à l’extérieur de la maison. Alors je comprends votre souffrance c’est terrible et surtout incompréhensible. La vie s’écroule.
        Il n’y à rien de plus précieux que la vie de son enfant.
        Le travail du deuil va être long et compliqué mais il faut s’accrocher pour ceux qu’on aime.
        Courage on va y arriver.
        David
      • Bonjour Lucie,

        Je vous écris car je suis aussi du Gers et je viens de perdre mon fils de vingt-deux ans; il s'est suicidé le 3 janvier 2020. Pour trouver du réconfort je surfe sur le net pour trouver des sites de parents endeuillés par la mort de leur enfant et j'ai trouvé ce site. Je lis les témoignages et je suis tombée sur le vôtre. Moi même j'ai écrit un petit témoignage quelques jours après le drame.

        J'espère que depuis quelques mois votre douleur s'est apaisée. On doit vivre avec le manque de notre enfant et parfois je me demande comment faire. Ma crainte est de devenir folle. J'ai repris une vie normale mais en mode robot. Actuellement je vis pour ma fille de seize ans qui grâce à sa présence m'aide à surmonter l'absence de mon fils. Si vous le souhaitez on pourrait se contacter déjà ar le biais de ce site.

        Je vous souhaite du courage
        • Mon fils s'est suicidé sous un TGV le 5 mars 2020. J'ai rien vu venir. J'ai d'autres enfants. et tous les jours, je veux mourir de la même façon.
          • Mon fils unique s'est également suicidé, sous un train le 25 octobre 2019. Depuis je ne vis plus et ai envie de le rejoindre. Sans le vouloir, il a tout emporté avec lui. Je suis anéantie.
    • Je ne sais plus comment faire.
      Il me manque, je souffre, je tiens plus.
      • Tenez bon vous avez votre famille qui vous aime. Le temps ne pourra rien effacer, il ne fera que simplement atténuer les émotions. Votre fils sera toujours dans votre cœur. Il vous aimait c’est sûr. Il est parti pour une raison qui lui appartient.
        Vous devez vous faire aider par votre médecin et procéder à une prise en charge au CMP. Les psychologues sont là pour vous.
        Vous avez également des associations avec des groupes de parole , il faut y participer. C’est important d’échanger avec des gens qui traversent le même deuil. De toute façon il n’y a que les parents qui vivent la même chose qui peuvent se comprendre.
        Je crois savoir que la souffrance, la colère, l’absence font partie du deuil.
        Courage et dormez un peu.
      • Bonjour Lucie.


        Tenez bon Lucie, accrochez vous.
        Je viens de répondre à Anita.
        Je me permets de vous répondre également ayant perdu mon fils Jonathan en avril 2014.
        J'ai bien sûr du recul que vous n'avez pas encore vis à vis de votre situation, mais je peux vous assurer que la vie reprendra Lucie, sans pourtant oublier d'avoir perdu votre enfant bien sûr! Nous ne les oublions pas, mais la vie continue. Je sais, c'est dur à entendre au début. Je n'ai jamais moi même cru que j'y arriverais. Nos enfants partis restent dans nos coeurs à jamais. Nous nous culpabilisons. J'ai fait la même chose pendant des mois pour comprendre enfin que mon fils avait fait un choix, son choix que j'ai "admis" après seulement des mois. J'en suis aujourd'hui sortie vraiment plus forte face à bien d'autres choses. Courage Lucie. Une Maman qui vous comprends.
      • Je ressens la même chose
    • Non pas "qui t'a tant aimé" mais "Ton papa qui t'aime"

      Florence, maman désenfantée.
      Mon fils s'est pendu en forêt le 8 ou 9 décembre 2011. Je n'ai rien vu... Le chaos...
    • Je lis votre mail et j'y retrouve un peu mon fils adoré qui a posé sa tête sur les rails du train le 10 octobre 2019.

      Il allait avoir 25 ans le 25 octobre. Je l'ai vu dans une crise de parano qui a commencé le 8, pas moyen de le convaincre d'aller aux urgences psy, mon mari et moi l'avons vu souffrir atrocement pendant plusieurs jours, il vivait dans une terreur totale. Le 10 nous l'avons laissé dormir jusque 14 heures car il ne dormait plus depuis plus de 48 heures.

      Il s'est levé tout autre, a pris sa douche, il sifflait même; il est parti voir son amie qui était dans un état dépressif depuis longtemps; il est revenu moins bien et m'a dit "bof, maintenant on veut me mettre des meurtres sur le dos"; à 17h35 il m'a fait un bisou sur le haut de la tête, est parti en voiture et on ne l'a plus revu. Le conducteur du train a dit qu'il avait vu un jeune homme debout le long des voies, quand le train s'est approché il s'est très calmement allongé en posant sa tête et c'est tout.

      Lui aussi était psychotique, il savait qu'on l'aimait et pourtant sa souffrance était la plus forte; il avait tout planifié, on a retrouvé la page avec l'horaire du train sur son PC; il avait rangé sa chambre, fait son lit; mis de l'ordre dans ses tiroirs.

      Depuis on ne vit plus, parfois je me sens plus "distante" par rapport à ce drame mais après plusieurs fois au cours de la journée je m'effondre, les larmes coulent, je ne peux supporter l'idée de ne plus le voir, sentir son odeur, l'entendre. Je me rends compte que notre vie tournait entièrement autour de lui depuis des années, à l'affût du moindre changement d'humeur.

      J'ai écrit à son psychiatre qui m'a téléphoné en me disant qu'il était consterné, il n'avait rien vu. Mais, il faut préciser que ce médecin a refusé d'avoir des contacts avec nous, nous aurions pourtant pu lui dire ce que notre fils vivait; il l'a abandonné seul face à ses démons.

      Mon texte est long mais sûrement plus court que notre calvaire à nous tous qui sommes dans le même cas.
      • Oui, par moments on souffre moins et on s'en veut. Et puis c'est une déferlante.
        Pour l'avoir vécu à deux reprises, il y a le choc de la disparition et puis le pire l'absence qui s'installe et qui nous fait bien assimiler qu'on ne les reverra jamais.
        On cherche à savoir si il y a un après...
        Moi mon seul rayon de bonheur est mon dernier fils et son amie.
  26. Tant de souffrance, c'est atroce ! Courage !
  27. Bonjour,

    Tous vos témoignages confirment ce que j'imagine que notre fille ressent depuis le suicide de son fils de 17 ans, notre petit-fils.

    Bien que plongés dans une indicible douleur, nous aussi les grands-parents, nous avons conscience qu'elle n'est "rien" comparée à celle de notre fille.

    Et notre fille bien-aimée, maintenant entrée dans la phase de "colère" (d'après Elisabeth Kübler-Ross) est persuadée et nous dit que " nous ne comprenons rien, que personne ne comprend rien". Ses reproches sur notre absence d'aide ces dernières années, quand sont fils allait mal (bien injustes car nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir - et ce qu'elle acceptait - pour l'aider) nous sont une douleur supplémentaire...

    Elle ne veut plus avoir de contacts avec nous, ni personne (nous sommes loin et ne sommes en contact que par messagerie), ce qui a bien sûr pour effet d'accroître encore davantage notre inquiétude pour elle et notre sentiment d'impuissance.

    Nous acceptons de la "laisser en paix" comme elle nous l'a demandé.
    Mais comment l'aider? Sans doute êtes-vous les plus à même de me dire:
    comment avez-vous pu être aidés par vos proches dans les mois qui ont suivi ce cataclysme dans votre vie?

    Je vous souhaite à tous la force de retrouver un certain goût de vivre et une certaine forme de sérénité... même s'ils seront forcément bien différents de ce que vous avez connu "avant".

    Merci pour l'aide apportée par vos témoignages!
    • Bonjour Amélie.
      J'espère que depuis la publication de votre message vous avez pu renouer avec votre fille.
      Il faut insister, quitte à vous déplacer pour la soutenir directement.
      J'ai perdu ma fille il y a 8 mois, et je me suis renfermée aussi, ne voulant voir personne. La souffrance que nous portons au quotidien, oui c'est vrai nul ne peut la comprendre car elle n'est vécue que par nous. Tout notre corps est malade, extérieurement et intérieurement et aucun traitement ne peut nous guérir. Ma famille était là pour les obsèques, puis plus rien car trop éloignée. J'ai eu heureusement le soutien de collègues de travail pour me "relever". Ça reste encore très difficile mais on a besoin de soutien même si dans notre douleur on s'isole. Insistez Amélie, votre fille a besoin de vous.
      Bon courage
      • Bonjour Mélina,

        Merci pour votre réponse (que je découvre seulement maintenant).
        Malheureusement, depuis 6 mois, nos différentes tentatives pour renouer avec notre fille sont restées vaines et nous avons accepté (comme elle nous l'a demandé) d'attendre qu'elle nous fasse signe quand elle s'en sentirait capable.
        Sachant à quel point tout l'équilibre intérieur est chamboulé dans un tel drame (nous en faisons nous-mêmes l'expérience, même si elle est bien différente en tant que grands-parents) nous pensons que c'est la seule solution pour retrouver un jour notre fille, solution préférable au "harcèlement" pour l'aider de force.
        Pour nous aider un peu à mieux supporter nos propres souffrances, j'aurais aimé avoir le témoignage d'autres parents endeuillés (après le suicide de leur enfant) pour éventuellement mieux comprendre ce rejet de la part de notre fille.
        D'autres ont-ils eu cette réaction envers leur famille proche?
        Je précise que nous n'avons jamais exprimé à notre fille des stupidités telles que "ça ira mieux avec le temps"... "ne te laisse pas aller"... ce qui prouverait effectivement que nous ne comprenons rien et pourrait justifier sa colère à notre égard.
        Nous en avons conclu que notre fille qui avait eu tant besoin de nous ces dernières années, nous ressent maintenant comme toxiques, comme des obstacles à son deuil.

        Nous sommes prêts à accepter ce fardeau supplémentaire mais... comme c'est dur!
        Nous présentons encore mon mari et moi l'image d'une bâtisse solide et en bon état (et nous nous efforçons de maintenir cette image envers famille et amis), mais derrière la façade, il n'y a plus que des ruines...Pourrons-nous un jour reconstruire?

        Merci encore pour vos témoignages!
        • J'ai perdu ma fille dans un accident de voiture il y a 19 mois et non un suicide . Je suis anéantie et j'ai coupé tout contact avec mes parents et frères et soeurs. Je ne les supportais plus du jour au lendemain , ils représentaient ma vie d'avant , quand elle était encore là...
          Les voir tristes, ou les entendre être désolés, me faisait encore plus souffrir .
          J'en veux à la terre entière et pourquoi elle ? Tout devient compliqué et cette surcharge émotionnelle décuple nos réactions. On se sent coupable et le regard des autres devient insupportable alors on se renferme pour ne pas voir la joie des autres et essayer déjà de vivre un jour après l'autre.
          • Merci beaucoup Caroline pour votre témoignage: c'est exactement ce que nous avions compris dans cette réaction identique de notre fille.
            Nous pouvons tout à fait "imaginer" (même si c'est à un degré moindre) ces sentiments car, comme en écho, nous en éprouvons le même type vis-à-vis de nos amis à nous.

            Ayant compris cela, nous respectons totalement son attitude, comme le font sans doute vos proches. Et tous, nous attendrons que vous vous sentiez à nouveau capables de peu à peu faire face à votre famille qui représentera toujours "la vie d'avant".

            Je n'ai malheureusement pas encore trouvé de groupe de parole dans ma région.
            Mais par le documentaire de Katia Chapoutier, j'ai compris que c'était sans doute le seul moyen de réussir un jour à refaire un peu surface: l'échange avec des inconnus qui vivent la même chose.

            J'espère que vous-même, Caroline, avez trouvé un groupe dans lequel vous pouvez vous exprimer et écouter ceux qui vous comprendront forcément...
            Ne vous sentez surtout pas coupable vis-à-vis de vos parents, frères et soeurs: ils savent que vous êtes anéantie (même s'il est impossible qu'ils se mettent "à votre place"), ils ne vous jugent pas, c'est certain: ils vous aiment tout simplement et voudraient juste pouvoir vous aider. Et ils souffrent aussi de la perte de leur petite-fille et nièce.

            Mais surtout, expliquez-leur pourquoi vous ne pouvez plus les voir pour l'instant, afin qu'ils n'aient pas l'impression d'avoir perdu non pas un mais deux êtres chers.
          • Vos mots résonnent en moi car je vis la même chose avec le départ de ma fille Julia il y a 26 mois! De tout cœur avec vous.
        • Bonjour Amélie,

          Je découvre également à peine ton message. Peut-on se tutoyer ?
          Je comprends ta fille. Elle est en train de se reconstruire, elle a besoin d'une solitude intérieure. Je vis la même chose, mes parents sont à l'étranger, je les appelle de temps en temps car ils sont âgés mais je ne peux plus aller les voir. J'ai rompu des relations amicales, j'ai changé de médecin généraliste et je n'ai pas envie de voir la famille. Je crois que quelque part certaines personnes nous rappellent un temps insouciant où notre enfant était là et revoir ces personnes activerait notre douleur.

          Notre souffrance est unique, on aura beau avoir du réconfort parfois celui-ci nous pèse, on est en contradiction avec tout, tantôt on veut, tantôt on ne veut plus. Des relations se gâchent à cause de notre mal être car nous, nous comprenons nos émotions mais pas les autres.

          Je ne veux pas parler de toi car je te sens aimante et inquiète. Mais je voulais te donner un aperçu de ce que l'on ressent, notre intérieur est un volcan sans cesse en éruption et celui-ci fait des ravages en nous et autour de nous sans que l'on ne puisse rien y faire.

          Je t'embrasse Amélie, bien fort.
      • Bonjour Melina,
        j'ai perdu mon fils ainé en novembre 2018. Il a mis fin à ses jours dans sa voiture en bordure d'un cimetière. Il avait 19 ans, il n'avait jamais presenté le moindre souci.

        Alors je pense pouvoir vous comprendre. La foi m'aide énormement et j'ai fini par comprendre que désormais ma vie etait différente mais belle quand bien même nous devons traverser l'intraversable.

        Je vous embrasse fort et je ressens votre peine.

        Jean Daniel
        • Bonjour Jean Daniel,

          Merci de votre témoignage, une amie que j'ai connue dans un forum et qui, elle, a perdu trois enfants dont une fille de 16 ans par suicide, m'a bien dit que nous étions une grande famille. Elle m'a également cité cette jolie phrase: "les suicidés sont les bébés prématurés de Dieu".

          La foi m'aide aussi, le travail également et les collègues, mais je garde secret au plus profond de moi le désir intense que la mort vienne me chercher dans mon sommeil, même si je trouve que la vie est belle; il me manque mon rayon de soleil.

          J'espère que vous avez d'autres enfants, pas de substitution bien sûr, mais qui donnent une raison de se lever le matin et de se dire: on a encore besoin de moi.

          Je vous embrasse aussi et je partage aussi votre chagrin.
  28. Bonsoir,

    Mon fils de 27 ans s'est 'effacé' le 8 mai 2016. Je l'ai trouvé avec un léger sourire au bord des lèvres, il était beau, il sentait bon. Il s'était préparé comme pour sortir avec ses amis qu'il ne voyait plus depuis presque dix ans.

    Je rentrais de vacances, un retour de cris, de pleurs, de panique. J'ai trouvé ce mot sur le bord de la table 'desolé'.

    Depuis j'avance pour sa soeur, ma petite fille mais ma vie n'est plus la même. Je survis. Pas un jour où je ne pense pas à lui. Je rentre du travail et je continue à dire hello, salut, ça va... Rien ne me parvient.

    Parfois j'ai cette impression étrange qu'il a été là toute la journée, son odeur me parvient, j'hume à pleine narine, je respire, je respire. Il me manque terriblement.
    • Bonjour Brigitte,

      J'ai perdu mon fils le 11 mai 2016, il allait avoir 25 ans, il s'est jeté sous un train.

      Quel choc, pourquoi en est-il arrivé là, que s'est il passé? Ces questions, je me les pose tous les jours. Je ne m'habitue pas à son absence, sa chambre est toujours là avec toutes ses affaires, je n'arrive pas à la vider.

      Tout ce que je souhaite, c'est que mon autre fils arrive à se construire une vie heureuse et que la disparition tragique de son frère ne soit pas un trop lourd fardeau pour lui.

      Bon courage à vous, nous devons rester debout et continuer malgré tout.

      Corinne
      • Florian est parti le 8 janvier 2016, le jour de ses 25 ans.
        Pourquoi ? Je crois que je ne comprendrai jamais. On s'aimait beaucoup.

        Parfois comme aujourd'hui je me rends compte que je n'accepte pas. Je cache, même à moi-même, mes sentiments. Je suis sortie de mon hébétude environ un an et demi après et je me suis levée parce que je me suis dit que de toutes façons moi aussi j'allais mourir et cela m'a beaucoup rassurée comme si ma douleur etait juste une question de patience.

        Un an après, je n'arrive toujours pas à faire le deuil comme on dit. Je me sens très détachée du monde. Y'a pas de miracle
        • Paola,

          Je m'appelle Marie. J'ai perdu mon Denis, 26 ans, le 19 avril 2017.

          Pendant plusieurs mois, je lui ai dit tous les jours qu'il fallait voir un médecin, que beaucoup de personnes faisaient des dépressions, que tout s'arrangerait, que j'étais là, qu'à chaque problème une solution...

          Un matin, il est venu dans ma chambre. Il m'a dit: "Tu as raison, Maman, je veux aller à l'hôpital, je suis au fond du trou. Je veux me soigner. Emmène moi, Maman. Reste avec à mes côtés. Je dirai tout mais je veux m'en sortir."

          J'étais contente, il avait le déclic, comme il a su bien le dire. On est tombé sur une infirmière Psy qui a bien vu l'urgence. Elle a proposé une hospitalisation de trois à quatre jours, trouvé le traitement adapté avec l'équipe médicale. Il fallait juste attendre la Psy de garde pour la suite.

          Mon fils était soulagé, moi aussi, très fière de mon Denis, d'avoir le courage de dévoiler son état, de dire des choses très personnelles. La Psy est arrivée, froide. Dix minutes pour lui donner trois adresses de Psy externes. Tout ce qui avait été dit avec l'infirmière, effacé.
          Nous étions tous les deux anéantis.

          Le 19 avril, j'étais avec mon Denis, il m'a dit : "Maman, j'en peux plus". Je lui ai dit : "On va appeler un médecin des urgences". Idem, refus de son hospitalisation par ce médecin incompétent, je n'ai pas les mots.

          Avec deux amis venus nous voir, Denis nous a fait le café. Il m'a dit : "Maman, je vais fumer une cigarette sur le balcon". J'ai regardé, il était assis sur son fauteuil. Il est revenu, a repris une autre cigarette. Je voulais lui dire: "Tu viens d'en fumer une Denis". Mais je me suis dit, laisse-le tranquille, il était tellement mal. Je n'allais pas l'embêter.

          Cinq minutes plus tard, j'ai regardé, je ne l'ai pas vu, j'ai dit à mes amis : "Il est sorti sans sa veste, il fait froid". Un quart d'heure après, les pompiers tapaient dans les portes. Ils cherchaient les parents d'un jeune. Mon Denis avait sauté quatre étages.

          Nous avions appelé au secours, il voulait se soigner. Ils n'ont pas écouté. Ils me l'ont tué.

          Moi aussi, je suis anéantie : souffrance indescriptible, culpabilité... Pourquoi, j'ai pas fait ci, pourquoi j'ai pas fait ça, pourquoi, pourquoi ?

          Je me demande pourquoi je reste. Je résiste en priant que le Seigneur le prenne dans ses bras, la Sainte Vierge. Je n'ai que mon chat, qui était notre chat. Que mon Denis aimait tant. Je me dis que si je ne m'occupe pas de Choupi, il ne serait pas content, il aimait tellement les animaux. Denis était gentil, humble, discret, toujours prêt à rendre service.

          Nous parents, comment supporter ce calvaire ? Tout ce que je souhaite, c'est que nos enfants tant aimés soient dans la lumière et la paix éternelle. Que nous puissions nous retrouver et nous serrer très fort et être réunis le jour où Dieu nous appellera. On baisse les bras un jour, puis se relève pour eux. C'est un combat de tous les jours.

          Nos enfants ne veulent pas que nous souffrions. J'en suis sûre. Ils savaient et savent que nous les aimons tellement. Serrons-nous les coudes, nous pouvons nous comprendre, nous Maman. Donnons-nous la force pour eux. Qu'ils soient heureux dans la lumière Éternelle.

          Souvent, quand je vais très mal, un appel qui me calme, je hurle et tout d'un coup, plus rien. Tout s'arrête. Ma respiration s'accélère et je me calme. On m'aide, ce n'est pas possible autrement. Je me dis c'est mon Denis.

          Je vous envoie plein de cœur ❤️❤️❤️❤️❤️. Si nous pouvons nous aider, en tout cas, ce sera avec plaisir pour moi.

          Je vous embrasse très fort.
        • J'ai mis vingt ans pour écrire le livre "Ton suicide" sur le geste de mon fils qui avait vingt ans.
          Il participe à la compréhension, la prévention, la postvention et le deuil du suicide

          Jean-Christophe
      • Bonjour,

        Mon fils s'est pendu le 25 juillet 2017 et je me sens coupable de n'avoir rien vu.

        Je souffre et pleure tous les jours; on avait une complicité de fou. Je ne comprends rien; je suis physiquement là et morte à l'intérieur.

        Bon courage à vous,
        Paola
        • Bea,

          Ma fille Amandine s'est pendue un 24 avril 2016.
          Depuis je suis révolté, des baisses de moral
          Je n'ai plus de pêche
          Je n'ai plus de larmes
          Je ne crois pas au suicide
      • Moi aussi, j'ai perdu mon fils de 25 ans d'un suicide. Ce qui me rend malade et me culpabilise, c'est qu'il vivait depuis quelques années avec son père et qu il s'était éloigné de moi et je ne sais pas pourquoi.

        En plus, je n'ai pas de sépulture, son père ayant gardé les cendres chez lui. Je ne peux pas me receuillir sur sa tombe. C est terrible.

        Il était tellement plein de vie quand il était avec moi ! Si vous êtes comme moi, privée de sépulture, écrivez moi. Merci
    • Bonsoir,

      Moi aussi mon frère a décidé de mettre fin à ses jours en 1987 fin mars. Depuis, je vis parfois dans les souvenirs. De plus, son portrait est dans ma salle.

      Il me manque même après des années et je me dis qu'on ne peut pas faire le deuil d'un être cher que l'on aimait.

      Le 31 mars, c'est son anniversaire de décès, c'est toujours aussi dur. Même son frère a du mal; et le pire, c'est qu'on l'a retrouvé sur la route un jour de pluie.

      Aidez-moi, s'il vous plait.
      • Bonsoir,

        J'ai également perdu mon frère le 8 octobre 2016. Il allait fêter ses 23 ans,trois semaines après...

        Il s'est tiré une balle dans la tête aux alentours de 17h et je ne peux m'empêcher de me dire que si j'étais rentrée plus tôt, peut-être que tout cela ne se serait pas passé.

        Mes parents étaient partis la veille en vacances. C'est donc moi qui l'ai découvert et je pense que je ne pourrai plus jamais enlever de ma tête ce que j'ai vu... Je crois que je m'en remettrai jamais...

        J'ai trop de haine envers lui de m'avoir abandonnée... Je suis perdue...
    • Bonjour,
      Je suis dans le même cas : mon fils s'est suicidé il y a six mois. Je suis morte à l'intérieur.
      • Bonjour Paola,
        Mon fils Kyle s'est donné la mort en novembre dernier. Et chaque jour est un combat, mais ce combat est important car nos enfants que nous aimons tant sont en nous.
        Je n'avais pas vu sa désespérance. Bien que fortement dépressif je le croyais en bonne voie.
        Je partage votre douleur et vous souhaite ce courage qui parfois est défaillant mais jamais ne nous quitte.
  29. J'ai perdu mon fils adoré par suicide le 31 août 2018; il était âgé de 31 ans. Comment fait-on pour survivre à un tel drame?
    L'important pour moi, c' est d'en parler et de rencontrer des gens qui vivent le même parcours que le mien; je sais que le chemin de deuil est un long processus de guérison.
    Je m'accroche à la vie. J'ai un autre fils et je suis bien entourée de gens que j' aime. Mon fils était très croyant et il était très spirituel, je suis persuadé qu'il est bien accompagné là-haut et qu'il veille sur nous.
    Je demande à Dieu qu'il te guide dans sa lumière où tu trouveras le repos éternel.
    Je t'aime Louis. xxx Maman.
    • Je viens de perdre mon fils de 37 ans, mort par pendaison. Il laisse un garçon de 15 ans et une fille de 3 ans.

      Je ne lui en veux pas, c'est son choix. Mais, comme il devait être malheureux et nous n'avons rien vu, même pas pu l'aider. C'est atroce, je ne sais pas comment nous allons survivre sans lui.

      C'est arrivé le 21 janvier 2019.
    • Bonjour,
      j'ai perdu aussi mon ange le 25 juillet 2018 et je n'arrive pas à faire mon deuil; je sais pas comment je vais m'en sortir.
      J'ai besoin d'aide mais comment faire ?
      Paola
      • Bonjour Paola,

        Tu peux te faire aider par ton médecin qui peut te prescrire un antidépresseur le temps que tu acceptes de vivre avec ta douleur, il peut aussi te diriger vers un sophrologue ou un psychanalyste.

        Puis dans ta ville il y a surement des associations qui rassemblent des personnes en deuil; dans notre région nous avons une association qui nous a permis da participer à des cafés deuils où tu peux échanger avec des personnes qui ont perdu un proche (enfant, conjoint).

        Personnellement, ça m'a fait du bien; on se rend compte que beaucoup de gens sont dans notre cas. Mon fils de 24 ans s'est suicidé en mai 2016, le manque et la douleur ne diminuent pas, on apprend juste à la gérer et à vivre avec.

        Bon courage,
        Corinne
    • Bonjour à vous,

      Si je vous écris ces quelques mots, c'est pour vous soutenir dans votre douleur que je comprends parfaitement. Malheureusement je suis passée par là; le 21 octobre dernier j'ai perdu mon fils, âgé de 36 ans, qui a mis fin à ses jours en ce suicidant avec une meuleuse.

      Depuis je vis un chagrin énorme. Je pense à lui tous les jours mais je n'arrive plus à me controler; ces pleurs tous les jours, en prenant mon petit déjeuner, mon repas le midi, cela devient insupportable.

      Mais je pense qu'il doit être plus heureux où il est maintenant. Je ne suis pas une semaine sans aller sur sa tombe; cela me fait du bien mais j'aimerais tellement qu'il me parle. Qu'en pensez-vous ?

      Mon Ludovic, je t'aime très fort,
      Ta maman
      • Bonjour Danielle,

        Que vous dire, face à la douleur et au manque, on se console en se disant qu'ils sont plus heureux là où ils sont.

        Je suis moi aussi une maman dans la tristesse d'avoir perdu un fils qui a décidé de mettre fin à ses jours à l'age de 24 ans. Ça fait maintenant presque trois ans; j'ai espéré pendant des mois et des mois des réponses à mes questions, pourquoi un tel geste? Qu'avons-nous fait pour mériter ça?

        Je n'en sais pas plus aujourd'hui, je vis tant bien que mal, mais il me manque terriblement.

        Bon courage à vous,
        Corinne
  30. Tous ces témoignages sont terribles. Merci à ceux qui réconfortent.
  31. je vous comprends
  32. C'est terrible, ce mal être que peu de personnes comprennent.
    Lou
  33. Bonsoir,
    Mon fils s'est pendu dans son appartement d'étudiant le 20 février 2018... Il avait 20 ans et ce sont les pompiers que nous avons dû faire intervenir pour entrer chez lui (il avait fermé de l'intérieur) et qui l'ont trouvé le 24 février alors que nous venions le chercher pour partir ensemble à un weekend familial.
    Le choc a été terrible et depuis nous sommes en mode survie. Notre peine est immense... nous avons déménagé et essayons de nous reconstruire avec nos deux filles de 24 et 18 ans. Nous n'avons rien vu de son mal être, ni nous, ni ses amis.
    De temps en temps, je réussis à parler de lui sans pleurer mais il m'arrive encore très souvent de m'écrouler en sanglots, j'oscille entre désespoir profond quand je réalise qu'il ne sera plus jamais là et moments plus calmes où je lui parle et où je le vois rigolant comme il était encore deux jours avant de se tuer, lors du dernier weekend qu'il a passé avec nous à la maison.
    Tout cela est extrêmement difficile, je ne sais pas comment je tiens debout mais je me découvre une force que je ne soupçonnais pas. En même temps c'est soit avancer pour mes filles et mon mari soit mourir et mourir je n'en ai pas envie.
    Depuis ce drame je suis devenue une autre personne, je sais que je devrai vivre avec ce fardeau de la peine et de la culpabilité jusqu'à la fin de mes jours et je suis tellement triste quand je pense au désespoir de mon fils et à ce qu'il a dû vivre tout seul, tellement triste de ne pas avoir pu l'aider.
    Bon courage à vous qui traversez aussi cette terrible épreuve.
    • Bonjour,

      Loin de moi la pratique des forum mais à cet instant il n'y a que vous qui puissiez approcher ce que je ressens. En vous lisant, je retiens mes pleurs.

      Mon fils de 17 ans s'est pendu chez nous le 3 décembre 2018. Je ne peux rien dire qui vaille la peine je ne peux rien faire qui vaille la peine.Je vis pour partie comme avant mais il n'y a plus de sens. Mon fils a emporté ma vie avec la sienne. La moindre pause dans mon quotidien d'automate est submergé par la tristesse.

      J'ai pourtant un fils de 28 ans, une fille de 15 ans, ma femme dont je me sens responsable mais le sens est toujours absent. L'absurdité de cette mort à cet âge me détruit. Je n'aurai jamais de réponse, la réponse donnerait un sens, l n'y en a pas !

      La douleur est si forte qu'il est difficile de la partager avec mon épouse. ette douleur m'enferme. Je ne me sens pas coupable. Notre fils était suivi depuis plusieurs années et cela alimente ma colère et diminue peut-être ma culpabilité.
      • Bonsoir Michel,

        Votre témoignage et tant d'autres me touchent, le décès de votre fils est récent et vous venez, vous et votre famille de subir un "Tsunami" que seuls des parents comme nous, hélas mais les faits sonts là, comme nous des parents endeuillés.

        Il est normal, dans un premier temps de vouloir le rejoindre. La perte du sens à donner à sa propre vie après cette épouvantable épreuve (les mots ne sont pas assez forts pour l'exprimer); ce n'est pas dans la logique de la vie que nos enfants partent avant. Moi, j'aurais voulu donner ma vie et prendre la place de mon fils Romain dans sa boite mais cela Michel, on ne sait pas encore le faire.

        Moi, je ne faisais plus confiance à ma femme et aux autres. Culpabilité, reproches, chercher des réponses et se dire : mais pourquoi cela nous est arrivé à nous, mais pourquoi à nous ? Mais qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ? (je vous conseille de voir ce film avec Christian Clavier ) vous n'êtes le seul à avoir eu ce choc.

        Dans un second temps ou pendant la troisième mi-temps, il faudra vous poser cette question : alors, je, nous continuons à vivre comme des "zombies", c'est-à-dire comme des morts vivants et nous, ou je, choisis de faire partie des Vivants ? Je sais, Michel, c'est facile de l'écrire ou de le dire mais sachez que je suis comme vous: un parent orphelin. Dans cette épreuve, père et mère n'avancent pas à la meme vitesse, il faut respecter l'autre et réciproquement.

        Voilà Michel, je voulais vous donner des pistes pour avancer. Quand vous voudrez, vous pourrez écouter la conférence de Lytta Basset du 14/01/19 (ça peut vous aider); elle a écrit des livres sur le deuil d'un enfant "ce lien qui ne meurt jamais"; son fils s'est suicidé en 2001.

        Et puis faites-vous des petits ou grands plaisirs que vous ne vous n'octroyiez pas auparavant (je sais, au début, on se dit dans son for intérieur, je n'ai pas le droit d'avoir des moments de plaisirs). Cela permet d'avancer, enfin pour ma part.

        Il faut continuer à cheminer pour Vous et votre Famille
        Allez, je vous embrasse Tous,
        Anthony
    • Je suis comme vous, perdue à certains moments; mon fils était marié avec une fille, une femme qui ne lui correspondait pas du tout, par rapport à l'éducation qu'il a eu chez nous.

      Faut dire qu'il avait un mal de vivre. Son papa biologique étant décédé de maladie alors qu'il avait 3 ans. Je me suis remariée et mon mari a adopté mon fils à sa demande alors qu'il avait 14 ans, âge légal pour faire cette demande, et puis il a fait quatre ans de marine et a rencontré sa femme qui ne voulait pas nous voir. Il a eu une fille qui a 18 ans aujourd'hui.

      Mais Thomas avait un métier où il était toujours en déplacement et lorsqu'il venait en week end chez lui, il n'était pas toujours le bienvenu. Seulement pour apporter sa paye (sa femme ne travaillait pas); il fallait bien faire bouillir la marmite.

      Et puis un jour après une dispute, lors d'un week end, il est parti et s'est pendu dans un bois. Nous l'avons cherché pendant huit jours, il y a des jours où je veux aller le retrouver mais j'ai une famille avec d'autres enfants!
      • A tous ces Parents, ces Mamans qui ont perdu leurs enfants,
        je lis tous vos témoignages et je ne peux répondre à tous bien sûr, mais nous vivons ou avons vécus cette même souffrance de perdre notre enfant. Grosse pensée pour vous tous, courage, tenez bon!!!! Je vous embrasse tous. Je n'ai pas de remèdes miracle, mais seul le temps atténue la peine sans oublier notre enfant. J'en suis ressortie beaucoup plus forte. Il m'a fallu des mois. Perdre un enfant est la pire des choses qui puisse nous arriver. Il n y a aucun mots pour ça !
    • je vous trouve tellement forte
  34. Ma petite soeur a mis fin à ses jours ce 14 octobre, à 28 ans. La douleur encore encore vive, me fait peur, car en choisissant de partir, une part de moi s'en est allé avec.

    En couple depuis 2 ans, elle venait de se marier et avait pourtant tant de projets. Rien, rien ne nous a permis de déceler quoi que ce soit. Si souriante, belle, elle aidait vraiment son prochain, avec cette bonté, cette pureté si infaillible.

    J'ai tant de douleur, nous étions très proches et elle si proche de ses deux neveux que je ne me sens pas capable de vivre sans elle.

    Comme un papillon, elle s'est battue pour devenir la personne qu'elle est devenue et pourtant, sous ce regard pétillant et cette chaleur qu'elle dégageait, ses démons ont malheureusement eu raison d'elle. J'ai tant de choses à dire, tant de questions, tant de colère et d'émotions si forte, que je ne me sens pas capable de me battre contre ça, mais comme elle et pour lui faire honneur je me dois de rester fort, si seulement c'était si facile.

    Sabrina, sache que tu vas me manquer, mais je sais que nous nous reverrons un jour, tu le savais, je t'aime et je suis si fier de toi. Fait un beau voyage, veille sur nous, car il nous faudra énormément de force. Soeurette, on se tient au courant et à bientôt.
  35. Quatre ans, le 7 octobre, que mon fils s'est suicidé; il avait 28 ans. Il avait pris des anxiolytiques et des somnifères et s'était noyé dans La Loire. Je revois les détails de tout, les policiers qui nous informaient sur sa disparition inquiétante, les recherches, le jour où on a retrouvé son corps, le prélèvement ADN, les obsèques après 1 mois... Je suis passée par l'incrédulité, les questions sans répit, la tristesse infinie et la peine innommable, le sentiment de culpabilité de ne pas avoir su le protéger et lui montrer mon amour inconditionnel, l'isolement, les insomnies, les courbatures, ... et j'en passe...
    Pour m'aider à comprendre, je m'approchais des associations "Mots du deuil" et "Vivre son deuil", je lisais énormément - le livre de Christophe Fauré est devenu mon livre culte - et je n'avais pas perdu ma foi. Puis, je devais m'occuper de sa petite soeur qui était restée dans le déni... Mais le plus dur pour était de faire semblant : devant les autres, car je voyais que chacun avait son propre rythme dans ce deuil, et que mes amis-amies n'osaient plus me parler que de banalités.
    Aujourd'hui après quatre ans, ma peine est toujours aussi profonde et mon regret est toujours aussi présent. Tous les événements, heureux ou non, dans la vie de ma famille ou les grands événements de ce monde me font rappeler le vide dans mon existence : mon fils.
    Mais je pleure moins, je vais au travail, je ris, je sors de MA survie, car c'était la survie. Je suis tout le temps avec mon fils, où que je sois; je lui parle, tout ce que je fais, je le fais avec avec lui, mais il me manque et me manquera toujours. Je réalise cette vérité cruelle : "Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout où je suis" (V. Hugo).
    Notre chemin est difficile, et la peine sera toujours avec nous, car nous avons perdu la vie, cette vie était notre enfant. Mais nous continuons à vivre, car la vie est ainsi...
  36. Mon frère s'est suicidé à l'âge de 27 ans en 2011. Depuis 7 ans je ne suis plus la même. Je suis très malheureuse et rien ne sera comme avant. La douleur est insupportable. Je ne vivrai plus jamais heureuse, c'est cela qui est difficile. La vie est devenue un fardeau quotidien, de pleurs et de souffrance.
    • Je ne serai plus jamais la même, moi non plus : mon frère s’est défenestré le 25 décembre 2017.
      Depuis une partie de moi n’est plus là. J’ai un chéri et deux beaux enfants, mais des fois je n’y arrive plus.
  37. Bonjour,
    Ce 16 juin 2018, ma fille de 24 ans s'est pendue.
    Je suis seule face à ma douleur et pourtant je dois rester sereine pour ceux qui restent. Mais je m'enfonce un peu plus chaque jour et personne à qui parler sans fondre en larmes.
    • Bonjour Béatrice,
      je vis le même drame que vous, ma fille de 23 ans s'est suicidé le 28 mars 2015. Comme vous j'ai cru que de ne pas montrer mon immense chagrin et d'être forte vis à vis des autres et pour les autres était la solution. Et bien non. Car lorsque j'étais seule, je criais mon désespoir, mes pleurs coulaient sans discontinuer, je me réfugiais dans mon lit pour ne pas affronter la réalité de la disparition de ma fille. Depuis 3 ans qu'elle est partie, mon coeur est déchiré, j'ai une plaie béante qui jamais ne cicatrisera. Elle est là toujours et elle sera toujours là. Mais je penses que si j'avais pu ou su partager ma douleur, parler avec les autres, échanger, j'aurais peut-être mieux surmonter. Je dis surmonter mais pas oublier. Car la disparition d'un enfant est inacceptable et c'est une déchirure que l'on portera jusqu'à la fin de notre vie. Alors la seule chose que je peux vous dire c'est de laisser votre chagrin s'exprimer, d'échanger avec les autres, de ne pas avoir peur de pleurer, d'oser parler de votre fille. Vous avez tout mon soutien et mes pensées vous accompagnent. Une maman dévastée
      • Je vis dans des souffrances terribles moi aussi. Mon fils s'est suicidé, je culpabilise beaucoup de ne pas avoir appelé les secours. C'etait un dimanche et il était en détresse.
        Ma douleur est immense. Je vis une double torture, je suis tellement malheureuse, je ne sais pas comment je peux encore avancer. Le malheur est trop grand. C'est indicible, il n'y a que ceux qui sont concernés par les mêmes souffrances qui peuvent comprendre. Comment vivre ? C'est l'enfer.
      • Moi je n'en parle jamais. J'ai personne avec qui parler de la mort (rien que le mot mort, c'est deja avoir fait un progrès). Sans doute en arrivant à communiquer, on réussit à se réconforter. Le silence est une forme de deni pour moi.

        Je suis contente d'avoir pu communiquer, ne serait-ce que par écrit ce matin.
    • Bonjour,
      Lire tous vos témoignages de vos enfants, qui ont choisi de vous quitter, est déchirant. Mon fils de 37 ans a également choisi d'en finir avec la vie le 10 juillet dernier en se pendant. Il laisse une adorable petite fille qu'il adorait, mais cela n'a pas suffi pour éviter l'irrémédiable. Il était trop mal.
      Il nous laisse tous dans le désarroi. Son frère et moi avons une moitié de nous mêmes qui est morte avec lui. Nous vivons tous éloignés et chacun dans notre coin, nous essayons de surmonter notre immense chagrin. Le quotidien est très dur.
      • Bonsoir
        Mon fils s’est pendu en mars.
        Il avait 36 ans, était papa de deux petits enfants de presque 4 et 6 ans qu’il adorait.
        C’est un traumatisme, que seuls les gens qui l’ont vécu, peuvent comprendre.
        Je passe par des phases d’hyper activité et des phases d’anéantissement.
        Plus rien ne sera comme avant.
        Bon courage.
    • Bonjour Béatrice, je me suis connectée sur le site, et je viens de lire votre message.
      Je suis dans le même cas que le vôtre; ma fille était un peu plus jeune que votre fille, et son décès est aussi de ce mois de juin 2018. Situation très complexe à gérer avec de multiples difficultés. J'ai trois enfants et pour mon fils et ma fille qui restent c'est aussi très perturbant. Comment peut-on s'imaginer qu'on ne la reverra pas ? J'ose espérer qu'elle reviendra un jour comme avant quand elle venait me voir. Au présent, je vis avec elle depuis cette terrible annonce. Mais notre vie ne sera jamais plus comme avant avec elle.
    • Bonjour Béatrice. Je peux vous apporter mon témoignage car en 2013 un cataclysme a dévasté ma vie! Le 3 juillet mon fils de 23 ans s'est suicidé en sautant d'un pont de plus de 110 m, et 2 mois plus tard, mon propre compagnon (qui n'était pas son papa), s'est pendu dans notre garage; c'est moi qui l'ai trouvé.
      Depuis je suis en survivance. Je n'ai jamais pu rencontrer quelqu'un qui avait, comme moi, subi cette double peine ! Je prends conscience tout doucement qu'après avoir fait front pendant deux ans pour ma fille, le papa de mes enfants et plus généralement, pour rassurer ma famille, aujourd'hui je fais le constat terrible que je n'ai pas eu de mes proches, l'aide que j'en attendais.
      En effet, après m'être montrée pleine de courage au point que l'on m'a souvent demandé comment je faisais pour surmonter cette dévastation de ma vie, et bien j'ai répondu que tout simplement, j'étais devenue quelqu'un d'autre ! Parce que, voyez-vous, je n'ai pas eu d'autres solutions car sans ce dédoublement de ma personne qui s'est opéré tout seul, pour me permettre de survivre, "reptilement" parlant, je me sentais tout à fait prête pour faire comme eux, tellement la sidération était prégnante... J'avais ma fille qui est son aînée de quatre ans, le Papa pour qui ce fut très dur et puis également une très grande famille.
      Le problème est que j'avais placé beaucoup d'attentes dans cette grande famille très proche, trop d'attentes sans doute car elle n'a pas su voir que derrière le masque de vie que je leur présentais, il y avait ces deux êtres chéris qui allaient me manquer désespérément tout le reste de ma vie...
      Alors faites-vous aider, parlez énormément à votre entourage même si vous n'avez pas de personne très proche, allez consulter des psychologues, des thérapeutes, ils sont nombreux à pouvoir apporter de l'aide, quelles que soient vos convictions.
      Vous pouvez aussi vous diriger vers toutes les thérapies énergétiques que l'on trouve maintenant vous en trouverez forcément une qui va vous convenir. J'ai personnellement fait de l'EMDR, de l'hypnose... Je n'ai jamais pris un médicament, par contre Fleurs de Bach, huiles essentielles...
      Mettez tout en œuvre pour remonter la pente car c'est ce qui va vous permettre de mobiliser votre énergie et ainsi vous concentrer sur le désir de vie qu'il faut aller chercher au plus profond de soi même. N'en doutez pas Béatrice, cette énergie, vous l'avez, mais vous ne l'avez pas encore ressentie comme une ressource potentielle. Alors, faites-lui confiance, faites-vous confiance.
      Je vous dis ça parce que cinq ans plus tard je fais ce constat qui est de me dire que j'attendais trop de mes proches mais je ne leur ai pas permis de s'insérer dans aucune brèche de ma façade du "ça va" pour m'aider donc je suis fautive aussi ! Alors, ne commettez pas la même erreur que moi car voyez-vous aujourd'hui je ne suis pas encore au bout de mon travail de deuil et peut-être que, un relatif orgueil de ma part m'a mis dans cette position de ne pas oser demander à ma famille cette aide si précieuse.
      Dernière chose : spontanément, à l'issue du décès de mon compagnon j'ai commencé à écrire pour évacuer mes deux douleurs terribles et pour mettre des mots sur du papier. Mon fils avait une très grande maturité malgré son jeune âge et nous a laissés des textes qu'il a écrits. Il était très entouré de sa famille d'abord et de beaucoup beaucoup d'amis ensuite. Pour me donner une raison de plus d'écrire ce livre, j'ai moi-même pris à bras-le-corps les engagements de mon fils qui militait pour la nature, les éco-villages, l'anti-commercialisation et ai fait miennes ses convictions que je partageais déjà de son vivant.
      La perte de leur ami, a plongé son groupe de copains dans une profonde dépression au point que les parents m'ont même demandé d'intervenir auprès d'eux pour que les dommages collatéraux ne s'aggravent pas... Malheureusement, un de ses meilleurs copains a fini par mettre fin à ses jours également, trois ans plus tard...
      Voilà le témoignage que je peux vous apporter: je travaille depuis lors à la rédaction de ce livre par petits bouts parce que la douleur est encore tellement présente que ça me fait encore très très mal mais je pense que ce que je vais en retirer sera je l'espère, une aide pour tous ses amis notamment et peut-être aussi pour ma famille.
      Excusez-moi si j'ai été un peu longue mais j'avais à cœur de vous partager mon ressenti. J'espère que vous allez trouver votre voie et de tout mon cœur, je vous embrasse affectueusement.
    • Bonsoir,
      Ma fille de 24 ans s’est pendue le 30/12/18 dans l’hôpital psychiatrique où elle venait de rentrer pour se protéger de ses pulsions.
      Elle est morte le 4/01/19.
      Je suis sous le choc. Si je pouvais échanger avec vous pour partager ma peine avec la vôtre.
      Caroline
      • Bonjour Caroline,

        Ma princesse s'est aussi éteinte le 4 janvier 2019 par pendaison elle n'avait que 14 ans.

        Que vous dire ? Nous sommes traumatisés et n'avons plus goût à rien. Il va falloir beaucoup de courage et de force pour continuer. Il n'y a que le temps qui permettra d'atténuer la douleur, dites-vous simplement qu'elle est toujours près de vous dans votre coeur, cela fait maintenant deux mois et demi qu'elle nous a quittés et sa présence nous manque terriblement.

        Dites-vous bien que nous ne sommes pas les seuls sur terre à vivre cela.

        Soyez forte...
  38. Bonjour, j'ai perdu mardi 7/02/17 mon fils de 20 ans d'une rupture d anévrisme... J'ai mal tellement mal... Je n'arrive pas à imaginer ma vie sans lui...
  39. Bonsoir,
    J'ai perdu ma fille de 24 ans il y aura 3 ans demain 3 février, jour aussi de mon anniversaire, où son père et moi l'avons trouvée pendue à son escalier chez elle. Depuis je vis une souffrance intolérable difficilement explicable à mes proches et amis.
    On m'avait dit qu'avec le temps cela s'adoucirait mais c'est le contraire. Je pleure beaucoup tous les jours. Je n'accepte pas son absence.
    Je suis morte avec elle...
    • Je ressens exactement la même douleur que vous Jocelyne. Mon fils Karim est parti lui aussi il y aura bientôt un an le 19 février, il aurait eu 25 ans le 9 février. C'était mon unique enfant. Ma vie n'a plus aucun sens mais il m'arrive parfois de penser aux bons moments vécus ensemble et cela me réconforte. Jet vous conseille le livre de Christophe Fauré sur le deuil après le suicide d'un proche, il vous aidera peut-être.
      D'une maman à une autre.
    • Bonsoir Jocelyne,
      Mon fils s'est suicidé le 28 octobre 2016 à 17 h : il s'est pendu à la fenêtre de son salon. Il vivait à Paris où il était étudiant. Il travaillait en alternance dans une boite d intérim. Il a fait un burn out.
      Depuis ma vie n'a plus de sens. Les psychiatres vous donnent des calmants mais on est comme un légume, en état végétatif. Je me suis plongée dans le travail, c'est mon seul répit à ma souffrance. Au travail, personne ne sait. Je ne veux pas de leur compassion. Parfois je pense mettre fin à mes jours... mais j'ai de la famille que j'aime et qui m'aime. Je ne veux pas leur faire endurer une telle souffrance. Alors je vis, j'ai des moments agréables, les meilleurs, c'est quand je travaille.
      Jocelyne, j'aurais voulu vous aider mais il n'y a que vous qui peut vous aider en trouvant un palliatif à votre souffrance.
    • Bonsoir,
      J'ai perdu ma fille le 16 novembre 2009 dans les mêmes circonstances. Depuis pour moi aussi, c'est une lutte de chaque jour, j'arrive à parler d'elle sans pleurer. Mais ce qui me fait mal, c'est l'attitude des personnes de notre entourage : j'ai l'impression que pour eux elle est partie et maintenant il nous faut avancer; ça me fait mettre en colère, s'ils savaient ce que nous devons supporter chaque jour.
      Vous savez maintenant j'arrive à gérer mes émotions et cela depuis une petite année. Si je puis me permettre, si vous avez envie de pleurer, faites-le et surtout ne vous retenez pas car cette douleur il vous faut la sortir. Pour moi la sophrologie m'a beaucoup aidée, mais nous sommes tous différents devant une telle épreuve. Beaucoup de courage à vous.
    • Mon fils s'est tiré une balle dans la tête; mon fils unique n’est plus là; moi aussi, j’ai arrêté de vivre; c'était le 7 août 2017.
      Déjà 7 mois, je viens de me réveiller, parait-il, car j’étais en état de choc. Je me sens à la mer, je ne vois plus la terre mais je nage; Je fais tout pour calmer ce mal et garder bien vivant cet être que j’ai porté 9 mois et avec qui j’ai partagé 42 ans de vie.
      Le coeur veut me sortir de la poitrine; tout est remis en question, lui moi. Chaque jour, je lui parle et j’adoucis ma colère avec mes mots; je lui dis que je n’approuve pas son geste mais que je comprends son mal de vivre et que je l’aime de tout mon coeur; je lui demande pardon pour les manques ou maladresses que j’ai pu lui faire vivre; en lui faisant part que tout a été fait dans l’amour sans lui faire tort; j’ai aimé de mon mieux, j’ai exercé mon rôle de maman avec tout l’amour de mon coeur; j'ai une blessure au coeur qui me suivra mais je ferai avec; je lui démontrerai combien je l’aime encore et combien la vie est précieuse et il m’aidera.
      Merci fiston d’avoir été dans ma vie; merci d'avoir existé ! Je t’aime du plus profond de mon coeur mon fils.
      Ta maman de la vie xxxxxx

Réagissez

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

Votre commentaire sera publié après validation.

*