C’est un roman que l’on retrouve chaque soir comme un ami très cher dont on a été privé longtemps. Un ami qui reviendrait d’un long voyage et dont la seule présence illumine nos fins de journée. Il ne raconte pas mille récits extraordinaires, non. Simplement, il s’assoit à côté de vous et sa douce présence vous prend tendrement dans ses bras. Il ne dit rien ou pas grand-chose, simplement le chemin de la vie, les cailloux, les vertiges, la victoire du jour de plus, debout.
Il y a quelques nuits, alors que je lisais L’histoire de l’amour, j’ai fait un rêve troublant. Mon fils Louis, parti il y aura bientôt dix ans, se levait de son cercueil et dans un grand sourire, sans prononcer une parole, venait m’entourer de ses bras, dans une étreinte douce et puissante, infinie.
La journée qui a suivi ce rêve a été particulièrement étrange. J’étais encore flottante dans le bonheur absolu de ces retrouvailles bien que dans l’impossibilité de la dire (qui peut entendre une belle douleur ?), mais aussi dans une grande perplexité. Pourquoi ce rêve ? Pourquoi maintenant ? Allais-je replonger dans les moments les plus difficiles de ce deuil qui n’en finit jamais ?
Le soir venu, me vient soudainement l’envie de recommander ce livre à une amie qui passait me dire bonjour. Incapable de lui en résumer le contenu, je commence à lui lire la quatrième de couverture : “Ce roman offre une méditation déchirante sur la mémoire et le deuil. Mais c’est avant tout un hymne à la vie, l’affirmation d’un amour plus fort que la perte, et une célébration des pouvoirs magiques de la littérature”.
Bénédicte S.