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Pour toi, ma Lili

Tu étais partie comme tous les mardis matin à 7h30 avec le bus. La veille, je me souviens, tu m’avais taquinée comme à ton habitude. Je me souviens même que le dimanche, tu étais restée auprès de Jean-Paul et moi, étonnés que nous étions car tu étais comme un fantôme ces derniers temps. Toujours avec ta bande de potes! Je me souviens qu’à notre étonnement, tu nous as dit : “Mais je suis bien avec vous!”.
Le soir, la nuit venant vers 18h20, je me suis inquiétée que tu ne sois pas encore à la maison car tu ne traînais jamais à la descente du bus. Et là en ouvrant le volet pour te voir arriver, j’ai vu… J’ai vu que quelque chose se passait! J’ai vu toutes ces voitures, tous ces gyrophares, les sirènes… Et là j’ai dit à ton frère, ça va pas là, il y a un truc grave… J’ai su…

J’ai couru vers l’abri de bus, j’ai vu tout ce monde, les pompiers, les gendarmes, le Samu… Mais surtout, j’ai vu, alors qu’on ne me disait rien, j’ai vu… J’ai su alors… J’ai vu ta bottine… Là par terre, sur le bas-côté au niveau du passage piéton…

Puis ce fut l’attente. Cette attente interminable où l’on vous dit de rester sur le côté, où des témoins parlent, parlent… Où des personnes vous soutiennent dans leurs bras… Mais c’est le brouillard… On ne me dit rien mais je sais, je sens que c’est grave…

Après un temps indéfinissable, le docteur urgentiste vient me voir, nous voir; ton frère, ton beau-père m’avaient rejointe. Mots sous-entendus, maux ressentis… Je savais… déjà…

A l’hôpital, avant ton transfert, quand on nous a laissé te voir, je t’ai vue, je t’ai parlé, mais je savais… Malgré tous ces tubes partout sur ton beau visage, ton beau corps, tu étais si sereine, si belle. Et j’ai eu la certitude bien qu’on me disait que “c’était très sérieux, que c’était un oedème cérébral”, que ton âme été déjà partie.

Et après une nuit sans fin, le lendemain matin, tu as été reconnue morte cérébralement.
Tout s’est enchaîné. Il fallait agir, écouter, décider, malgré le choc. Alors nous t’avons veillée. Sauf le jour de tes seize ans où tu as fait don de tes organes. Quelle dure décision, malgré ce que tu voulais sûrement… Ton coeur, tes poumons, tes reins, ton foi revivent dans d’autres corps.

Puis de nouveau, je suis restée près de toi. Je t’ai parlé, embrassée, pleurée, maquillée… Tu étais si reposée, avec ce petit sourire en coin marqué de ta fossette. J’ai su en te voyant là si calme, si apaisée, que tu n’avais rien dû voir venir. Quel soulagement que tu n’aies pas souffert ! Ma Lili, mon rayon de soleil, ma poupée était devenue une poupée de porcelaine.

Mais depuis que tu es partie faire ton grand voyage, c’est un cauchemar qui n’en finit plus. Même si je sais que tu veilles sur nous, même si je sais que tu me donnes la force et que ton âme ne m’a jamais quittée, je te pleure. Tes pas dans la chambre au-dessus de la nôtre, le portillon qui grince quand tu rentrais, ton odeur, ton sourire, tes petits pieds carrés, ton chignon tout défait, ton regard si profond, tes blagues, tes câlins, ta voix si douce… Tout ça n’est qu’une partie du manque de toi. Ton absence… Ton absence… Vais-je m’y habituer doucement, un jour ?

Je t’ai fait la promesse d’être forte et courageuse, de tout faire pour maintenir l’équilibre fragile de ton frère et ta soeur dévorés par le chagrin. Je t’ai promis et tu sais que la confiance est notre règle d’or à la maison! Alors chaque jour depuis sept semaines, j’apprends à vivre sans ta présence physique… Mais c’est si difficile! Alors chaque jour, je te regarde, je te parle, je te prie de me donner ton énergie… Et chaque jour, je te sens…

Mon Amour ne peut plus être physique, mais ne sommes nous pas que des enveloppes charnelles… Mon Amour est éternel, comme toi maintenant dans l’autre monde.
Je sais que ton grand départ est sans retour. Je sais que la page de tes dernières heures restera à jamais ouverte. Je sais que ma vie sera vide de toi. Je sais que mon parcours sera long et rempli de vagues. Je sais que je dois ouvrir un nouveau livre pour ma nouvelle “vie” sans toi. Je sais… Mais laisse-moi du temps. Du temps pour te pleurer. Du temps pour reprendre du sens. J’ai un peu perdu les sens, l’essence…

Maintenant mon rayon de soleil est un petit Ange. Ange gardien de ma vie à venir…
Pour toi ma Lili qui n’a rempli ces seize ans de ma vie que de bonheur et d’Amour.

Gaelle Ramaen, 23 février 2015


Voir aussi de la même auteure Depuis le “grand voyage” de Lili et Avec Lili, je suis partie

63 commentaires

  1. Ma Matilde, ma fille chérie,

    J'écrivais en 2015 deux ans après ton accident, que je n'avais pas éteint ton portable, nous sommes en 2020 toujours pas, je me donne des échéances, je n'y arrive pas, la vie est rude Matilde, sans toi, tu me manques toujours, toujours, tu es en permanence dans ma tête, je me sens si seule, ton papa a quitté la maison, je m'occupe de ton frère grand maintenant, il a dépassé tes 16 ans.

    Une bougie allumée tous les jours près de ta photo, je n'arrive pas à enlever tes vêtements, j'ai fait de la place dans mon placard pour tes vêtements, je n'y arrive pas; pourtant face à mes élèves je souris, s'il y a une jeune fille dan ma classe qui s'appelle Mathilde, je la sollicite pour l'appeler par son prénom, ça me fait du bien; tout cela est bien dingue, fou, mais je n'arrive pas à vivre sans toi, tu mes manques tellement ma chérie tu aurais 23 ans et demi.

    Malika ta mamounette
  2. A tous, a toutes,

    On vit exactement la même chose, la souffrance et surtout LE manque, une crevasse qui ne nous quittera JAMAIS !

    MAIS, je vois Loïc autrement aussi, il EST LA tout le temps, plus qu'une douleur, une présence NON STOP, il est là. Je lui ai dit : "Monte sur mon épaule mon Loulou, le chemin continu AVEC TOI !"

    Un accident de voiture également, le jour de la "fête des mères", l'absurde va très loin... mais après tout, le jour de la fête des mères ou un autre jour, pas si important. Quel que soit le jour, j'aurais souffert autant de son absence, je pense...

    Indépendamment, du jour et de l'âge qu'il avait, qu'elle avait, nous avons tous, TOUS perdu notre enfant, celui à qui nous avons donné la vie. Survivre à son enfant quelles que soiznt les circonstances est incompréhensible, illogique, horrible : cancer, sucide, accident de la route, attentat ??? Mort nouveau né, à 2 ans, 7 ans, 22 ans ou 34 ans ou plus, nous avons tous vécu le pire et le PIRE, c'est de n'avoir pas su vraiment que le Bonheur était là avant ce drame.

    Il est encore là, car qui d'autre que vous peut entretenir sa mémoire, qui d'autre que vous peut être vraiment là en tant que maman, papa pour vos autres enfants et si il n'y en a pas, pour votre maman, votre papa, vos amis, vos collègues et tous ceux qui ont besoin de vous.

    Nous allons mourir à notre tour, un jour, et j'éspère ce JOUR là, le retrouver et avoir plein de choses à lui raconter, comme les histoires le soir, le faire rêver !!!

    Bonne nuit mes chevaliers, mes pirates, faites de beaux rêves, je vous aime... J'avais l'habitude de leur dire ça, le soir ! Gardons les bonnes habitudes.

    Si vous avez encore des enfants, des amis, une famille, vous savez maintenant ! Ce qui est important à préserver, à chérir, à donner au jour le jour pour ne rien regretter !

    La vie peut être très courte, et que le Bonheur est fragile et à portée de main SANS qu'on s'en rende compte sauf lorsqu'on en est privé.

    Bonne nuit mes chevaliers, mes pirates, faîtes de beaux rêves, je vous vous aime mes loulous ! Il n'y que Bastien aujourd'hui : QUE c'est minimiser l'importance qu'il a pour moi et moi pour lui !
    Pensez à ce que votre "Loïc" aurait aimé pour vous...
  3. AURELIEN, mon fils, mon amour

    A l'aube de tes 5 mois d'absence, je n'y arrive toujours pas. Tu es parti le 25 septembre rejoindre les anges, tu venais de prendre 19 ans. Pourquoi toi ? Tu étais beau, jeune, en pleine santé et un avenir professionnel prometteur. Depuis l'âge de 13 ans, tu avais suivi l'école des Jeunes Sapeurs Pompiers, avec tous les sacrifices qui vont avec. Mais plus qu'une vocation, c'était une passion. Enfin à 17 ans, tu deviens pompier volontaire au sein de ta caserne, et quelle fierté pour nous tous. Un pompier dans la famille ! Cela faisait 2 ans que ta vie était entre notre maison, les amis, ta petite amie et la caserne. Tel un courant d'air, tu faisais des apparitions pour manger, prendre du linge propre, nous raconter quelques blagounettes, nous raconter tes interventions aussi et puis tu repartais. Dans tes yeux, je voyais l'étincelle qui brillait car toi aussi tu étais fier de remplir ces missions, au service de ton prochain. Tu nous avais même caché, sans doute pour nous faire la surprise, que tu intégrerais l'école des Sapeurs Pompiers de Paris au mois de janvier 2016. Et puis, ce jeudi après-midi du 25 septembre, tu m'envoies un texto : "je ne rentre pas manger ce soir, t'inquiète pas". Tu me prévenais toujours. Mais tu savais que j'étais une éternelle inquiète, et quand je te disais : "fais attention Aurélien, en voiture, avoir confiance en soi c'est bien, mais n'aie pas confiance aux autres. Et je t'entends encore me répondre : "t'inquiètes maman, je gère, je ne suis pas fou, j'en vois tous les jours des accidents, je sais ce que c'est..."
    Oui mais là, les pompiers ont été appelé pour le TIEN, pour TON ACCIDENT. Quand la sonnette du portail a retenti dans la nuit, que j'ai ouvert, j'ai vu le capitaine de ta caserne avec un visage blême, j'ai tout de suite compris qu'il venait pour toi. "C'est très grave, allez réveiller votre mari, je vous emmène à l'hôpital".
    Je n'oublierai jamais tous ces détails. Sur ton lit, en réanimation, une machine t'aide à respirer, tu es perfusé, une autre machine contrôle les battements de ton cœur. Ce cœur qui lui fonctionne, mais ce cerveau qui ne répond plus à cause de cet œdème cérébral. Nous te prenons les mains, nous te caressons, nous t'embrassons, nous te parlons :"reviens, soit fort, ne pars pas, tu n'as pas le droit de nous laisser, ce n'est pas à toi de partir, tu es trop jeune". Tant de mots pour rien !
    Tu as été déclaré cliniquement mort à 20h le soir mais nous avons attendons que ton parrain vienne te dire un dernier au revoir avant de débrancher ces fichues machines. A 23h59, tout s'est arrêté pour toi. Tout a commencé pour nous : une nouvelle vie sans toi, mais comment faire ? Jamais je ne m'en remettrais, jamais je ne serais la même. Il y a la vie avant et la vie après. Mais ton absence est un crève cœur quotidien, pas un instant sans que je ne pense à toi, je cherche un signe, une chanson, une odeur, chaque détail qui peut me ramener à toi.
    Je survis pour papa, pour ton grand frère, eux deux désarmés aussi. Ta petite amie est un trésor précieux aussi, elle m'envoie des sms pratiquement tous les jours, et te rend souvent visite au cimetière. Mais que s'est-il réellement passé ce 25 septembre ? Tant de questions sans réponse ? Je te rend visite tous les jours, j'arrange toutes ces fleurs, je te range ta chambre comme je te dis (car toi et le rangement à la maison ça faisait 2)... je les déplace et les replace ces jolies fleurs. Je veux que tout soit beau autour de toi, et quand je te parle, je souhaite que tu m'entendes!
    Certaines personnes parlent d'âmes, d'enveloppe charnelle, je n'en suis pas là encore, je ne comprends pas ce que tout cela veut dire, je ne réalise pas je crois. Même si je sais que plus jamais je ne te verrai, je ne réalise pas. Je mets des photos de toi, toi et ton frère, toi et papa, toi et ta petite amis, toi et tes amis, toi et moi partout dans des pêle-mêles. Je te trouve si beau ! et combien de fois je te le disais, je t'appelais même mon beau gosse. Mais voilà, comment faire aujourd'hui ? Je ne supporte pas cette absence, je ne sais pas si tu me vois, si tu m'entends. J'avais la foi, j'étais croyante mais j'ai tout perdu le jour où je t'ai perdu, car on ne peut pas affliger la mort à un enfant, un enfant si bon. La vie est trop injuste, alors en perdant la foi, j'ai perdu ce à quoi je croyais : le ciel, le paradis, Dieu qui accueille les morts... Donc où es-tu mon fils ? Je suis meurtrie, une partie de moi-même n'est plus, je suis amputée. Je t'aime et un jour, si on en croit ce qui se dit, je te retrouverai mais pour toujours, on ne se quittera plus.
    JE T AIME. Ta maman
    • dominique (Belgique)
      Bonjour Muriel, Nicolas mon fils est parti le 3/10/2013 et depuis je survis, ma vie a changé, j'ai changé plus jamais je ne serais la même personne. Je me retrouve dans votre message, l'injustice, la perte de la religion, l'enveloppe charnelle... J'ai cherché et j'ai cru ou voulu croire qu'il était parfois là, une chanson, un bruit bizarre à des dates précises, ou quand je devais prendre une décision il y avait toujours un signe.
      Je ressens moins cela maintenant et cela me manque car j'ai l'impression qu'il m'a encore quitté. Depuis son départ, j'ai toujours des choses bizarres qui m'arrivent si je dois décider trouver quelque chose ou une personne il y a toujours un signe qui me vient, je cherchais un pyschologue ce lundi pour pouvoir parler et j'ai printé une liste et dedans il y avait le nom d'une personne que Nicolas avait consulté lors du décès de mes parents et je me suis dis : oui, c'est lui, personne d'autre.
      Lors d'un anniversaire, j'ai été attirée dans la cuisine et sa chanson passait à la cuisine, je ne l'entendais pas de la salle à manger mais un truc est tombé je me suis levée et sa musique passait à la radio le jour où l'on fêtait l'anniversaire de son frère. On y croit ou pas mais moi cela me fait du bien de croire que parfois il est là .
      Lorsque je dois partir plusieurs jours de ma maison il vient toujours avec moi, j'emporte sa photo, le cadre qui était sur son cerceuil, je me fous de ce que l'on pense de moi je fais ce que je dois faire pour me sentir un peu mieux. Je me suis fait opérer et j'ai cru que soit il viendrait me parler durant l'anesthésie ou que si cela ratait je le retrouverais et j'en avais envie alors que j'ai deux autres enfants qui ont besoin de moi mais la douleur est si forte que parfois on a envie de partir. Je me suis réveillée et rien pas de contact, rien et je me suis dit : il ne veut pas que je parte le rejoindre, je dois rester pour les deux autres. Il avait un rhume et a fait une allergie à un médicament qu'il avait déjà pris avant, je n'ai pas compris et il n'y a pas d'explication c'est ainsi mais c'est si difficile, si cruel, si injuste, j'ai perdu des amis, j'ai perdu l'envie de beaucoup de choses car les gens ne comprennent pas, ne peuvent pas comprendre, l'envie d'aller chercher des fleurs, il était fleuriste, tout a changé il me manque tout le temps, j'ai un pendentif depuis son décès (un ange) il m'aide je le touche, je le serre il est toujours avec moi. On fait comme on peut pas comme on veut et chacun cherche la meilleure manière d'y arriver pour le reste de la famille et même pour soi même. Dominique (de Belgique)
      • Bonjour Dominique,
        Votre message est très touchant et je me retrouve aussi à travers celui-ci. Des signes, j'en ai aussi et j'y crois. Le jour de Noël, le premier sans lui, mon sèche cheveux s'est arrêté. J'ai dû aller dans sa salle de bains, chercher le sien. Je me suis séché les cheveux avec le sien, et quand j'ai rangé le mien dans sa salle de bains, je l'ai branché et il fonctionnait. Comme pour me dire, je suis là maman en ce jour de fête.
        Ce même jour, nous nous réunissions en famille chez ma belle-soeur, sa marraine, nous sommes une trentaine. Elle avait confectionné une boule transparente avec son surnom écrit dessus, des plumes blanches à l'intérieur, magnifique. Nous pleurions tous Aurélien, et tout à coup, sans que personne ne touche au sapin, la boule est tombée au sol et s'est brisée ! Il était parmi nous, j'en suis convaincue.
        Comme vous, les chansons qu'il aimait, où que l'on a mis le jour de son enterrement aussi, arrivent à des moments où l'on ne s'y attend pas, quand j'en ai besoin... Je lui parle tous les jours, je lui demande de m'aider, et je trouve cette énergie grâce à lui, à travers mes pensées et mes paroles pour lui. Mais c'est si dur, je lui ai déjà demandé de venir me chercher mais je n'ai pas de réponse. Il veut sans doute aussi que je ne parte pas d'ici pour son grand frère qui a besoin de moi plus que jamais. J'aimerais le rejoindre, mais naturellement, sans me faire de mal toute seule, alors j'attends... Une partie de moi est à jamais eteinte, je ne m'en remettrai jamais, même si il faut sourire et aller de l'avant.
        Mon mari a beaucoup de chagrin aussi, mais ne croit pas à tous ces signes. Nous avons eu la visite d'un papillon à l'église tout le temps des obsèques, il nous a tous survolé... lors d'un hommage qui lui a été rendu par sa caserne des pompiers début décembre, le papillon est revenu se poser sur des ballons blancs que nous avions gonflés puis au mois de janvier une messe pour l'épiphanie était donnée, j'y suis allée et encore ce papillon dans l'église qui est venu se poser sur un vitrail non loin de moi... puis la naissance d'un bébé dans nos amis de qui il aurait dû être le parrain, sa maman nous offre une photo du bébé et sans choisir le cadre qui entoure cette photo (car c'est le photographe de la maternité qui a fait les montages), ce cadre est entouré de papillons...
        Je reste convaincue que c'est Aurélien qui continue à être présent à sa façon... Il nous faut beaucoup de courage, je vois que pour vous cela fait bientôt deux ans et demi, et que votre chagrin reste immense. On dit que le temps apaise la douleur, moi je pense que le temps augmente la sensation de manque et n'apaise pas la douleur, au contraire (cela fera six mois le 25 mars). Merci de votre message, et si vous voulez nous pouvons rester en contact via ce forum...
        Muriel (de France, dans le Calvados)
        • dominique (Belgique)
          Bonjour,
          Vous des papillons, moi des coquelicots : c'était le nom de son magasin de fleurs. Depuis son décès, je n'ai j'amais vu autant de coquelicots, autant de fois entendu son prénom Nicolas et même une fois le mec à la télé il s'appellait Nicolas Martin, j'avais le prénom de mes deux garçons.
          Mon ex mari ne croit pas aux signes et je pense que personne n'y croit à part nous les mamans car je pense que le deuil est différent entre papa et maman. Mais la douleur est la même, je pense.
          Il avait tout pour réussir, son magasin, sa vie était belle; il était revenu plus près de chez moi on allait se voir plus, participer aux magasins et la vie m'a tout pris, tout me manque tellement mais je n'ai pas le choix .
          Il est partout avec moi. Le temps me permet d'avancer mais la douleur est toujours aussi forte. Le fils de ma soeur vient de rentrer du Canada il est parti un mois après le décès de Nicolas, je n'y arrive pas il est revenu lui mais pour moi il ne reviendra jamais.
          L'attitude des gens est parfois si lourde si pénible, certaines personnes comprennent mais peu en fait. J'ai trouvé un jour un texte qui expliquait si bien ce que je ressentais si vous voulez un jour je vais vous l'envoyer car il explique tant de choses, mes réactions, mes paroles, mes actes et je pensais que certaines personnes comprendraient en lisant cela a été le cas mais pas pour ma soeur et dommage mais bon. Je suis contente de parler avec vous. Dominique de Belgique
        • dominique (Belgique)
          Muriel, voici le texte dont je vous parlais en espérant qu'il vous fera du bien. Dominique (belgique)

          Bien qu'ils ne soit pas faciles à vivre, ils aimeraient rencontrer de la compréhension de leur entourage, ils en ont besoin.
          Texte tiré de la Lettre des Amis compatissants du Canada :
          J'aimerais que vous n'ayez pas de réserve à prononcer le nom de mon enfant disparu, à me parler de lui. Il a vécu, il est important encore pour moi, j'ai besoin d'entendre son prénom et de parler de lui. Alors ne détournez pas la conversation.


          Si je suis émue, que des larmes m'inondent le visage quand vous évoquez son souvenir, soyez sûr que ce n'est pas parce que vous m'avez blessée, c'est sa disparition qui me fait pleurer, il me manque ! Merci à vous qui m'avez permis de pleurer ! Car chaque fois mon coeur guérit un peu plus.
          J'aimerais que vous essayiez de ne pas oublier mon enfant, d'en effacer le souvenir chez vous en éliminant sa photo, ses dessins ou autres cadeaux qu'il vous a faits, pour moi, ce serait le faire mourir une 2ème fois.
          Etre un parent en deuil n'est pas contagieux, ne vous éloignez pas de moi.
          J'aimerais que vous sachiez que la perte d'un enfant est différente de toutes les autres pertes : c'est la pire des tragédies. Ne la comparez pas à la perte d'un parent, d'un conjoint, d'un animal.
          Ne comptez pas que dans un an, deux ans, dix ans, je serai guérie, je ne serai jamais ex-mère de mon enfant. J'apprendrai à survivre à sa mort et à revivre malgré ou avec son absence.
          J'aurai des hauts et des bas. Ne croyez pas trop vite que mon deuil est fini, j'espère que vous admettrez mes réactions physiques dans le deuil : peut-être vais-je prendre ou perdre du poids, dormir comme une marmotte ou devenir insomniaque, le deuil rend vulnérable.
          Sachez aussi que tout ce que je fais et que vous trouvez un peu fou est normal pendant un deuil. La dépression, la colère, la culpabilité, la frustration, le désespoir, l'isolement, l'agressivité et la remise en question des croyances et des valeurs fondamentales sont des étapes du deuil d'un enfant. Essayez de m'accepter dans l'état où je suis momentanément, sans vous froisser.
          Il est normal que la mort de mon enfant me fasse perdre courage, ambition ou projets d'avenir, je ne vis que de son souvenir, donc dans le passé. Je peux aussi être démotivée dans mon travail, je le fais par habitude, pour survivre, mais parfois sans conviction, ne m'en voulez pas.
          J'aimerais que vous compreniez que le deuil transforme une personne, je ne suis plus celle que j'étais avant et je ne le serai jamais plus. si vous attendez que je redevienne comme avant, vous serez toujours frustré. Je deviens une personne nouvelle, avec de nouvelles valeurs, de nouveaux rêves, de nouvelles aspirations, de nouvelles croyances.
          Je vous en prie, efforcez-vous de refaire connaissance avec moi, peut-être m'apprécierez-vous de nouveau. Je n'arrive plus à aller au-devant de vous, je suis souvent seule, parce que j'ai besoin de temps, de réflexion, et pourtant si c'est vous qui venez me chercher, alors je serai contente.
          Le jour de l'anniversaire de mon enfant, celui de son décès sont trés difficiles à vivre pour moi, de même que les autres fêtes(mon propre anniversaire, la fête des mères, Noël ou même les vacances). J'aimerais que vous puissiez me dire que vous pensez aussi à mon enfant.
          Quand je suis tranquille et réservée, sachez que souvent je pense à lui, alors ne vous efforcez pas de me divertir. Mais j'ai besoin de vous, de votre présence, de me sentir entourée, malgré mes sauts d'humeur.
          Merci à vous qui me comprenez mieux maintenant.

          Je pense que beaucoup d'entre nous se reconnaîtront dans ce texte,
          • Bonjour Dominique,
            Ce texte est tout à fait dédié à ma personnalité que je suis devenue. J'aimerais l'imprimer et le distribuer à chaque personne de mon entourage pour mettre les mots "justes et vrais" sur ce que je ressens et ne sais expliquer ! Je vous remercie beaucoup Dominique, ce texte est vraiment bien tourné et tellement représentatif ! C'est tout à fait ça... Je suis pleinement d'accord avec chacune des phrases.
            Quant aux petits signes dont nous parlons, effectivement, je pense que ce sont les mamans qui les reconnaissent et y croient. Nicolas est sûrement comme Aurélien une belle personne, et je suis sûre qu'ils veillent sur nous et nous protègent à leur façon. Mais la triste réalité, c'est qu'on ne peut les voir, les toucher, les embrasser. J'ai rencontré une personne que je connais et qui est la maman d'une copine à Aurélien. Elle vient de me proposer d'aller chez elle et de pouvoir parler, entrer en conversation avec Aurélien car elle pratique cela avec son père décédé et me dit pouvoir me mettre en relation avec mon fils. Je suis très tentée, mais aussi très apeurée... je ne sais quoi faire. Est-ce que vous avez déjà fait ce genre de choses, Est-ce qu'on vous l'a déjà proposé ?
            Merci Dominique de nos échanges, cela me fait énormément de bien de pouvoir parler à une personne qui me comprend, qui m'écoute et qui se confie à moi car vous avez le même fardeau quotidien que moi... A bientôt. Muriel
        • Je suis très touchée par ces témoignages qui racontent nos tragédies : moi même j'ai perdu Ma fille Manel le 03/01/2016 (cela fait 69 jours), elle avait 26 ans et finissait ses études d'architecte : sa soutenance, elle l'a faite entre deux séances de chimiothérapie et a interdit a ses amis de parler de sa maladie à son jury qui le jour J l'a trouvée bien pâle et amaigrie, elle a justifié son état en disant qu'elle faisait une diète. Un cancer de l'estomac avec carcinose péritoniale (que l'on ne dépiste qu'à partir de 70 ans) ont fini par l'emporter après plus de six mois de lutte, de combat et surtout d'espoir.
          Je suis dévastée devant cette absurde réalité qui me dit que j'ai enterrée ma fille alors que ce n'est pas dans l'ordre des choses, j'ai toujours l'espoir du lendemain qui atténuera un peu ma douleur mais il est encore plus pénible que le jour précédent.
          J'ai essayé de prendre contact avec des associations de deuil, mais il faut attendre que le prochain groupe se forme et cela ne se fera qu en novembre. C'est si loin, je cherche un réconfort même dans la peine de vous tous qui êtes blessés comme moi.
          Merci de m'avoir lue et souhaiterait pouvoir communiquer avec vous.
          Nadia (de Paris, Aulnay sous Bois)
          • Bonjour Nadia,
            Je ressens votre détresse qui est la mienne depuis le décès de mon fils. On a l'impression d'être seule à porter ce deuil... C'est très dur et indicible mais c'est hélas la réalité quotidienne. Je survis chaque jour, j'essaie de ne pas m'enfoncer. Cela fera bientôt 6 mois qu'Aurélien n'est plus là, pratiquement une demi année... Jamais je n'aurais pensé qu'un jour nous serions séparé aussi longtemps... et ce n'est pas fini.
            L'absence est terrible, ce manque que l'on ne peut combler et remplacer. J'aimerais tellement le rejoindre parfois, mais je dois être forte pour son grand frère qui a encore besoin de sa maman, même s'il a 24 ans (septembre 1991). J'aimerais pouvoir vous dire que cela va passer ou s'atténuer, mais non, ce ne serait pas vrai, je vous mentirais.
            C'est encore plus difficile chaque jour, la haine, l'incompréhension, l'injustice, la colère, le chagrin et encore bien d'autres mots nous poursuivent tous les jours et même la nuit. Je peux seulement vous dire que si vous souhaitez parler de votre ressenti, de ce que vous faites pour pallier votre douleur, ce que vous faites pour vous faire du bien, ou parler de votre fille bien aimée, il n'y a pas de soucis, on peut se soutenir mutuellement.
            A bientôt Nadia, je vous embrasse
            Muriel
        • Muriel,
          Je viens de lire votre témoignage, et surtout celui daté du 16 mars.
          Pour ma part, cela fera 2 ans le 30 avril prochain que notre fils adoré Alexandre est parti lui aussi rejoindre les anges.
          Il n'avait que 22 ans et demi, d'une crise d'épilepsie trop forte.
          Il était beau, plein de vie, adorable, il vivait à Paris, tellement fier d'habiter un appartement sur les Champs Elysées, fier de réussir sa vie avec sa petite fiancée et d'avoir trouvé tous les deux du travail au pied de leur petit nid d'amour.
          Et quoi ? C'était trop beau pour durer alors ? On n'a plus le droit d'être heureux avec nos enfants ?
          C'est fini on nous le reprend ? Ah bon c'est comme ça ?
          Et oui colère, culpabilité, dépression, descente aux enfers, solitude, incompréhension des soi-disant amis ou famille, la santé, le corps qui lâche, on en passe tous par là, passage obligé...
          MAIS, oui il y a un MAIS ! Non il n'est pas si loin .. Ils sont proches de nous, nos enfants.
          Pour nous aussi, des signes oh oui ça fait tellement de bien !
          Il ne faut pas les négliger.
          N'hésite pas à consulter la maman de la copine d'Aurélien comme elle te l'a proposé, n'aie pas peur, cela fait un bien fou, nous avons toujours le lien avec notre fils, moi ça me maintient en vie, nous le faisons régulièrement quand nous en ressentons le besoin, nous connaissons un homme dans notre ville qui est formidable !
          Et oui il nous donne aussi son énergie. Sinon à quoi bon ?
          Voilà, je tenais à te le dire, pour "mieux avancer"...
          Sylvie (dans l'Eure)
      • Comme je vous comprends. Mon fils âgé de 28 ans s'est tué en moto le 23 décembre 2016. J'ai repris très vite le travail pour m'occuper l'esprit mais que les WE et vacances sont durs à supporter.
        Je suis détruite
        Voilà
    • Bonjour Muriel, Je viens de lire les témoignages de chacun, les prénoms de nos enfants qui nous ont quittés, et je me dis combien, nous sommes nombreux à vivre de tels moments. Ces enfants que nous avons mis au monde, aimés plus fort que tout, élevés, protégés, pour lesquels nous avons souvent tremblé et espéré une vie de bonheur et sans faille...
      J'ai perdu mon fils, Brice, le jour Noël, il y aura bientôt 2 ans, d'un accident de voiture extrêmement violent, et durant lequel, avec son corps entièrement fracturé, ses organes qui se mourraient les uns après les autres suite à la violence de la décélération lors de l'impact, il est resté conscient près d'une heure. Il est mort à 600 kilomètres de moi, car il était parti passer les fêtes de Noël dans la famille de sa compagne. Je n'ai été avertie de son accident que 4 heures après qu'il ait lieu, et quand je suis arrivée auprès de lui, je n'ai pu le voir qu'au funérarium, quand tout était fini...
      Cette douleur indescriptible est à la hauteur et à l'intensité de l'amour que l'on porte à nos enfants.
      Mon fils avait 24 ans, il était grand, blond, avec de beaux yeux bleus et un sourire auquel on ne pouvait résister. Il était aimé de toutes les personnes qui pouvaient l'approcher de près ou de loin (ses qualités et ses défauts, faisaient tout son charme). Il était papa d'une petite fille de 3 mois... Deux ans ont passé, mes larmes coulent toujours en silence, je ris extérieurement, mais ma vie est devenue parallèle à la précédente, car Brice ne fait qu'un avec moi, il est en permanence dans ma tête et dans mon cœur.
      Ça peut même paraître absurde, mais je l'aime encore plus fort, que lorsqu'il était encore en vie. Cet amour pour nos enfants, est incommensurable, intemporel et viscéral...
      Chaque soir au coucher, je chasse les dernières images qui ont hanté mes nuits. Je rêve très souvent de lui, et moi, qui ne croyais pas aux signes, moi qui ne suis pas croyante, je sais qu'il est là, certains signes ne peuvent être le fruit du hasard. Alors, je me nourris de chacun de ces moments quand ils se présentent. Ils m'aident à avancer et surtout à continuer de donner du bonheur à ma fille et mes petites filles.
      La vie doit continuer, être belle et joyeuse. Noël devra rester Noël, en la mémoire de Brice et pour tout l'amour que l'on a pour lui. Bien sûr, j'ai toujours ces phases de pleurs, de vide, de colère... Mais, je continue à faire vivre mon enfant au sein de la famille, à regarder ses photos, ses vidéos, à parler de ce qui nous est arrivé... Brice restera TOUJOURS dans ma vie, et je ferai tout, jusqu'à mon dernier souffle pour qu'il y reste. Après mes cendres rejoindront les siennes, pour un dernier voyage...
      Mon fils sera toujours un enfant du présent, mais jamais du passé... Une chose est certaine, je ne ferai JAMAIS le deuil de mon enfant, il est et restera mon fils. J'apprivoise juste son absence, me nourris de ces petits signes et continue d'avancer et de vivre.
      Le petit texte qui suit, m'a fait pleurer, puis rire, car je sais que c'est exactement, ce que mon fils me dirait, en rajoutant peut-être à la fin : "T'inquiète, Maman, je gère :)"

      Je pense à vous tous, et vous envoie toutes les ondes positives que j'ai en moi, tout en, en gardant quelques-unes,
      Valérie

      Je pleure mon enfant qui est mort...
      Mais en même temps, j'entends sa voix qui me dit avec une légère impatience :
      "Maman, ne te tracasse pas pour moi,
      Maman, n'en reste pas là.
      Oui, mon départ t'a fait très mal !
      Oui, tu as toujours mal !
      Mais tu sais maintenant que c'était un envol, non un naufrage.
      Oui, je sais ! Cela est inguérissable...
      Mais que cela ne t'empêche pas de penser aux autres et aussi à toi.
      Continue à cueillir, maman, tous les bonheurs de la vie. Même les plus petits, même s'ils ont un arrière goût de cendre parfois.
      Fais-toi plaisir, chante, écoute de la musique, crée quelque chose avec tes mains, crée quelque chose avec ton coeur, avec ta tête !
      Sans cesser de pleurer peut-être, mais crée !
      Je te veux vivante, Maman ! Que mon départ devienne pour toi source de vie !
      Je t'en prie, ne t'abandonne pas !
      Continue, va !
      Tu le sais, je suis avec toi tous les jours.
      Je te veux vivante, Maman ! "
      • Bonsoir Valérie votre temoignage, si joliment écrit, fait résonnance avec ce qui est ma survie actuellement. Mon fils a dispau d'un accident en mer, si vite, brutal, une seconde et puis tout s'arrête. 28 ans heureux de vivre, heureux de revenir dans sa région près de nous.
        Que faut-il comprendre face à toutes ces injustices? Comme vous et beaucoup d'autres mamans, mon fils chéri vit toujours à travers moi, dans mon coeur intensement. Je sens bien qu il m'aide et me protège face à la violence de cette épreuve.
        Courage.
        • Bonsoir Clodine,
          Je ne sais pas, si vous passez par là, de temps à autres, j'aimerais juste savoir comme vous allez? J'ai relu plusieurs fois, votre message, il est court, mais l'essentiel y est : "une seconde, et puis tout s'arrête...".
          Votre garçon sera toujours près de vous, et ça, grâce à l'amour intemporel qui vous unira toujours... Ce petit cordon ombilical invisible sera toujours, toujours là...
          Ils nous aident, comme vous l'avez si bien dit, et nous, nous faisons en sorte qu'ils ne soient JAMAIS des enfants du passé...
          Je vous envoie mes plus douces pensées.
          • Bonjour Valérie,je suis très touchée par vos pensées. Tout comme vous, et toutes les mamans dans la douleur, face à cette sordide réalité je survis. Nous n'avons guère le choix. Je me dois de rester debout pour mon fils Salim qui est et sera toujours avec moi. Aussi pour ma fille, et mon petit fils qui me soutiennent. C'est un combat de chaque jour.
            Nous sommes énormément aidés avec tous les signes et clins d'oeil de Salim de là bas, c'est incroyable. Sa force et son amour pour nous comme avant. Pensées et Prières pour Brice, Salim et tous nos enfants partis trop tôt.
            COURAGE!
  4. Bientôt 6 mois...sur cette maudite route des Cévennes! 12 jours après son anniversaire, 22 ans. Ma Romane, ma merveille, mon bébé s'est envolé. Elle, toujours si joyeuse, si rayonnante, si pleine de vie a fait confiance, trop confiance. Montée à l'arrière de la voiture, ceinture bouclée, tu as fait confiance à ce "copain" qui a assuré être en état. Alcool, cannabis, 6h du matin, petite route glissante, tu n'es pas sortie de cette voiture. La seule victime... Lui va bien merci.
    Depuis, nous vivons pour ton frère, nous essayons, toujours du mieux possible.
    Alors merci Gaëlle pour votre témoignage qui m'a arraché des sanglots tellement j'ai re-senti cette souffrance, cette déchirure. Mon ventre, NOS ventres arrachés, ravagés, vides de vous tous. Nos coeurs brisés qui battent seuls...
    Est ce que la vie continue vraiment ? Est ce que les sourires reviennent ? Est ce que l'espoir retrouve son sens?
    Je nous souhaite le courage d'avancer tant bien que mal, de revivre des moments de joie, et de trouver ou retrouver la foi et la conviction de la nouvelle rencontre avec nos enfants.
    • Votre drame m'a arraché à moi aussi des sanglots et vous avez posé les questions que je ressasse moi aussi : Est ce que la vie continue vraiment ? Est-ce que les sourires reviennent ? Est ce que l'espoir retrouve son sens ?
      Mon Dieu comme c'est pénible , IL N Y A PAS DE MOTS A CES MAUX.
      Nadia, une mar'ange anéantie comme vous
  5. Une pensée amicale et émue pour vous Gaëlle, de la part d'un ami fantôme d'Alice.
  6. Bonjour Gaelle,

    Merci, merci pour tous ces mots, cette sollicitude que vous avez envers les autres alors que vous aussi vous vivez l'impensable, la perte d'un enfant. Vous me réconfortez et vos messages m'apaisent. Quel dommage de ne pas pouvoir communiquer autrement. Ce 31 mai, jour de la fête des mères, j'ai attendu en vain, l'appel de ma Céline. Ce fut pour moi une journée très dure. Aux appels de mes autres enfants, j'ai fait bonne figure, alors que j'étais rongée par le mal-être, sachant au fond de moi que plus jamais, ma petite ne me dira Bonne Fête Maman. Vous dîtes , il faut en parler, oui bien sûr, mais si l'entourage lui ne veut pas en entendre parler, cela me paraît difficile. Mon Mari (beau-père de Céline) qui ne veut que retrouver sa petite vie normale et que je sois capable d'accueillir ses 2 enfants ados dans la joie et la bonne humeur. Une semaine après l'inhumation de ma fille (vacances scolaires oblige) j'ai dû faire et prendre sur moi de leur assurer un bon séjour. Je me suis écroulée à la fin de leur séjour. Faire semblant, ne pas parler, ne rien dire et etc. Je n'en pouvais plus. Mon mari, semble vouloir tirer un trait et reprendre le cours normal de son existence. Pour son bien-être et celui de ses enfants. Comme il dit, le passé est le passé. Et moi je ne l'accepte pas. Rien n'est passé, tout est présent. Je suis fatiguée de faire semblant, mais d'un autre côté faire semblant me permet d'avoir la paix. Car il est tellement pressé de retrouver sa petite vie, qu'il n'a de cesse de me sortir des leçons de morale idiotes, des théories fumeuses, des dictons débiles, et j'en passe. D'ailleurs ce très cher a trouvé sur Internet des cours de relaxation Zen pour pouvoir mieux affronter mes dérives. C'est pour moi surréaliste, j'ai perdu ma chérie, et lui pensant à son bien-être se paye des cours de relaxation. C'est génial, non ? Bref j'arrête là tant je n'en peux plus de tout cela. Avec toutes mes amitiés
    • Bonjour ais bon,

      Merci à vous de votre témoignage.
      Il est vrai que parfois nous aimerions communiquer autrement...
      Par contre ne perdez pas courage surtout et arrêtez, si je peux me permettre, de faire semblant!
      En tant que parents endeuillés, il me semble que nous avons tous les droits, tant que nous restons dans le respect de l'autre.
      Moi j'ai pris la liberté de dire quand ça va pas, mais aussi quand ça va mieux; j'ai pris la liberté d'annuler à la dernière minute un repas, une sortie, une visite; j'ai pris la liberté de parler de ma fille en sachant arrêter quand le malaise arrive; j'ai pris la liberté de rester porte close même si l'on sait que je suis là; j'ai pris la liberté de pleurer même en plein milieu de la foule; j'ai pris la liberté d'annuler de ma liste d'amis, ceux qui ne le sont pas; bref, j'ai pris la liberté de vivre la mort de Ma Lili selon mes émotions, mes besoins, mes envies, et excusez-moi, mais "j'emmerde" ceux qui ne peuvent pas l'accepter et m'accepter comme je suis devenue, c'est-à-dire une maman brisée mais toujours debout pour mes deux autres enfants, mon mari, et tous ceux qui m'aiment.
      Courage, courage et... courage!
      • Aujourd'hui, cela fait 6 mois que l'accident est survenu...
        J'avoue que c'est très dur...
        Surtout qu'en cette période estivale où tout le monde se met en mode vacanciers, je ressens encore plus l'absence de Ma Lili, la solitude.
        Alors je regarde des photos d'elle, surtout une où elle est vraiment magnifique! Et je me dis que son regard est ma mer, que son sourire est mon soleil et que sa douceur est la rafraichissante bise du bord de l'eau. Voilà comme je vis mon premier été sans ma petite dernière, mon rayon de soleil.
        L'important, ce n'est pas le temps que nous passons sur terre, mais c'est ce que nous faisons de notre vie. Et Ma Lili, du haut de ses 16 ans a été une belle personne. Et là où elle se trouve, je sais qu'elle y est bien.
        Je vous souhaite bon courage.
    • De tout coeur avec vous, le soutien est si important dans ces pénibles moments.
      Je vous embrasse,
      Nadia, triste pour la même raison que vous
  7. Ma princesse, ma boubounette, ma fille chérie,
    le temps passe, cela fait fera deux ans le 15 juillet que ma jolie Matilde 16 ans nous a quitté. Je n'y arrive pas, tous les jours j'attends que tu rentres à la maison, j'ai mal au ventre, je crève de douleur, je pleure, voir d'autres adolescentes me fend le cœur, me fait mal, voir tes amis attablés à la terrasse de ton café préféré me fait mal, penser que ton petit frère sera seul après notre départ me fait mal, que je ne serais jamais la mamie de tes enfants me fait mal, que l'on ne parle pas de toi me fait mal, je n'ai pas arrêté ton portable, je t'envoie des sms, j'écoute ta voix sur le répondeur, tu me manques cruellement, je t'aime tant ma princesse. ta maman
    • Tout comme toi Malika, les amis, les ados sont pour moi un gros problème d'acceptation. J'y travaille afin de ne pas fuir devant l'inévitable. Alors, même si c'est dur de les voir sur FB, de les voir avec leur amoureux/amoureuse, de voir son petit copain revivre, sa meilleure amie en photo avec une "nouvelle meilleure amie", je me dis qu'ils ont le droit. Cela n'enlève pas ma souffrance, mais je me dois par respect pour Lili. Moi aussi, j'ai écouté sa voix sur sa messagerie; moi aussi, je suis à la recherche du moindre truc qui me rappelle ma fille; mais j'essaye de ne pas entretenir cela car ça fait plus de mal que de bien.
      Il est vrai que la mort dans notre société a toujours été tabou et que le malheur fait peur. Mais je me donne le droit de parler d'Alice. En fait depuis son accident, je me donne beaucoup de droits! Tout en sachant me taire quand le malaise s'installe trop.
      Bref! Je sais que jamais on ne se remet de la mort d'un enfant, que jamais je ne saurai ce qu'elle serait devenue; jamais, tout comme toi, je ne serai la mamie de ses enfants...
      Alors courage est mon mot d'ordre. Partage est mon droit et vivre est mon devoir.
      De tout coeur avec toi Malika. Bises.
  8. Bonjour Gaelle

    Combien vos mots, votre ressenti me touchent je n'ai pas moi-même de mots pour le dire. Vous dîtes si bien ce que je vis. Ma solitude est grande car je ne parle pas de ce que je vis et ressens. Mon entourage proche m'a fait comprendre après l'inhumation de ma fille, que le rideau était baissé et qu'il fallait continuer notre vie comme avant. Et je ne peux pas, car avant Céline était présente et son absence je ne l'accepte pas. Alors je me tais. Ma douleur je la garde enfouie au fond de moi, le jour je fais semblant de vivre, je ne dors plus, je mange le minimum car autrement on me harcèle pour m'obliger à manger plus, parfois mon corps se rebelle, mes jambes ne me portent plus et j'ai l'impression de plonger dans un gouffre et je m'isole dans ma chambre ne voulant ni entendre, ni voir personne. La douleur est insurmontable alors je préfère me cacher et me recroqueviller dans mon lit tel un animal. Je n'en peux plus de vivre et pourtant pour les deux enfants de ma fille chérie, je dois vivre. Merci, vraiment merci pour tous vos mots. Je pense très fort aussi à vous. Encore merci
    • Bonjour Christine,
      Ce que je peux vous dire, c'est un simple courage...
      Je ne peux que compatir à votre douleur que seule une maman peut comprendre. La vie est cruelle et vivre sans notre enfant est un véritable supplice! Il parait que nous sommes sur la terre pour faire nos preuves! Mais que cela est difficile comme épreuve.
      Le conseil que je me permettrais de vous donner est justement de ne pas vous taire car votre fille doit continuer à vivre à travers vos mots, vos émotions et le partage des souvenirs avec vos proches.
      Le statut de maman est terrible! Car nous nous devons de continuer à vivre pour notre enfant qui avait tellement de choses à connaitre encore. Nous nous devons de vivre et avancer pour ceux qui restent: les frères soeurs, grands-parents, mari...
      Le jour de son accident, j'ai fait la promesse de tenir et de vivre pour deux. De réaliser ses, nos rêves. Pas facile de tenir sa promesse. Mais je m'y tiens car je le lui dois bien.
      Ses grands frère et soeur ont besoin de moi, tout comme moi. Alors nous nous battons pour rester unis et pour continuer ce que Ma Lili a entamé dans sa courte vie: Amour et générosité de soi.
      En ce moment, je ne me cache pas que c'est une période très cruelle car son absence est encore plus marquante qu'il y a quelque temps. Mais je suis vivante et je veux rester avec de l'espoir. Alors je me raccroche à tout ce qui est positif, comme le fait de me dire qu'elle est en paix et a de jolies choses à vivre dans l'autre monde. Et je sais qu'elle a une place d'honneur là haut! Car Lili a toujours été un Ange.
      Puis je sais que les semaines, mois et même années à venir vont être parfois atroces mais le sachant, je pense que je vais aborder mieux tout cela...
      Alors Christine, ose sortir de ta tanière, ose dire que tu n'as pas envie quand c'est le cas, ose dire que tu vas bien comme dire quand tu ne vas pas bien. Mais je pense qu'il est mieux de ne pas s'isoler... Même si c'est ce qui nous semble le moins pénible parfois, même souvent.
      Courage, courage et encore courage.
      Je me permets de t'embrasser tendrement, si cela peut te réconforter.
      Amitié, Gaëlle.
  9. Bonjour, je m'appelle Adeline et j'ai 15ans. J'ai lu toutes vos histoires une par une. Elles m'ont fait pleurer. Vous êtes des mamans exemplaires. Je suis sûre que vos enfants sont fiers de vous, de vos combats pour continuer à vivre même si une partie de vous est au ciel. Ça m'a énormément touchée et fait réfléchir. Grâce à vous je sais que quoi qu'il arrive, nos parents nous aiment et que malgré quelques différends, ce qui est normal, on les aime plus que tout. Je vous souhaite de continuer à être fières de vos enfants qui pensent sans cesse à vous là où ils sont. Bonne continuation.

    Adeline
    • Merci Adeline pour ce joli message.
      Oui l'amour d'une mère, et même d'un père est un amour inconditionnel.
      Ma petite Alice avait ton âge qd la mort l'a fauchée. C'est vrai qu'elle vivait sa vie d'adolescente avec ses moments "courant d'air" à la maison! Mais je sais maintenant qu'elle a eu raison de profiter de SA vie !
      Son grand voyage me permet de me souvenir de tous nos moments partagés. Déjà de son vivant, elle était un Ange et maintenant elle veille sur nous.
      Même si tu n'es pas toujours d'accord avec tes parents, sache qu'ils ne font rien pour t'ennuyer mais au contraire pour t'aider à devenir une adulte avec des valeurs. Profite d'eux dès que tu peux. Bonne vie !
  10. Bonjour Gaelle,

    Je suis bouleversée à cette lecture, à bien des égards, je revis à travers ces lignes le drame que je vis actuellement. Ma fille, mon amour, a choisi de nous quitter à 23 ans, le 28 mars dernier. Je ne sais pas si j'aurais la même force que vous. Merci à vous pour ce texte.
    • Chère Christine,
      Voilà 4 mois aujourd'hui que ma fille Alice, ma Lili, est décédée. Alors la force, Christine, je ne sais pas si j'en ai? Surement, mais comme tout le monde qui vit ce que nous vivons. Après le choc de l'accident, la colère, l'injustice, l'acceptation de tout ces sentiments, je suis dans la pire période du deuil: l'absence de ma fille...
      Alors oui le nom du forum "Apprivoiser l'absence" prend tout son sens.
      Oui me voilà à errer dans un désert, dans une sorte de "no mans land".
      Alors oui, je ne pleure plus tous les jours, oui j'ai réussi à partir un peu pour changer d'air!
      Mais alors... Quand viennent mes vagues de chagrin, mes vagues de "claques dans la gueule", rien ni personne ne peut m'aider, même pas ceux qui m'aiment...
      Alors j'apprivoise ces crises d'amputation, de douleur de l'âme et du coeur profondes. Rien ne sert de toutes façons de les combattre. Au contraire, laisser couler les larmes, laisser les sanglots écorcher ma voix, laisser mon corps à son chagrin incommensurable.
      On m'avait prévenu que les mois passant, ce serait différent mais pas moins douloureux. Oui on m'a prévenu! Alors avec mes 4 mois de deuil, j'apprends, j'apprivoise vraiment... Et j'avance, doucement, douloureusement, tristement, mais j'avance...
      Alors à vous Christine et à tous ceux qui sont dans le deuil de leur enfant ou de leur frère ou soeur, mais surtout à tous ceux qui ont perdu précocement et violemment leur enfant ou leur frère ou soeur, je leur dis: COURAGE et PATIENCE. Il faut accepter le temps qui passe avec au début la douleur des saisons qui nous rappelle son absence; puis peu à peu vous verrez, vous remarquerez une chose que vous ne voyiez même plus!
      Peu à peu vous vous surprendrez à retourner dans un lieu que votre enfant aimait, vous vous surprendrez à faire son plat préféré, vous vous apercevrez que regarder ses photos, parler des souvenirs, c'est bon!
      Alors, forte ? Je ne sais pas. Mais pleine d'espoir de trouver les clés pour un apaisement doux-amer, car là où est Ma Lili, je sais qu'elle y est bien et a des choses à accomplir. Sinon, à quoi bon ?
      Douce journée.
      • Bonjour Gaelle
        Je suis aussi la maman d'une magnifique Lili. Lili est décédée le 7 mai des suites d'un accident, elle descendait un magnifique chemin de terre en vélo et a percuté un véhicule.
        Je suis en plein désarroi et aimerais me mettre en lien avec vous.
        Elle était un véritable rayon de soleil.
        MERCI
        Marie-michèle
        • Bonsoir Marie Michèle, je viens de voir votre message. Je suis désolée d'avoir laisser échapper votre souhait. Si vous voulez toujours correspondre avec moi, il vous faut faire la demande via l'administrateur.
          Je vous envoie plein de bonnes ondes, en attendant.
          Gaëlle
  11. Bonjour,

    ma fille Céline a disparu le 28 mars 2015 à 10h38, elle a choisi de quitter notre monde, elle n'a que 23 ans. Et moi je ne comprends pas, j'ai un trou béant dans mes entrailles et mon coeur est en morceaux. Depuis je me tourne vers le ciel espérant voir son étoile. Mais voilà je ne veux pas croire que plus jamais je pourrais l'entendre, la toucher, l'embrasser. Un grand vide est en moi et je marche dans un brouillard de coton. Merci de m'avoir lu.
    • Bonjour Christine.
      Je suis le père de Maxime qui a choisi de nous quitter le 26 mai 2015 alors qu'il n'avait que 17 ans.
      Je pleure tous les jours depuis.
      Il nous laisse seuls sans lui alors qu'on l'aimait plus que tout avec sa sœur.
      J'ai peur pour notre fille et pour nous.
      Il était beau et pleine santé. On se dit que ce n'est qu'un rêve et qu'il va revenir, mais non c'est fini.
      On se pose tellement de questions. Quelle vie, quelle vie mais pourquoi, pourquoi.
      Je me permets de vous écrire car vos quelques lignes m'ont bouleversé.
      Bon courage
      • Bonjour Christophe,

        Merci pour vos lignes. Je suis de tout coeur avec vous. Combien il est difficile de comprendre l'incompréhensible, l'inacceptable. Chaque jour est une lutte insurmontable et pourtant il nous faut continuer notre chemin. Vous pour entourer de tout votre amour et d'attentions votre fille pour l'aider à affronter ce terrible manque et moi parce que je me dois d'être là pour les deux enfants de ma Céline.
        Bon courage à vous
  12. Merci Gaelle pour ce témoignage poignant de vérité qui m'a fait pleurer. Je suis admirative devant tant de courage. J'ai perdu ma fille Marina le 3 mars dernier, d'une overdose, elle venait d'avoir 18 ans. Cela faisait 3 ans qu'on avait porté plainte contre sa tante pour viols subis pendant l'enfance, puis une autre plainte de sa petite soeur pour les mêmes faits contre la même tante, puis de sa cousine ... mais rien. Il n’y a toujours pas eu de procès ! L’inertie de la justice est telle, que Marina ne s'est pas sentie reconnue comme victime, bien au contraire. L'indifférence judiciaire a participé au fait qu'elle en vienne à prendre de la drogue pour oublier ses cauchemars et fuir cette réalité insupportable. Assaillie par les souvenirs insupportables de ses viols, qu’elle revivait presque chaque nuit, elle était littéralement submergée par la souffrance et l’horreur. Dans le même temps, et paradoxalement, elle brûlait d’une foi profonde, et menait une vie de prière intense. Elle enchaînait les camps chrétiens, les veillées de prière, les messes, les chapelets, et rédigeaient des prières admirables. C’est ce qui l’aidait à tenir. Elle avait trouvé réconfort auprès de prêtres et de religieuses à qui elle se confiait (car elle voulait nous protéger). Ils nous ont affirmé avoir rencontré « une âme d’exception ». Alors, je suis certaine que ses souffrances sont terminées et qu’elle est enfin heureuse. Elle est devenue notre petit ange gardien et connaît la joie éternelle dans les bras de Marie, "sa petite maman du ciel" comme elle aimait à l’appeler dans ses prières. Mais moi je n’arrive pas à ne pas ressentir cette horrible douleur comme si on m’avait arraché le cœur. Le temps pour moi s’est arrêté le 3 mars dernier et plus rien n’a d’importance. Je n’ai qu’une envie, partir la rejoindre. Bien qu’on ait d’autres enfants, je ne me sens plus mère…Cela fait bien longtempts que j'ai perdu le droit à ce qualifiquatif. Depuis la découverte de notre échec à protéger nos enfants. C’est terrible à dire mais mon cœur est mort en même temps que Marina, pas mon corps, c’est ça qui est dommage. Car pour tout le monde il faut être forte. Surmonter pour s’occuper des enfants qui souffrent... J’aimerais tant avoir votre courage…
    • Sandra! Il faut vous battre, rien que par respect pour la vie! Votre fille a enfin trouvé la paix et est maintenant apaisée.
      Oui, on est à moitié morte ou à moitié vivante quand on a son enfant parti pour le "grand voyage".
      Vous êtes toujours une maman et vous le resterez pour l'éternité. Votre cœur n'est pas mort, il est brisé. Je ne pense pas qu'un jour ça puisse se recoller, mais s'apaiser, si surement!
      Si je peux vous réconforter en disant, suite à beaucoup de témoignages, de lectures, que souvent ce sont des âmes pures, des enfants avec une générosité ou une particularité, qui partent prématurément, c'est qu'il y a un sens à tout ça!
      Votre fille a surement une vie meilleure là où elle se trouve et réalise surement de belles choses. Tout comme ma fille qui était un être d'Amour, votre fille avait fait ses preuves sur cette terre. Maintenant elle a gravi une dimension autre qui nous échappe certes! Mais je suis certaine que si vous tenez, c'est grâce à elle.
      Courage et retrouvez le goût, peu à peu, des petites choses qui deviendra un plaisir doux-amer.
      Vous êtes forte à votre manière et un jour vous trouverez un sens à tout ça. Je vous le souhaite sincèrement.
      • Merci Gaelle pour votre message. Oui, vous savez trouver les mots qui réconfortent. Merci. Je suis sûre que ma fille était vraiment conduite par Dieu, c’est une très belle âme, très attachée au Seigneur, et j’ai confiance qu’elle est auprès de Lui. Sœur Faustine, prieure des sœurs apostoliques de Saint Jean à Brignoles, qui était sa confidente, nous a dit : « c’est une âme d’exception, je me suis sentie toute petite à côté d’elle. Pour moi il y a un avant et un après Marina, nous allons la prier pour les jeunes femmes que nous accueillerons. Je suis certaine que du ciel, elle va sauver de nombreuses âmes ». En fait, vous avez raison, ma réaction est extrêmement égoïste. Si, je suis si désespérée, c’est parce que je souffre du manque de ne plus la voir. Parce que je sais que c’est irréversible. Car en y réfléchissant, elle est heureuse maintenant, j’en suis persuadée. J’ai beau le savoir, j’ai quand même cette douleur qui m’écrase le cœur. Pourquoi ? Il va me falloir du temps pour panser cette blessure et trouver un sens à tout cela par respect pour la vie.
  13. A l'âge de 25 ans nous avons perdu notre enfant unique dans un accident de la route. Il était revenu en Guadeloupe le 02/10/06 après avoir terminé de brillantes études en agro-alimentaire à l'université d'Amiens. Il est mort sept mois après le 02/05/07.
    Nous aimions pourtant beaucoup le mois de mai, car Rudy était venu au monde le 07/05/82.
    Il faut continuer à vivre malgré tout, pas un jour ne passe sans penser à lui.
    Jeune homme merveilleux avec un respect et un amour profond pour ses parents. Cette perte nous a plongé dans une douleur profonde en apparence nous existons! Que faire d'autre, il est bon d'imaginer que de là-haut il nous donne une force pour continuer!
    Seuls les parents qui connaissent cette épreuve peuvent comprendre!
    • Oui Lison, seuls les parents ayant vécu cela peuvent vraiment comprendre... ou alors ressentir... Malgré les amis, la famille, l'entourage bien intentionné, personne d'autre malheureusement ne peut réaliser ce que nous vivons. A part voir notre souffrance du plus profond de notre cœur et de notre âme, ils se sentent impuissants.
      Je suis persuadée que les âmes parties trop tôt ont un rôle plus important à jouer de là où elles sont. La preuve! Cette force qui fait qu'on continue à tenir debout, à vivre, tout comme pour le reste de la famille, elle vient bien de quelque part, de quelqu'un... J'ai promis à Ma Lili d'être forte pour son frère et sa soeur, mais que pour cela il fallait qu'elle me donne son énergie... J'en ai la certitude.
    • Bonjour Lison, comme je vous comprends. Je vis la même chose que vous. Le 6 août 2015, ma fille Christelle 28 ans a eu un accident de moto et est morte sur le coup. Quand elle m'avait annoncé qu'elle voulait passer le permis de moto, je lui avais dit : non Christelle, surtout pas la moto, c'est trop dangereux. Elle ne voulait rien entendre et c'est devenu une vrai passion. Elle a fait plus d'heures dans son travail et économisé pour pouvoir s'acheter sa moto. Cela me faisait trop de peine alors j'ai décidé de la lui payer pour son anniversaire. Ce jour-là, elle était contente comme jamais je l'avais vue. Mais moi j'avais trop peur.
      Depuis son départ, j'ai un vide en moi. J'en ai des crampes à l'estomac et j'étouffe. C'est trop dur la vie sans elle. Elle me manque trop. Tous les jours, je pleure je ne sais pas si je vais m'en remettre. Je survis, je suis sous traitement depuis ce jour-là.
      C'était notre rayon de soleil, on a mis 10 ans pour l'avoir. C'était tout pour nous. Mon mari lui ne veut pas en parler, ça lui fait trop mal. Je suis en colère par moment car si elle m'avait écoutée, si elle avait abandonné la moto, elle serait encore là.
      Voilà nous sommes seuls et nous n'aurons jamais de petits enfants.
  14. Chère Gaëlle, votre témoignage est très émouvant. Je vous comprends tellement. Ma petite Iris est partie le 16 janvier dernier suite à un cancer. Elle avait 19 mois. Quelque part, je vous envie d'avoir connu Lili 16 ans. J'espère que cette douleur si vive qui nous déchire le cœur s'apaisera petit à petit. Il paraît que oui. Nous avons la chance toutes les deux d'avoir d'autres enfants, la maîtresse de mon fils l'a joliment surnommé notre "veilleur de vie". Je vous souhaite beaucoup de courage. Adèle
    • Merci Adèle. Comme je peux que vous comprendre.
      Mais c'est bizarrement paradoxal de vous dire "oui j'ai la chance" d'avoir pu partager ces 16 merveilleuses années avec ma fille chérie mais en même temps, les souvenirs, les partages, l'avoir vue s'épanouir pendant 16 ans renforce ce sentiment de vide, de solitude que rien ne pourra combler. Comme je vous le dis, c'est paradoxal... Courage... Chaque peine est unique et tellement vécue personnellement, ce qui amplifie notre sentiment de solitude face à notre chagrin de maman.
      • Je suis totalement d'accord avec vous. Chaque peine et unique et il est totalement inopportun de les comparer. Nous avons cependant toutes le cœur brisé. J'espère que nous trouverons chacune notre chemin pour le recoller un peu.
        Courage !
  15. Tous ce que vous avez écrit c'est exactement ce que je ressens depuis le 3 octobre 2012.
    Ce jour là , ma fille Adeline est partie pour toujours.
    Mais comme vous je ressens sa présence ,sa force et son amour;et c'est grâce à elle que je survit.
    J'aimerai bcp rencontrer des mamans ou parents comme vous.......surtout pour échanger et se soutenir mutuellement.
    Merci d'avance
    • Merci Claudine.
      Je ne sais pas comment nous pouvons échanger en privé, mais ce serait avec plaisir.
      Je pense que malgré nos vagues qui parfois nous font perdre presque pieds, il faut garder espoir et trouver nos propres clés pour faire face et tenir...
      Chacun sa croyance, sa façon d'aborder le décès de son enfant, le tout, c'est de trouver le moyen de vivre , rien que par respect pour l'être chéri qui est parti trop tôt. Je vous souhaite de continuer comme vous le faites et à bientôt peut- être pour discuter.
  16. Magnifique texte qui m'a fait pleurer ...
    Je suis moi-même maman et je vous admire tellement de continuer pour vos deux autres petits anges pour qui la vie commence bien brutalement...
    Mais avec tant d'amour de leur maman ils arriveront à se relever tout comme vous !
    Le tout est d'apprendre à vivre l'absence et de retrouver le bonheur ensemble, pour vous...
    Et pour la si jolie Alice...
    • Oui apprendre... Apprendre à vivre sans sa présence. Apprendre à apprendre à vivre sans Alice à son frère et sa sœur. Apprendre à tenir debout et à avancer. Apprendre à accepter. Accepter d'oser sortir. Accepter d'oser sourire en pensant à Ma Lili. Oser croire que la vie va s'adoucir avec le temps.La vie, je vais essayer de la vivre pour deux!
      En tout cas merci Adeline pour ton soutien.
  17. Bonjour Gaëlle,
    Vous savez et sentez beaucoup de choses. Soyez sure que vous tirerez de cette dure épreuve une force. Comme a partagé France Gall dans un de ses témoignages récent en parlant du décès de sa fille Pauline: "ça a été extraordinaire de l'avoir connue pendant dix-neuf ans. On me l'a reprise mais on me l'a quand même donnée pendant dix-neuf ans". Vous aurez la force de surmonter tout ceci avec votre sensibilité à la Vie. Le temps vous y aidera.
  18. Gaelle, ce texte très beau n'est qu'une toute, toute petite partie de ce que tu ressens, j'imagine. Les mots ne disent pas tout.
    Je pleure avec toi, je pleure pour toi, Noémie, Valentin, toute la famille.
    Eh oui, te battre comme tu l'as promis à Alice, c'est aussi accepter cette douleur, qui nous dérangera encore longtemps mais qui est tienne et nécessaire. Et tant pis pour les autres, c'est votre histoire.
    Ta cousine Valérie
    • Oh ma cousine! Tu es trop gentille.
      Oui pas facile tout ça... Les gens ont souvent peur que le malheur soit contagieux!
      A la solitude de l'absence de ma Lili s'ajoute la solitude provoquée par l'absence de ceux qu'on croyait proches. Bientôt 3 mois... Il est temps de faire le tri dans mes amis...
      Je t'embrasse cousine.
  19. Quel courage! Continuez! Vous ne pouvez pas toujours être au top mais elle sait que vous pensez toujours à elle et c'est le fil conducteur de votre vie de tous les jours.
    Parlons de Lili tous les jours, car elle est avec nous et surtout avec vous!
  20. Simplement , MERCI... La maman de Lili.
    • Bonjour, Je viens de lire les témoignages de chacun, les prénoms de vos enfants qui vous ont quittés, et je me dis combien, nous sommes nombreux à vivre de tels moments. Ces enfants que nous avons mis au monde, aimés plus fort que tout, élevés, protégés, pour lesquels nous avons souvent tremblé et espéré une vie de bonheur et sans faille ... J'ai perdu mon fils, Brice, le jour Noël, il y a maintenant 13 jours, d'un accident de voiture qui a été extrêmement violent, et durant lequel, avec son corps entièrement fracturé, ses organes qui se mourraient les uns après les autres suite à la violence de la décélération lors de l'impact, il est resté conscient près d'un heure. Il est mort à 600 kilomètres de moi, car il était parti passer les fêtes de Noël dans la famille de sa compagne. Je n'ai été avertie de son accident que 4 heures après qu'il ait lieu, et quand je suis arrivée auprès de lui, je n'ai pu le voir qu'au funérarium, quand tout était fini...
      Ma douleur est indescriptible et tellement ravageuse !!!!!! Je n'ai pas besoin de la décrire, car vous savez tout ce que l'on peut ressentir quand on perd un enfant, son enfant... Mon fils avait 24 ans, il était grand, blond, avec de beaux yeux bleus et un sourire auquel on ne pouvait résister. Il était aimé de toutes les personnes qui pouvaient l'approcher de près ou de loin (ses qualités et ses défauts, faisaient tout son charme). Il était papa d'une petite fille de 3 mois ... Quand je lis le message de Carmen, je pense très fort à elle et son mari, car j'ai la chance d'avoir encore ma fille (la sœur jumelle de Brice) et mes 3 petites filles. Carmen n'a plus rien... Je pense très fort à vous Carmen, car votre douleur doit être au centuple de la mienne...
      Ça fait 13 jours, et je me sens tellement vide, chaque couché, chaque nuit, chaque réveil, sont douloureux. Et à chaque réveil, je me dis, c'est vraiment fini, tu ne le serreras plus contre toi, tu ne le verra plus rire, tu ne verras plus ses yeux pétillants, tu n'entendras plus sa voix chaude et joviale, tu ne verras plus "ton bébé d'amour"... Je ne le sens pas encore près de moi, j'espère que ça va venir... Je me dois de rester forte, car il me reste sa moitié, mon deuxième bébé d'amour et pour elle, la vie doit continuer, être belle et joyeuse. Noël devra rester Noël, en la mémoire de Brice et pour tout l'amour que l'on a pour lui.
      Je passe par des phases de pleurs, puis des phases de vides, puis des phases de colère, puis des phases d'acceptation... C'est la chose la plus horrible qu'il pouvait m'arriver, la plus horrible, et celle que j'ai toujours redoutée, depuis que mes deux enfants ont vu le jour, il y a 24 ans... Il faut continuer à faire vivre nos enfants au sein de nos familles, regarder les photos, regarder les vidéos, reparler de ce malheur, et surtout qu'il fasse toujours partie de notre quotidien ... Brice restera TOUJOURS dans ma vie, et je ferai tout, jusqu'à mon dernier souffle pour qu'il y reste, après mes cendres rejoindront les siennes, pour un dernier voyage ...
      J'insère à mon témoignage, un texte que nous avons lu, lors de la cérémonie, car il me donne de la force quand je le lis :

      La mort n’est rien,
      Je suis simplement passé dans la pièce à côté.
      Ce que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours.
      Donne-moi le prénom que tu m’as toujours donné.
      Parle-moi comme tu l’as toujours fait.
      N’emploie pas de ton différent.

      Ne prends pas un air solennel ou triste.
      Continue à rire, de ce qui nous faisait rire ensemble.
      Continue à m’aimer aussi fort que tu le peux
      Que mon nom soit toujours prononcé à la maison
      comme il l’a toujours été.
      Sans mélancolie d’aucune sorte et sans tristesse.

      La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié.
      Elle reste ce qu’elle a toujours été : LA VIE
      Le fil n’est pas coupé.
      Pourquoi serais-je hors de ta pensée,
      Simplement parce que je suis hors de ta vue ?

      Je t’attends… Je ne suis pas loin…
      Juste de l’autre côté du chemin.
      Je suis là, tout prêt de toi …
      Tu me sentiras …

      Je pense à vous tous, et vous envoie toutes les ondes positives que je peux avoir, en en gardant quelques-unes pour moi, car ça ne fait que 13 jours que mon ange aux yeux bleus, s'est envolé...
      • Bonjour Valérie,
        Je prends connaissance de votre message et je revis l'inacceptable que j'ai vécu le 25 septembre 2015. Mon fils s'en est allé également dans un maudit accident de la route... Cela fera 6 mois, ça me parait si loin, et en même temps si près tellement je n'oublie aucun détail de cette journée qui n'aurait jamais dû exister. Si loin car il me manque, son absence est invivable.
        Comme vous, je ne réalise pas, et puis comme vous je réalise. Dur de se dire que l'on ne pourra plus échanger ensemble, plus de bisous, plus de sms, plus de secrets, plus son odeur, plus sa main dans la mienne... Tant de choses que nous ne vivrons plus ou pas. Il avait 19 ans et son grand frère en a 24... il ne me reste plus que lui, je suis amputée, il manque une pièce à mon puzzle de la vie.
        Mais il faut avancer, facile à dire, mais à faire ??? Comment faire ??? Pas un moment où je ne pense pas à mon petit dernier, les musiques qui passent, les jeunes que je croisent qui sont coiffés comme lui, les camions de pompiers en urgence (il était lui-même pompier volontaire), tout me ramène toujours à lui... Je me demande combien de temps on survit comme cela ?
        Courage à vous Valérie, je suis de tout cœur avec vous et partage votre tristesse et admire votre courage. Amitiés, Muriel
        • Bonsoir Muriel,

          Je découvre votre message... je n'étais plus revenue sur le site depuis ce 7 Janvier 2016 ...

          Certaines de vos phrases, ont toutes leur importance et un sens profond, car comme vous le dites, ça me parait tellement loin et proche à la fois ; les camions de pompier me transportent 4 mois en arrière, la vue des "golfs de couleur noire" me tord l'estomac ...

          Plus les mois passent, et plus j'ai l'impression que c'est difficile ...

          Je me noie en lui, au quotidien, chaque instant où je peux me retrouver seule, mes pensées sont pour lui, mes larmes que j’enfouis si profondément en moi, toute la journée, coulent sur mes joues.

          Leur goût amer me rappellent chaque instant de ce 24/25 décembre 2015 et cette douleur qui m'a poignardé le corps tout entier !

          Je regarde toutes les photos de mon petit, ses vidéos "bébé", "petit garçon", "ado" et "papa", je revis chaque moment de son accident, j'écoute toutes les musiques qu'il écoutait, je ne fais qu''UN" durant un temps avec lui ... Puis, mes larmes sèchent, et mes pensées reviennent à la réalité, à cette triste réalité que nous devons tous, ou essayons tous, d’affronter. J'écris tous les souvenirs que j'ai sur les 25 ans de sa vie ....Tous ces instants me font beaucoup bien car ils me rapprochent de lui, mais c'est surtout que je ne veux rien oublier en vieillissant ...

          Ma fille et mes petites filles restent mon moteur et mes amours, mais il me manque LUI, comme vous le dîtes, cette impression d'amputation d'un morceau de notre cœur.

          Il est omniprésent dans ma vie ... Et, je sais qu'il va me manquer, jusqu'à mon dernier souffle.
          Mais comme je le disais ce 7 Janvier dernier, j'ai la chance d'avoir encore ma fille, sa moitié ....

          Sourire aux autres, me coûte, mais je souris quand même... Écouter les autres, me coûte, mais je les écoute quand même ... Regarder des enfants en bas âge ou des ados, me coûte, mais je les regarde quand même, car j'ai bien compris que cette douleur intense et indescriptible de la perte de mon enfant, il me faut la traverser, si je veux qu'un jour, elle puisse s'apaiser ou tout au moins s'adoucir.

          Je fais partie maintenant "des autres", de ceux à qui c'est arrivé un jour, et c'est comme tout dans la vie, il faut avoir vécu de telles souffrances, pour les comprendre ...

          Je pense très fort à vous Muriel, et j'espère du fond de mon cœur, que vous trouverez la force que votre "petit" aurait voulut que vous ayez, pour continuer à avancer non pas sans lui, mais avec lui, tout au fond de votre cœur ... Amitiés. Valérie
        • Bonjour Muriel,
          3 ans ont passé, comment allez-vous ? (cette question si ridicule quand on a vécu ce que nous vivons, je sais qu'à vous, je peux la poser ...).
          Je viens rarement sur le site, seulement quand j'en ai besoin, afin de me rappeler que je suis juste un grain de sable dans le désert ...
          De mon côté, je fais en sorte de maintenir le cap, avec l'amour de ma fille, de mes petites filles, de mes ami(e)s, et la réalité de la vie.
          C'est ainsi, je ne peux rien changer à ce qui est arrivé.
          J'avance dans cette vie parallèle, j'avance pour lui.
          Certes, le mois de décembre est devenu un calendrier de l'avent bien particulier pour moi.
          Les 24/25 décembre, je fais en sorte d'en faire des jours de bonheur, avec toujours une action pour Lui.
          La tempête s'est "calmée", et j'arrive à dompter les vagues, sachant que je suis la seule à pouvoir affronter le creux entre chaque vague.
          Puis, je me retrouve en haut d'une nouvelle vague en attendant que la mer devienne plus calme.
          Je fais en sorte de toujours tenir le cap, pour moi, pour tous ceux qui m'aiment et que j'aime, et surtout pour Lui (je compare ce que je ressens à la mer, car je m'y retrouve complètement [les petites vaguelettes, la houle, les grosses vagues, les creux, la tempête, les cyclones, la mer d'huile sous le soleil, la mer calme ...)
          Je veux, que tout là-haut, il soit aussi fier de moi, que je le suis de lui ...
          J'écris beaucoup, et le fait de mettre mes émotions ou mes colères ou mes prises de conscience sur papier, m'aide beaucoup.
          Nos garçons sont partis, à 3 mois d'écart, jour pour jour ... ça va faire 4 ans pour vous, dans quelques jours ...
          Muriel, si vous passez par là, donnez-moi de vos nouvelles ...
          Amitiés
          Valérie
      • dominique (Belgique)
        comme ce texte est beau et si vrai. Merci

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