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Hommage à Jean Monbourquette

Quand je pense à Jean, il ne me vient que de la lumière…

Son regard si bon et bienveillant, ses encouragements pour lancer chacun sur un chemin où il développe ses talents. Sa connaissance si complète et compétente de l’âme humaine et des ressorts de nos vies psychologiques. Sa capacité à rendre simple les rouages complexes de tout cela, tellement c’était clair pour lui avec son intelligence du cœur…

Avec l’humilité et la simplicité qui le caractérisaient, je l’ai entendu dire qu’il était tellement heureux que ses élèves dépassent le maître ! Cela traduisait pour moi l’aspect paternel que je ressentais en sa présence, au sens noble de ce mot : celui qui assure la sécurité et qui cherche à ce que ses “enfants” aillent plus loin que lui et inventent leur propre chemin… C’est lui qui m’a permis d’oser aller à la rencontre de la souffrance du deuil et d’être créative dans ce domaine.

Il restera une des belles rencontres de ma vie, lui dont la foi était si enracinée et dont la vie a été entièrement tournée vers le “prendre soin” des autres, en sachant ne pas s’oublier, un homme qui aide à croire en l’homme et en la vie.

Je me sens profondément en union de cœur avec tous ceux et celles qui le connaissaient et avaient eu la chance de se mettre à son école.

Annick Ernoult

4 commentaires

  1. Bonjour Jacqueline, Bonjour Pierre,
    Ma fille Fanny, 25 ans, a été tuée dans l'accident du TGV d'essai Paris Strasbourg, il y a tout juste un mois, le 14 novembre 2015. J'habite l'île de la Réunion et j'y cherche en vain un groupe de parole, avec des parents endeuillés qui seraient comme moi.
    Pour Jacqueline, pour moi, pour d'autres parents qui seraient géographiquement éloignés, mais avec une forte intention, pourrait-on imaginer une formule skype en mode partagé pour un petit groupe de 5 ou 6 ? J'ai l'impression, presque, de faire peur aux gens, de porter qui sait, la poisse, qu'on s'éloigne de moi parce que je suis triste et que ça transparait. Les gens disent tous "il n'y a rien de plus terrible que de perdre un enfant", facile de dire ça, comment peuvent-ils savoir ? comment peuvent-ils comparer ? en tous cas leur affirmation se double, j'en suis quasi certaine, d'une sorte de sentiment de sécurité, car ils se disent "heureusement que ça ne m'est pas arrivé à moi", puis ils nous scrutent pour tenter de comprendre ce que ça peut faire, en se disant bien toujours, qu'au moins statistiquement, eux ne vivront jamais ça.
    En même temps ils sont tous gentils et je les remercie tous, ils font tout de même du bien.
    Mais rencontrer des parents qui sont dans la même situation que moi, éviterait automatiquement ce genre d'observations. On irait immédiatement droit au but, du moins je l'imagine, selon certaines étapes. On ne se gènerait pas les uns les autres. Pour ma part, je croise des gens pour qui c'est insupportable de me voir, ils me le disent, sans que je sois suivie par un médecin qui me donnerait des "cachets". Si je dis que non, que je n'en ai pas besoin, que si j'ai les yeux bouffis, c'est juste parce que je pleure et que je ne veux pas de médicament qui m'interdirait de pleurer, je dis que je dors correctement la nuit mais rien n'y fait : c'est mon visage lessivé qui les heurte, ils exigent que je voie un médecin. je file me regarder dans le miroir, faut-il un peu de maquillage ? je veux bien faire un effort si c'est juste mon visage qui fait peur, mais je pense que c'est plutôt ma situation qui parait effrayante.
    Bref, voilà, je suis à la Réunion, est-ce une raison, comme pour Jacqueline, d'écarter ma demande de main tendue ? à l'ère d'internet, où bon nombre d'entre nous communique via skype, écarter les demandes de parents qui voudraient tant, uniquement parce qu'on n'a encore jamais envisagé une formule de rapprochement par visioconférence, cela évince un peu du monde des humains.
    Heureusement que vous avez tout de même cet espace de parole en différé, que j'apprécie beaucoup.
    S'il vous plait, pas la peine de me dire que je dois avoir beaucoup de courage. Car ce mot ne me dit rien du tout, le courage c'est quand on affronte quelque chose qui fait peur ? de quoi pourrais-je avoir peur à présent ? à moins qu'on me dise que je vais perdre un autre de mes enfants ?
    Je crois deviner que vous utilisez le mot "courage" pour désigner une capacité à affronter non pas la peur, mais plutôt une grande difficulté. Dans ce cas, je devine que vous pourriez davantage parler de "force".
    Je prends des vitamines chaque matin, avant d'allumer une bougie devant le portrait de Fanny.
    Comme c'est bientôt Noël, j'ai aussi trouvé une sorte de carrousel en métal qui tourne audessus d'une petite bougie, face à son image.
    Il me faut de la force, je vais vous dire pourquoi : parce que Fanny c'est un peu de moi. Et son terrible accident, où son corps a été massacré, mutilé, c'est encore moi qui y pense, peut-être plus elle. J'ai peur pour son âme, comme j'ai peur pour la mienne. Parce que ses derniers instants, je crois les vivre personnellement. Et tant que de l'au-delà, elle ne m'aura pas parlé, tant que je n'aurai pas au moins une fois, si ce n'est régulièrement, pu exercer et exprimer auprès d'elle, mon amour pour elle, quitte à voir des dizaines de mediums pas forcément sérieux, jusqu'à enfin trouver le bon medium, je ne serai pas en paix, et aucune médecine ne pourra rien pour empêcher mon souhait, à part si on annihilait toutes mes pensées en me droguant ?
    Voila, mon envie, mon témoignage, ma demande, d'aide
    Christine
    • Christine,
      Soyez assurée que votre demande a été entendue. Pourquoi ne pas utiliser Internet pour permettre à ceux qui souffrent d'échanger, de se réconforter ? Toutefois, à l'heure actuelle, nous ne sommes pas organisés pour permettre de telles rencontres. Merci de nous avoir rappelé ce projet. Prenez soin de vous
  2. Bonjour,
    J'ai perdu mon fils de 24 ans il y a tout juste 4 mois dans un accident de moto. J'étais de passage en métropole au mois d'octobre et je souhaitais pouvoir participer à une rencontre dans le groupe Apprivoiser l'Absence; mais cela n'a pas été possible, car il faut résider en métropole et ces rencontres selon les informations qui m'ont été données se déroulent tous les mois sur 12 mois.
    J'aurais souhaité qu'une une association soit créés en Guadeloupe. Car il y a beaucoup de parents endeuillés, lorsque je lis tous les témoignages sur votre site, je pense que ce serait pour nous une force morale, car ce n'est pas facile...
    Jacqueline
    • Bonjour Jacqueline,
      Nous confirmons que nous n'avons malheureusement pas d'antenne outre mer. Un jour peut-être... En attendant, nous vous souhaitons beaucoup de courage.
      Prenez soin de vous.

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