“De bon matin, avec ma jardinière de lys blancs dans les bras, j’éveille la curiosité des travailleurs dans cette gare du Nord bondée. Au milieu des couleurs grisâtres et des odeurs douceâtres, les lys blancs tout pimpants retiennent l’attention et leur odeur puissante m’ouvre la foule.
Antoine m’attend et ce rendez- vous où c’est moi qui lui apporte des fleurs, fait redoubler mes pas.”
Transformer la douleur en chant…Conjurer l’absence et la perte grâce à l’entrelacs fragile des mots qui redonnent forme au vivant…
Une tension vers la création et le beau habite ainsi ce texte où prose et poésie se conjuguent pour évoquer Antoine, le fils décédé, tout ce que la mort a d’intolérable et le deuil infini d’une mère.
Une aspiration vers le haut, la lumière, l’espérance de retrouvailles travaillent cette œuvre en forme de pieta littéraire bouleversante.
Après une maîtrise de géographie humaine sur les Touareg du Niger, Agnès Colders –cinquante ans- a collaboré à une association pour l’alphabétisation de leurs enfants. Mère de trois enfants et titulaire du CAPES, elle enseigne depuis vingt-deux ans. Divorcée, avec son compagnon, elle a aidé des personnes vivant cette situation dans sa ville.
Elle écrit dans une revue locale.