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Journal d’un amour perdu

Jamais: c’est la première fois non pas que je comprends ce mot, mais que je ressens ce mot. Je ne la reverrai jamais“, écrit Eric-Emmanuel Schmitt dans Journal d’un amour perdu ou plutôt d’un amour éperdu, après la mort de sa mère.

Perdre ses parents est dans l’ordre des choses bien que la banalité du malheur ne le supprime pas. Perdre son enfant c’est l’écroulement de nos repères. Cependant les mots d’Eric-Emmanuel Schmitt ont résonné en moi. “La mort d’un être aimé laisse un grand silence, et des traces… Où sont les traces en ce moment ?” Il écrit pour “faire vivre” et verbaliser le traumatisme.

Moi, je n’ai pas pu, ou su, prendre un stylo, mais dire et redire ma souffrance, parler de mon enfant dans un groupe l’a rendu présent par les mots. Écrire, parler, panse les blessures, use la souffrance. La fragilité nous a rassemblés. Une “bonne” force naît de cette fragilité pour tenter d’apprivoiser le manque… bien que je ne désire pas que le manque vienne à manquer.

Le manque persiste jusqu’à la fin de nos jours, c’est la continuité de la relation qui se pacifie, en sachant que chaque événement de la vie rouvre les blessures. Malgré ce rappel la vie continue et on trouve la lumière. “Attendez que ma joie revienne”, répond Eric-Emmanuel Schmitt à ceux qui s’impatientent. La mort ne fait rien mourir d’hier, les souvenirs demeurent intacts.”

Ces pages racontent son “devoir de bonheur” : une longue lutte acharnée et difficile contre le chagrin.

Françoise S.

Un commentaire

  1. Comment gérer le chagrin et l'anéantissement ressentis lors de la disparition volontaire, planifiée et spectaculaire d'un fils aîné de 38 ans, père de 3 enfants âgés de 13, 11 et 8 ans qui avait enfin terminé sa maison éco-thermique et avait une bonne situation de prof agrégé dans dans un lycée technique des Alpes Maritimes ?

    Je connais très peu mes petits-enfants car leurs parents ne venaient qu'une fois par an en Savoie (Aix-les-Bains exactement). J'avais plein de projets pour qu'on puisse se rencontrer plus souvent après ma retraite.
    Cette tragédie est survenue dans la nuit du 17 juin au-dessus des gorges du Verdon depuis l'un des ponts les plus hauts d'Europe. Recherche du corps durant 6 jours ; cérémonie d'adieux bâclée à cause du Covid 19.

    Je suis assez seule aux environs d'Annecy et travaillant toujours à mi-temps, je n'ai pas les moyens de m'offrir des séances avec un psychologue. Est-ce si indispensable et faut-il encore trouver quelqu'un qui vous convienne... Même avec des moyens financiers, les délais d'attente sur Annecy sont très longs.

    Alors, je fais avec en continuant mes activités habituelles (un peu de sport, de la lecture...) De vrai(e)s ami(e)s me manquent cruellement (je suis la seule femme dans une petite entreprise de BTP de 6 personnes) et hormis des relations de bon voisinage, je n'ai personne auprès de qui me confier et m'épancher vraiment.

    Mon deuxième fils est psychotique et à 37 ans, il continue à détruire moralement ses proches. Il n'y a que le plus jeune qui va bien mais il est loin (prof d'hist-géo à Meaux). Alors, que puis-je faire pour moi souffrir moralement car je culpabilise de n'avoir pas senti venir ce drame irrémédiable et inacceptable pour une mère "normale".

    D'avance, merci pour vos conseils et commentaires.

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