Changer l’eau des fleurs

Surtout ne rien changer ! Tellement ce livre est une leçon d’apaisement, de sagesse ancestrale !
Violette Toussaint, “garde barrière” devient “garde cimetière” après avoir perdu sa fille Léonine (!). Puis son mari “disparu”, elle se relève à chaque épreuve, à sa façon. Sa fonction de gardienne de cimetière la transforme en confidente, receleuse de secrets intimes que lui confient ceux qui la croisent : familles de défunts, fossoyeurs, curé, chats, oiseaux, fleurs.

La question du deuil qui imprime tout ce livre y est traitée avec subtilité et infiniment d’humanité. Ce livre est un hymne à la nature, aux saisons, aux choses simples et si essentielles, au temps qui passe, celui des floraisons. Drames, rencontres, rebondissements s’entremêlent, dans un suspense avec coup de théâtre final inattendu. Le tragique, le comique s’y côtoient dans un patchwork incessant. Violette y apparaît comme une Madone apaisante, décalée, généreuse, démiurge inlassable et Inclassable, intercesseur, avec Sascha, son bon génie auprès des hommes (et femmes !)

Lisez-le, vite ! Bien sûr, il y a la mort, le chagrin, le mauvais temps, la Toussaint, mais la vie reprend toujours le dessus. Il y a toujours un matin où la lumière est belle, où l’herbe repousse sur les terres brûlées.

Yves C.

Tu grandiras autrement, dans l’amour que je te porterai toujours. Tu grandiras ailleurs, dans les murmures du monde, dans le vol d’un oiseau, au lever du jour, à la tombée de la nuit, au travers d’une jeune fille que je croiserai par hasard, dans le feuillage d’un arbre, dans la prière d’une femme, dans les larmes d’un homme, dans la lumière d’une bougie, tu renaitras plus tard, un jour sous la forme d’une fleur ou d’un petit garçon, chez une autre maman, tu seras partout là où mes yeux se poseront. Là où mon cœur demeurera, le tien continuera de battre.