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À la vie, à l’amour – Vivre après la mort d’un enfant

Ce sont trois mamans qui ont perdu chacune un enfant : Auguste, Siméon et Gaspard. Le livre commence par le récit de l’histoire de ces trois petits garçons, jusqu’à leur décès. Ces trois femmes nous raconteront comment elles se sont rencontrées et leur choix d’écrire ce livre ensemble.

Auguste avait cinq mois quand il est décédé le 21 décembre 2009… “Dans trois jours il faudra fêter Noël : rien n’a plus de sens.” Auguste a été le premier enfant de Camille et de Cyril ; elle avait 24 ans et Cyril 34 quand ils ont décidé de se marier.
Siméon, le 21 février 2013, est depuis huit mois dans la vie de Clémentine et de Yann, quand il est transféré des urgences au service d’oncologie pédiatrique à l’Institut Curie. Au soir du 1er avril 2015, ses parents son frère et sa sœur, sont venus à Curie et “tous les quatre autour de toi, nous t’avons dit que tu pouvais mourir”.
Gaspard est né le 30 Août 2013, accueilli par un frère et deux sœurs. Il est décédé dans les bras de sa maman, le 1er février 2017. Ses parents Marie-Axelle et Benoît ont déjà écrit pour lui un très beau livre : Gaspard entre terre et ciel (Editions du Cerf, 2018).

À la vie, à l’amour est joliment construit, les voix s’entrecroisent… et en toute fin du livre, s’y mêle celle du papa de Siméon. Un pas après l’autre, chacune à leur manière, ces mères nous diront le chemin du chagrin et celui de la reconstruction ; continuer à vivre, plutôt que survivre.

Elles abordent avec franchise leur vie de couple, ce que vivent les frères et sœurs déjà là. Elles parlent du désir d’enfant qui renaît, anticipent le bonheur de savoir qu’elles s’entendront encore, appelées “Maman” lors de nouvelles maternités espérées… et continuer de faire famille en gardant au cœur le petit qui n’est plus… et qui mystérieusement occupe une place, dans le cœur de chacun, de chacune dans la famille. Elles osent se dire heureuses autrement… avec et au-delà du manque.

J’ai aimé ce livre qui parle du deuil du petit, du tout petit, un livre écrit avec authenticité, beaucoup de simplicité aussi et de profondeur, non sans une certaine audace, car ces trois femmes, reliées entre elles, se disent chrétiennes et portent témoignage, de ci-de là et vers la fin du livre surtout, sur la manière dont elles se sentent reliées au ciel, se savent reliées aux autres.

J’ai ressenti ce livre empreint du souffle d’amour, comme aime à dire Lytta Basset*, ce souffle capable de nous élever dans l’apprentissage de la relation vraie et qui semble guider ces trois femmes. C’est à partir de ces expériences de mort affective, dit aussi Lytta Basset, que nous pouvons aller plus loin dans la capacité d’aimer et d’éprouver le caractère indestructible d’un lien.

“Car l’amour n’est pas plus fort que la mort, mais fort “comme” la mort : est solide le lien qui a été éprouvé comme solide, qui a cassé une ou plusieurs fois et qui s’est tissé différemment en tenant compte de tous les fils. Tant que notre amour n’a pas été confronté à la mort, sous telle ou telle forme, comment saurions-nous qu’il peut lui survivre ?” (Lytta Basset, Aimer sans dévorer)

dominique D.
en hommage à la vie, à l’amour
en hommage à Auguste, Siméon et Gaspard


*Nathalie Sarthou-Lajus, dans la revue Etudes, à l’occasion de la sortie du livre de Lytta Basset Aimer sans dévorer (Albin Michel, 2010), la présente comme “théologienne et pasteur protestante qui s’éloigne avec bonheur des concepts théologiques et d’une certaine “idéologie” chrétienne de l’amour pour coller au plus près de toutes les blessures d’amour”, celles de ces trois femmes et de tant d’autres : parents, frères ou sœurs, tous ceux qui ont aimé celui ou celle qui n’est plus.

Un commentaire

  1. C'est dur de lire quand on est déjà passé par le même chemin!
    Maman de:
    - Ilyas né le 17/06/2011 décédé le 23/10/2011;
    - Zakarya né le 25/06/2020 décédé le 23/10/2020.

    Non pas d'erreur de frappe neuf ans après ! Jour pour jour. Et la vie...

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