C’est l’histoire d’un couple : Amande et Guillaume et de leur petit qui n’est plus. Superbe ! C’est un film juste superbe, un film qui parle du deuil avec justesse et authenticité, qui parle du deuil de tous les deuils, du deuil “universel”, bien au-delà de celui d’un enfant.
Un scénario très bien construit
- le conte bouddhiste des graines de moutarde qui ouvre le film, raconté par Amande devant sa classe et se termine, raconté par Amande devant une salle, un public, une salle de cinéma qui vient de voir le film, un public : nous, moi qui suis dans la salle ;
- les surprises annoncées par Nans au début du film : une succession symbolique de rencontres avec des personnes vivantes et pleines de ressources, des surprises variées qui délivrent les messages forts du deuil au gré des mots que posent les partenaires de rencontres.
Après la mort du tout petit Gaspar, à peine un an, l’enfant d’Amande et de Guillaume, nous partons à l’aventure avec Nans, l’ami créatif et aimant, vivant, un homme rieur, au doux sourire et Amande bouleversante de chagrin et de vie, expressive, tellement expressive, Amande et son visage qui sait tout dire, qui accueille et qui offre le chagrin, la concentration, l’intégration, la compassion, le sourire et le rire aussi…
Tous deux, Nans et Amande marchent avec Mao, l’âne qui, comme Amande au début, résiste à tenter l’aventure mais qui marche… si on lui murmure à l’oreille le chemin. Mao porte la caméra.
Tous trois marchent, grimpent dans un paysage rutilant des beautés de l’automne et de la brume aussi.
La caravane tirée par la voiture de Guillaume le bâtisseur suit : une caravane et son ballon peint qu’on retrouvera plus tard, la caravane-cocon où Guillaume et Amande, le soir, la nuit, (ré)inventent la tendresse de leur couple.
La marche… prévue jusqu’au sommet “inatteignable” des Trois Becs.
Le deuil n’est pas un sommet à atteindre
Un film fort comme un conte, un chemin initiatique avec des personnages qui m’ont fait penser aux sept nains de Blanche-Neige, et des épreuves et des beautés, un conte merveilleux, envoûtant et si vrai.
Oui, comme les sept nains, parce que chaque rencontre incarne des facettes différentes – ici, du deuil – les situations, les contextes, les personnes décédées, les causes de décès, le temps d’après le décès, les messages délivrés au fil des mots, les regards, les visages, les chagrins, l’écoute, l’amour, un film plein d’amour.
Le ballon s’envole haut, très haut et dépasse les Trois Becs…
Qu’en sera-t-il trois ans plus tard ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Comment serez-vous quand vous l’aurez vu ? Car il faut aller le voir …
Et vous y entendrez cette phrase qui rassemble ce que nous dit le film : “Les vivants ferment les yeux des morts et les morts ouvrent les yeux des vivants”.
dominique D.
Ces témoignages nous font savoir que nous ne sommes pas seuls à vivre avec cette souffrance quotidienne, cette douleur permanente. Espérons que ce magnifique film témoignage représente le début d'une nouvelle place pour le deuil dans la société et la plateforme en cours.
Nos enfants nous manquent, chaque jour. Nous devons rester debout avec notre peine.
Merci du fond du coeur. Merci à l'association Apprivoiser l'Absence.
Annie, Maman d'Aurélien