Le psychiatre Christophe Fauré, un des parrains d’Apprivoiser l’Absence explique dans cette tribune pourquoi il lui semble nécessaire d’aller voir le film “Et je choisis de vivre”, sorti en salles en juin dernier.
“Si le deuil était un territoire, il en serait le cartographe”, c’est avec ces mots qu’Amande Marty, mère endeuillée d’un petit Gaspar et personnage principal du lumineux film Et je choisis de vivre, définit Christophe Fauré. De fait, rien de ce qui concerne le deuil n’est étranger à ce psychiatre spécialisé dans les ruptures de vie, auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, dont l’indispensable Vivre son deuil au jour le jour. Sollicité pour témoigner dans le film qui sort en salles ce mercredi 5 juin, il nous a fait parvenir cette tribune où il explique les raisons pour lesquelles tout le monde – endeuillé ou non – devrait aller voir ce film.
“Une mère perd son enfant. Cette mère, c’est Amande. Cet enfant, c’est Gaspar. Un bébé de quelques mois dont le petit cœur n’était pas assez fort pour porter la vie. Il s’est tout doucement éteint, comme une fragile bougie qui n’a plus assez de cire pour nourrir sa flamme. Et il laisse derrière lui ses parents qui, depuis, tentent de donner du sens à l’inconcevable.
C’est cette quête de sens que relate le très beau film documentaire Et je choisis de vivre, de Nans Thomassey et Damien Boyer. L’invitation à un voyage initiatique à travers les sentiers escarpés de la Drôme. Le parcours d’Amande et de Nans à travers une Nature dont la puissante beauté crée un écrin pour contenir la peine, à la rencontre de personnes ayant, tout comme Amande, connu la perte d’un enfant. Au fil des échanges avec ces parents, meurtris autrefois, mais aujourd’hui apaisés malgré le manque qui subsistera à tout jamais, se dessine un chemin. Le chemin du Deuil dont le seul mot fait frémir mais qui prend ici une dimension de tendresse, d’amour et de sagesse qui donne à ce film toute sa force et sa profondeur. Les larmes sont accueillies avec simplicité, le rire fuse au beau milieu de la détresse, les mains se rejoignent dans une union des cœurs qui révèle le meilleur de chacun. Il met en images la promesse qu’il existe réellement une lumière au bout de l’absurde tunnel de la perte d’un enfant… et de la perte de tout être aimé.
Et je choisis de vivre est un magnifique film que je vous invite à voir et à partager. Un film qui met à bas les tabous et les idées reçues sur le sens véritable du processus de deuil. Un film qui, sans pathos ni lourdeur, nous offre les justes mots pour nommer la peine et nous affranchir de la peur. Un indispensable message d’espoir qui nous met en résonance avec le cœur battant de notre humanité.”
Martin nous a quittés le 13 juin 2019, après un suicide le 14 mai et un long mois d’hospitalisation.
Vous m’aidez depuis la découverte de vos livres sur le suicide et le deuil.
J’aurais voulu trouver des contacts sur Angers pour échanger. Merci de me renseigner.
En toute amitié, Catherine