La plateforme “Mieux traverser le deuil” a lancé en avril un service d’écoute 24 heures sur 24 à l’attention des personnes touchées par le décès d’un proche. Un dispositif destiné à pallier le déficit de rituels en période de confinement qui rend le deuil encore plus douloureux. Pour réunir des écoutants formés et habitués à répondre à ce type d’appels en un temps record, “Mieux traverser le deuil” a fait appel au tissu d’associations existantes qui se consacrent au deuil ou à la fin de vie.
Apprivoiser l’Absence s’est d’emblée engagée aux côtés des initiateurs de la plateforme (Damien Boyer, Christophe Fauré, Tanguy Chatel…), et pas moins de quinze bénévoles de notre association se relaient en fonction de leur disponibilité, sur des créneaux de une à deux heures, pour répondre aux appels des endeuillés. Constat unanime des écoutants résumé par Claire : “j’ai trouvé beaucoup de souffrance”. Dans la période de confinement que nous venons de traverser, les accompagnements de fin de vie ont souvent été malmenés et le rituel des obsèques réduit au strict minimum. Une double peine qui a encore ajouté à la peine et la douleur de la perte. Pour autant, les appels n’émanent pas seulement d’endeuillés récents mais aussi de personnes qui ont vécu des deuils plus anciens, preuve s’il en est de l’intérêt d’un tel service d’écoute au-delà de la période de pandémie.
A son lancement, le service a peiné à se faire connaître. Le deuil a beau être l’expérience de vie la plus partagée, il continue d’avoir mauvaise presse dans les médias. Au fil des quelques articles parus et relayés sur les réseaux sociaux, le nombre d’appels quotidiens a cependant décollé et atteint une centaine par jour. Depuis le déconfinement, le chiffre a un peu baissé mais reste élevé. “Nous avions prévu d’arrêter si le besoin s’asséchait, mais pour l’instant nous continuons, explique Damien Boyer. Les bénévoles sont très très fidèles, sans eux, rien n’aurait été possible.”
Parallèlement, la plateforme est en train de lancer un forum qui sera dans un premier temps réservé aux seuls bénévoles, avant d’être ouvert à tous dans quelques semaines.“Mieux traverser le deuil” réfléchit également à la création d’un numéro vert qui pourrait compléter le dispositif. Quand déconfinement ne rime pas avec relâchement.