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La révolte

” Elodie était une petite fille ravissante, pleine de joie de vivre. Elle nous aimait et nous l’aimions. Alors pourquoi ? Pourquoi notre enfant ? Cette question, à laquelle nous ne trouvons pas de réponse, revient toujours. Dans les moments difficiles de sa maladie, elle a eu un courage extraordinaire, elle voulait guérir et, malgré son courage et sa volonté, elle nous a quittés. C’est révoltant, on ne peut admettre une telle injustice. ” Jean-Michel et Marie-Agnès

” Perdre un enfant est, il me semble, la pire des choses qui puisse nous arriver. C’est injuste ! Vous voyez tellement de vieillards grabataires qui attendent la mort dans des maisons de retraite. Vous vous dites alors : pourquoi lui et pas eux ? La normale n’existe pas ! Vous avez beau crier à l’injustice, vos mots se cognent à un mur et il n’y a rien. ” Patrick et Catherine C.

Un commentaire

  1. Chaque jour je me dis et me répète que la réalité n'est ni juste et injuste : elle est. On ne meurt pas de ce qu'on est malade, on meurt de ce qu'on est en vie.
    Un sage voit venir une femme, qui pleure la mort de son enfant, elle lui demande de lui ramener, de le faire revivre. Il lui dit : "va me chercher des graines de moutarde, une dans chaque village où tu iras". Plus tard, la femme revient "j'ai compris, dit-elle, j'ai compris car partout où je suis passée, un enfant était mort un jour".
    Il faut tant de temps pour ne plus être en colère, tant de temps pour réussir à être réaliste : la vie n'est pas une personne, elle ne nous octroie pas de bon point, elle ne nous donne rien parce qu'on est bon, ou jeune, ou quoi que ce soit d'autre. Elle n'est ni bonne ni mauvaise, ni juste ou injuste. Pourtant elle peut nous sembler si cruelle, alors qu'elle est juste la vie.
    Ce qui serait injuste, c'est qu'une loi de la vie soit instaurée depuis le début, "aucun enfant ne meurt", et que, très injustement, notre enfant à nous meurt. Là on pourrait qualifier cela d'injuste.
    Le deuil est si difficile, si submergeant, si douloureux, que peut-être, si possible, lentement, on peut extraire comme une épine cette colère et ce sentiment d'injustice, car il est irréaliste.
    Mais tout en vous disant cela, moi qui accompagne des personnes en fin de vie, il m'arrive encore parfois, face à une très vieille personne qui prend comme une offense la maladie et la confrontation à l'idée de sa propre mort, d'être en rage contre elle, et d'avoir envie de lui dire "vous qui avez cet âge, ni mon fils, ni mon époux ne l'aura".

    Alors je ressens cette rage et cette colère encore une fois, et encore une fois, je repense à la fable, et au fait que la vie jaillit, et en son sein contient la mort, quel que soit le moment.

    Je vous souhaite tant d'apaisement, nous qui suivons le même chemin ou presque.

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