Vous en croisez tous les jours sans le savoir,
Des parents qui ont perdu un enfant.
Ils ont souvent le regard comme éteint, absent, tourné vers leur manque,
Ils ont souvent les yeux brillants, brillants de larmes prêtes à couler,
Ils ont souvent un vague sourire teinté d’amertume en regardant les autres enfants,
Car ils leurs rappellent ô combien douloureusement tout ce qu’ils ont perdu.
Vous les évitez parce que vous ne savez que dire,
Vous changez de trottoir pour éviter de poser cette question “comment vas-tu?”,
Vous ne téléphonez plus car vos appels restent sans réponse,
Vous n’osez pas les inviter pour ne pas leur imposer votre bonheur ou parce qu’ils refusent systématiquement,
Vous ne comprenez pas qu’au bout d’un certain temps ils ne tournent pas la page pour recommencer à vivre.
Seuls restent ceux qui ont l’amitié chevillée au corps, ceux qui ont traversé la même horreur.
Ce que vous ne savez pas, c’est que la perte d’un enfant ce n’est pas “uniquement” la perte d’un être très cher,
La perte d’un enfant c’est l’anéantissement de l’avenir, l’arrachement à vif d’une partie de soi-même, la perte du sens élémentaire de la vie, la perte de tous ses repères et même parfois de son identité.
Chaque respiration devient un challenge, chaque jour se transforme en épreuve.
Le plus petit écueil devient insurmontable, la colère devient parfois une protection quand tout devient trop dur, l’envie d’arrêter sa propre vie nous effleure.
Même la caresse et la parole bienveillante peuvent devenir blessantes.
Alors ne parlez pas si vous ne savez que dire mais dites juste “je suis là”. Et surtout, continuez d’appeler, de laisser des messages, de proposer, car un jour, plus ou moins lointain, un jour un peu moins difficile, nous reviendrons vers vous. Car oui, s’il n’y aura plus de jours vraiment heureux, il y aura des jours moins malheureux.
Plus important encore, laissez-nous parler de notre enfant encore et encore, et parlez-nous de lui. Notre enfant n’est pas devenu un sujet tabou, nous avons besoin de le rendre vivant encore et encore par nos paroles, même si c’est en pleurant. En ne parlant plus de lui, c’est exactement comme s’il mourrait encore et encore. Aidez-nous à maintenir son souvenir en vie.
Natacha Foucot
Romain, je t'aime.
J'en avais 14...
C'était ma grande soeur chérie.
Le choc de sa disparition a été si violent que du jour au lendemain, j'ai perdu toute ma mémoire sur Carole.
Je ne me souvenais de rien d'elle, soudain : son visage, son rire, sa voix, toutes ses années vécues avec elle, dans la complicité et les rires, tout a disparu.
Entre mes 14 ans et mes 45 ans, j'ai perdu toute la mémoire de ma vie avec elle.
Il ne me reste que quelques bribes de souvenirs...
Expériences très étranges que celle de se dire : "Mais elle devrait être là dans cette situation. Mais où est-elle ?"
J'ai mis 25 ans pour ouvrir les albums et regarder ses photos. Nouveau choc. Violent.
Psychanalyse de 8 ans pour faire le deuil.
Pour commencer à faire le chemin du deuil.
Je suis en paix avec Carole depuis à peine 5 ans... Car sa disparition a anéanti ma jeunesse, la vie de mes parents, et j'ai vécu des émotions de peine, mais au fond, je lui en voulais de m'avoir 'abandonnée'... Chaos émotionnel, tissus complexes de sentiments contradictoires envers celle que j'aimais, qui est partie trop tôt...
Chaque jour, je pense à elle.
Carole ne m'a jamais quittée. Au fond. Tous mes proches, mes ami-e-s la connaissent désormais, connaissent son visage.
Je parle d'elle, pour qu'elle continue à vivre avec "nous". A sa façon.
A travers cette épreuve tragique, quand j'avais 14 ans, j'ai appris à aimer plus fort ceux qui me sont chers. L'amitié est importante.
Le souvenir d'une enfant partie trop tôt laisse une immense marque sur l'entourage.
Alors, je pense que dans cette épreuve partagée, on n'est pas seul. On peut en parler à son entourage. Et continuer à faire vivre l'être disparu à travers la mémoire, les souvenirs, les discussions.
Ce n'est rien par rapport à sa présence.
Mais c'est ce qu'il nous reste.
Il nous faut nous occuper des jeunes, des enfants. De ceux qui nous entourent. Je dirais : surtout des plus jeunes et des adolescents, quand ils sont directement touchés par la perte d'un frère, d'une soeur, d'un ami. Car s'ils sont pudiques sur leur douleur, elle peut aussi être une épine tout au long de leur vie.
Alors, nous, adultes, parents d'enfants ou jeunes disparus, c'est surtout aux jeunes vivants qu'il faut prêter attention.
Car ce sont eux les plus fragiles face à la mort d'un proche. A mon sens.
Courage à toutes ceux et celles qui vivent cette douleur. Je vous souhaite de meilleurs jours.
Que votre texte est magnifique! Un immense merci pour vos mots.
Ma Fille Yolane n'est pas morte. Mais mon chemin est celui du deuil. Vos mots sont le miroir de mes jours. Ils balisent mon chemin et m'aident à panser mon coeur.
Il y a cinq ans, ma fille m'a accusée de la taper au sang plusieurs fois par semaine. Elle avait huit ans. Elle est partie un matin à l'école et je ne l'ai plus revue. L'enquête pénale a donné un non-lieu, l'enquête sociale parle d'un conflit de loyauté dans le cadre d'un divorce houleux. Aujourd'hui, je ne vois plus du tout ma fille et je n'ai absolument aucune nouvelle d'elle. En décembre, je l'ai croisée par hasard sur un troitoir et elle s'est enfuie, de l'effroi plein les yeux. Là, j'ai compris...
L'absence est là, comme un déchirement. Je n'avais plus le choix: je ne pouvais plus fuir le deuil, l'acceptation est ma seule option pour continuer à vivre.
J'ai une chance, un jour, peut-être, si elle le désire, si elle le peut... Pour autant, c'est le deuil qui m'habite. Je dois la laisser aller pour moi aussi continuer. Je dois la laisser aller pour ne pas m'assoiffer. Je dois la laisser aller pour, peut-être, un jour la retrouver sans m'être asséchée.
Puissiez-vous me comprendre, vous dont l'enfant est mort, moi dont l'enfant est vivante mais m'est arrachée, de corps, de coeur et d'esprit.
Je vous embrasse, merci.
Nous savions la gravité de sa maladie.
Mais l’Esperance nous faisait avancer quand même...
Après le décès de mon mari, c’est mon fils qui s’en va...
Je croyais être forte, ayant déjà eu l’immense peine de voir partir mon Amour de 60 ans.
Perdre un enfant même adulte, c’est se sentir inutile pour l’avenir, c’est se sentir démembrée, j’ai l’impression qu’on m’a arraché mon cœur, je le cherche partout. Je le vois aussi, et puis étant croyante, j’ai tant prié pour qu’on lui laisse encore un peu de temps... Un rien me le rappelle, je sens ses mains glacées dans les miennes déjà avant qu’il ne me quitte.
Étant croyante, je rejette ce Dieu d’amour, qui n’a pas entendu les prières que de très nombreuses personnes, de la famille, des amis qui priaient pour lui.
Je ne peux plus rentrer dans mon église et, en ce moment, je ne supporte même plus les gens qui viennent à moi. Je me rabougris, plus rien ne m’intéresse...
J’aimerais rejoindre mes deux absents.
L’enfer, c’est la solitude; une famille décapitée n'est plus une famille. Je souffre le jour et la nuit, pourtant mon fils aîné, lui, est là, mais c’était moi qui devais partir.
Ouahh, quel texte!
Enfin, un texte ancré sur la réalité des parents endeuillés.
Tout est juste, sensé et tellement réaliste.
Merci, avec le coeur, de décrire l'abysse de nos tourments.
Olive
J'ai perdu mon fils de 14 ans le 29 novembre 2018. Il a grillé un stop en vélo parce qu'il jouait à cap ou pas cap, il s'est fait percuter par un camion et a atterri sur la tête. Hémorragie cérébrale, accident le 28 et je l'ai débranché le 29. Ce jour-là, toute ma vie s'est effondrée !
Je l'ai élevé seul pendant neuf ans, je n'ai vécu que pour lui pendant neuf ans. Après nous avons rencontré mon conjoint qu'il n'appelait pas papa mais le considerait comme tel ! Et pour ses 11 ans, nous lui avons fait son plus grand bonheur : sa soeur! Il l'aimait plus que tout. Suite à son décès, je me suis interdit de craquer parce que ma fille, sa petite soeur, avait encore plus besoin de moi.
Le 23 décembre, je suis tombée enceinte avec la pilule. J'ai hésité, mais je ne me suis pas sentie capable d'ôter cette petite vie. Du coup, tout s'est enchaîné vite. Ne pouvant accueillir un autre enfant dans l'appartement où nous vivions, il a fallu acheter une maison. Pour cela, nous nous sommes mariés.
Donc en un an, j'ai perdu mon fils, je suis tombée enceinte, nous nous sommes mariés, nous avons acheté une maison, nous avons déménagé et nous avons accueilli son petit frère. Tout ca en allant au cimetière tous les jours, en lui parlant tout le temps, en lui allumant 25 bougies par jour, en revivant l'accident tout le temps, le revoir pleurer quand je suis arrivée alors qu'il était déjà dans le coma.
Mais aujourd'hui, je n'ai plus rien à faire, plus de papier pour la maison, plus de dossier pour le mariage. Si m'occuper de mes deux crevettes de quatre ans et de quatre mois. Mais ça ne suffit pas pour étouffer cette putain de douleur qui me fait mal dans tout les os, qui m'étouffe, qui me réveille, je serre tellement les dents que j'en ai mal dans la mâchoire.
Je ne sais plus comment avancer, la douleur et le manque sont de plus en plus durs, je crève à petit feu même si je sais qu'il faut que je bouge pour mes bébés, je n'y arrive plus. Tout le monde dit avec le temps, ça ira mieux, je ne crois pas. J'ai l'impression d'être dans un gouffre sans fond.
Je les aime tant mes trois enfants.
Je viens de perdre ma fille de 25 ans qui s'est suicidée. Je vais assez bien par rapport à tout ce que je peux lire.
Je pleure en lisant votre témoignage et je voudrais vous aider en vous racontant une anecdote. Hier, je consulte un radiologue qui,dans un premier temps, m'annonce une très mauvaise nouvelle qui finalement n'en sera pas une ; mes larmes arrivent, je justifie mes larmes par le décès récent... Le médecin compatit longuement et m'annonce que son fils est tellement méchant que le voir se suicider ne lui ferait ni chaud, ni froid... Mes larmes se sont arrêtées net, j'ai tenté de montrer à cet homme qu'il ne fallait pas dire ça, qu'un jour il retrouverait son fils tel qu'il l'avait aimé. Je crois que je lui ai fait du bien.
En sortant du cabinet, j'ai mesuré à quel point j'avais eu la chance de vivre cette histoire d'amour de vingt-cinq ans avec ma fille. Rien ni personne ne pourra m'enlever ces précieuses vingt-cinq années même si elle est partie aujourd'hui.
A chaque fois que vous allez mal, essayez d'écrire quelques lignes sur votre enfant, un souvenir, une pensée... Votre texte s'enrichira tous les jours, il apaisera votre douleur et vous permettra de passer tous les jours un moment, seule avec lui.
Moi aussi, j'ai deux autres enfants. Je veux être une maman solide et gaie pour eux, parce qu'ils ont déjà perdu leur soeur.
Je pense très fort à vous. Vous n'êtes pas seule.
C'est juste inhumain, dévastateur. On est impuissant! On part avec elle! Oui, cent fois j'ai offert ma vie pour qu'elle vive! Mais je n'ai pas été entendue, ou ça ne marche pas comme ça!
Votre texte exprime ce qu'une mère peut ressentir lorsqu’elle perd un enfant, une partie d'elle. Et oui, seules les personnes qui vivent cette horreur peuvent comprendre !
Qu'on se donne toutes la main symboliquement pour avoir plus de force et continuer à vivre pour nos enfants et petits enfants qui sont là, et qui eux aussi ont besoin de nous.
Je ne supporte pas de voir les enfants des amies, eux grandissent, je n'arrive plus à m'occuper de sa sœur, d'un an sa cadette, je les aimais tous les deux ensemble, et je ne peux pas n'en aimer qu'un.
Cela paraît évident pour tout le monde de continuer pour l'autre enfant, mais en effet, continuer sans notre enfant est une absurdité. Notre fils est parti le 19 août 2019, cela fait plus de six mois et je sais que jamais je ne m'en relèverai.
J'attends juste, que le temps passe, ce temps qui a passé si vite depuis sa naissance, nous ne l'avons pas vu grandir; j'espère juste que le temps va passer aussi vite maintenant. Personne ne peut comprendre, mais moi je sais que le temps n'atténuera jamais une peine si profonde. perdre un enfant est insoutenable, incompréhensible. Il me manque tellement qu'il faudrait construire de nouveaux mots avec l'encre de ma souffrance, avec les lettres de mon coeur.
Mon coeur, lui qui tient alors que le sien s'est arrêté brutalement, à 14 ans, c'est une aberration ; vivre est une aberration. Malgré tout, il faut tenir pour son frère, et je le ferai pour que mon Loulou soit fière de moi, de nous, je le ferai pour que son frère vive tout ce que nous avons tenté de faire vivre à son frère et tout ce qu'il aurait aimé vivre.
J'ai une certitude maintenant : la mort n'existe pas, je conseille à tous de regarder ce documentaire de Valérie Seguin, ainsi que au-delà de notre vue, j'espère que cela donnera de l'espoir à tous ceux qui ont perdu un être cher ; eux sont bien, nous souffrons tellement de leur absence mais eux sont bien.
Courage à tous les désanfantés, je vous envoie toutes mes pensées, et peut-être que toutes nos pensées d'amour et de courage atténueront un peu le gouffre...
J'ai l'impression que je deviens folle.
Je l'entends partout chez moi. Je sens sa présence.
Chaque matin un parfum de lys embaume ma maison.
La barrière de mon escalier s'ouvre et se ferme.
Mon velux qui s'ouvre.
Ses pas que j'entends à l'étage.
Plein de faits qui font que je suis persuadée qu'elle est là.
C'est l'alcool qui l'a détruite.
Elle avait 34 ans.
Je me demande comment survivre après la mort de son enfant.
J'ai envie de la remettre dans mon ventre
Le 14 septembre 2019 s'en allait mon amour, ma fille Jenny, ma vie comme on s'appelait souvent. J'entends chaque matin, chaque soir le dernier battement de son cœur sur la machine et ce tracé plat. S'ajoute à notre impuissance face à sa douleur depuis des mois le devoir de l'accompagner jusqu'au bout de sa vie si courte. Alors comment est-ce possible de survivre à de telles épreuves ? Nous parents, jamais on ne peut juste imaginer ça. La vie ne m'intéresse plus sauf pour regarder mes autres enfants, son frère jumeau. Pourquoi doit-on souffrir alors que d'autres non ? ça me paraît tellement injuste, on ne supporte plus de voir les autres rire ou câliner leurs enfants.
Jai perdu mon fis le 16 juin 2011
Il avait 30 ans,je suis très triste, très seule ,je pleure beaucoup,il me manque énormément.
Merci pour avoir partagé ce texte si juste. Nos enfants étaient nos rayons de soleil, et nous avons perdu une grande partie de ce qui illuminait nos vies, nos espoirs de leur bonheur, de leur réussite, des petits-enfants qu'ils nous donneraient. Et ayant connu votre fille, je sais qu'elle rayonnait de sourires et de gentillesse.
Zoé nous a quitté il y a maintenant plus de 10 ans, et comme pour tant d'autres parents, pas un jour ne passe sans que je ne pense à elle, parfois de façon reposée, parfois dans les larmes les plus intenses.
Mais maintenant, je ne culpabilise plus de rire, parce que justement, elle aimait tellement rire, elle aimait tellement vivre, à nous de savoir détecter et apprécier ces petits moments tout simples, avec ceux qui restent... avec l'espoir que peut-être, pourquoi pas, un jour, ce sera elle qui me guidera à son tour.
Bon courage à tous,
Laurence
Votre texte est magnifique, quand on a vécu une telle épreuve on se retrouve dans vos écrits.
Le manque de ma princesse est terrible, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Mais à chaque jour suffit sa peine...
J'ai lu chaque commentaires publié à la suite de votre texte et je transmets toutes mes tendres pensées à ces personnes.
Je comprends et je partage vos sentiments.
Affectueusement,
Audrey
Merci pour votre texte que j'envoie souvent à des personnes de mon entourage qui ne comprennent pas que je puisse être encore si mélancolique quatre ans après l'assassinat de ma fille Marie au Bataclan.
Mais comme vous le dites si bien "la perte d’un enfant c’est l’anéantissement de l’avenir, l’arrachement à vif d’une partie de soi-même, la perte de tous ses repères... Chaque jour se transforme en épreuve". Je pense que votre texte leur permet de mieux me comprendre.
Comme beaucoup d'autres parents endeuillés, je tiens bon malgré mon immense chagrin, pour le frère de Marie mais aussi pour honorer la promesse que j'ai faite à Marie quand je l'ai vue la dernière fois allongée dans son cercueil, être forte pour son petit frère et son papa. Je suis comme quelqu'un qui gravirait l'Everest... Avancer et surtout ne pas tomber car je ne sais pas si je pourrais me relever... Mais l'Everest, c'est haut et c'est si difficile à gravir...
Merci Natacha.
Tout est dit dans votre texte, cela fait deux mois que mon fils Ethan est parti suite à un cancer; il n'y a pas un jour où je ne pense à lui; chaque jours passé est un jour de plus ou je vis avec cette souffrance et cette colère en moi !
Malgré tout, je dois essayer de continuer d’avancer pour mon épouse et mon deuxième fils.
Merci
Je voulais vous dire combien je vous comprends. Je viens de perdre mon fils unique suite à un suicide par pendaison. Il laisse deux petits enfants de deux ans et six ans.
Oui, vous avez raison, Natacha a tout dit... Permettez-moi de vous donner toute ma sympathie et mon très sincère SOUTIEN pour vous aider dans cette terrible épreuve.
Merci.
C'est très dur. Le manque de ma petite fille et soutenir mon fils en même temps. J'essaie d'être forte pour lui.
Que ma petite Olivia repose en paix. Bon courage à tous ceux qui vivent des moments difficiles.
J'ai réappris à vivre, à voyager, à rire ; et ceci sans avoir l'impression de lui être infidèle.
Bon courage à tous les parents qui connaissent ce drame ; votre enfant est toujours en vous et il vous demande de vivre : pour lui, pour vous et pour les autres.
Votre témoignage est beau mais vraiment triste et sans beaucoup d' espérance.
Pour avoir moi aussi perdu un enfant il y quelques années. Petit bonhomme blond qui a contracté une leucémie et qui est décédé en 2003. Je pense qu'il faut croire à fond en la vie, être un peu égoïste et rire, profiter. Mais c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Et puis, je ne sais pas pourquoi, certains voient le verre à moitié vide et d'autres à moitié plein.
Prenez soin de vous.
J'ai souffert aussi du comportement de ces gens qui changeaient de trottoir à mon approche, qui regardaient subitement le bout de leurs chaussures, qui m'évitaient. J'ai compris qu'on est bien seul quand on perd un enfant.
J'espère retrouver mon Nicolas, je lui parle, je lui demande de m'aider à continuer la route, j'ai fait un grand chemin mais le manque de lui est une souffrance infinie.
Je suis comme vous, je vis dans un autre monde depuis que j'ai perdu mon garçon d'un coma diabétique, cet été.
J'ai deux grandes filles adorables et cinq petits enfants. Malgré cela je ne sais pas si je vais réussir à continuer, je fais des efforts chaque jour pour faire bonne figure, mais cela m'épuise.
Je suis hélas de votre avis et partage la même souffrance que la vôtre...Mon Vincent nous a quittés le 5 avril 1994 à l'âge de 6 ans et demi de maladie orpheline... 26 ans bientôt que je survis à cette immense douleur de son départ.
J'ai appris à vivre avec pour ma fille de 4 ans à l'époque et pour mon fils né 5 ans après le décès de Vincent... J'ai toujours autant de mal à regarder ses albums, à parler de lui sans avoir les larmes aux yeux mais mon fils a gardé sa place d'enfant aîné dans mon cœur, pour toujours. Il fait toujours partie de ma vie, je vais lui parler et le fleurir au cimetière car c'est la seule façon que j'ai trouvée pour m'aider à survivre mais je sais très bien que jamais je ne pourrai m'en remettre...
Je me suis sentie bien seule lorsqu'il est décédé, nos amis nous ont tourné le dos, nos familles respectives aussi... Comme si nous avions la peste et que nous portions peut-être malheur. Cela m'a fait énormément souffrir mais j'ai pu me rapprocher d'autres mamans ayant vécu le même drame, avoir un réconfort et une écoute de leur part et plus tard, pouvoir être en mesure de leur apporter le même réconfort que j'avais eu.
J'ai parcouru un long chemin que je qualifierai de "chemin de Croix" et je vais maintenant à l'essentiel, je ne suis plus la même personne qu'il y a 26 ans. Je souhaite énormément de courage aux parents qui sont touchés par un tel drame qui est le pire qui soit à vivre.
Je vous adresse toute ma tendresse et mon soutien.
Le temps ne fait rien à cette affaire.
Oui se souvenir de Aude et parler d'elle, c'est un peu lui donner vie malgré l'absence.
Le deuil est double; c'est la perte d'un être cher mais aussi l'absence d'avenir. Avant de partir Aude nous avait dit:" c'est injuste, j'avais tant de choses encore à faire". Sans commentaire.
Les mots font parfois du bien et parfois du mal, mais c'est difficile l'absence !
Merci beaucoup