Chers parents, chers amis

Ces jours-ci, dans mes lectures, je suis tombée, sous la plume de Philippe Besson, sur ces lignes dont l’écho a résonné aussitôt en moi : “Voilà la chose la plus difficile : apprendre à vivre avec ses disparus… Les aimer infiniment pour ne pas être dévoré par le manque. Faire de cette pensée douloureuse une pensée calme. Passer de la douleur brute à la douceur fragile. Cela demande du temps, de la persévérance.”
J’y ai lu ce pourquoi les groupes d’entraide Apprivoiser l’Absence ont été créés : accompagner les parents qui ont perdu un ou plusieurs enfants pour accomplir ce cheminement dans le temps et la persévérance.
Depuis vingt-et-un ans, des parents en deuil ayant reçu l’aide de l’association se sont relayés pour accueillir ceux qui étaient touchés à leur tour. En ce début d’année 2015, je souhaite que cette belle chaîne de solidarité et d’entraide se poursuive et se renforce. Et je forme pour cela un certain nombre de voeux :
• Que de nouveaux animateurs viennent se joindre aux équipes actuelles d’Ile de France, de Vannes et de Marseille pour ouvrir nos groupes à davantage de parents ou frères et soeurs.
• Que le passage de témoin se passe dans la confiance en cette année de renouvellement de nos responsables et que les nouveaux abordent leur rôle avec dynamisme et créativité tout en restant fidèles aux valeurs essentielles de l’association.
• Que la mise en place de notre nouveau site Internet permette à Apprivoiser l’Absence d’être plus visible et offre une plus grande interactivité.
• Que la liste de nos adhérents s’allonge et nous donne ainsi une assise solide.
En ce début d’année, nos remerciements les plus chaleureux vont vers tous ceux qui, dans le bénévolat, par leur adhésion ou leur soutien financier, permettent que notre mission auprès des parents, des frères et soeurs en deuil perdure et se développe.
Enfin mes pensées vont bien sûr vers tous les parents, ceux que j’ai accompagnés, ceux que j’ai accueillis au téléphone, ceux que j’ai rencontrés individuellement et tous ceux que je ne connais pas. A tous, je dis mon affection; et je leur souhaite d’avoir trouvé ou de trouver “la douceur fragile”.
Véronique Poivre d’Arvor