Patricia et Francis perdent soudain leur fils Victor, âgé de 13 ans, tombé du toit de leur maison. Ils décident de surmonter cette épreuve; ils ont quatre autres enfants… Ils vont écrire un livre à “quatre mains”, chacun de son côté et nous faire partager peines, souffrances, tristesse, mais aussi le “Souvenir-Présent” de Victor, au travers de leurs mots, ici mots-passeports d’espérance.
Ce livre est tout de simplicité. Il faut faire face, au jour le jour, résister, lutter contre la grande douleur d’une vie, le non retour, l’irréversibilité de la mort d’un enfant, tellement difficile à admettre, perdurer avec une douleur “impartageable” et pourtant aller de l’avant, mus par une force, une nature peut-être indéfinissable, incompréhensible.
Tel est ce témoignage d’une douceur et d’un élan inentamable. Pas de certitudes absolues, de leçons à donner, pas de réponses toutes faites, mais Victor est là! Différemment.
Il faut lire ce livre, ce n’est pas “le guide du routard des parents endeuillés”; c’est le cheminement de chaque parent, traversé par la mort de son enfant, chacun “à sa manière”, à son rythme, chaque parent qui donne à lire le partage de cette épreuve. Ici le couple surmonte l’indicible, sans tricherie ni artifice et veut laisser une trace joyeuse de son enfant absent.
Yves C.
“Ils ne sont plus là, ils sont ailleurs. Leur vie a pris fin mais leur histoire continue. Il faut parler des morts, raconter leur vie, se souvenir de leurs joies, de leurs voix, de leurs humeurs, de leurs heures parfois si brèves sur terre. Il faut en parler parce que taire leur nom, c’est les faire mourir une seconde fois. Il faut en parler toute l’année, de janvier à décembre et recommencer.”
“Ils sont en nous. Ils sont au bord de nous. Jamais ils ne quitteront nos pensées, notre esprit, notre corps. Nos morts sont parfois si vivants en nous que ceux qui nous côtoient nous trouvent étranges, nous croient dérangés, obsédés à leur souvenir. Il ne faut jamais croire, pas même une seconde, que tout passe, que l’on se lasse de penser à eux. Un jour, un mois, un an, dix ans : tous les jours, c’est le lendemain de leur mort. Comment éviter le pire, périr aussi ? Heureusement il y a des mots, des mains, des regards qui soulagent et nous portent. Nos morts sont en nous, au bord de nous. Pour toujours. Evidemment.”
Extrait de la page 237