Apprivoiser l'Absence Groupe d'entraide pour parents, frères et soeurs en deuil
J’ai rencontré Anne-Dauphine Julliand en 2011, dans une petite librairie. Elle présentait son livre “Deux petits pas dans le sable mouillé”. J’ai été immédiatement conquise par sa personnalité, sa parole vraie qui me rejoignait dans la solitude de ma souffrance. Quelques jours après, je lui ai demandé si elle accepterait d’être “marraine” de notre association. Elle a tout de suite dit oui. Cette adhésion correspondait à ce qu’elle vivait: doucement, apprivoiser l’absence de Thaïs.
Neuf ans après, Anne-Dauphine nous fait un beau cadeau. “Consolation” est le récit, le ressenti, de ce que nous avons vécu, vivons et vivrons, nous, parents, dont les enfants sont partis avant nous. Nos sentiments, nos relations, nos attitudes, sont mis en mots. Nous nous identifions, nous partageons, nous ne sommes plus seuls.
Elle nous redit qu’il n’y a pas de “recette”, que nous sommes obligés de vivre avec cette insondable souffrance et pourtant parvenir à nous réjouir, quand elle desserre un peu les crocs. Qu’il n’y a pas de hiérarchie dans la douleur, car personne ne peut se faire juge de la douleur d’autrui. Non, “consolation” n’est pas un mot impossible. C’est simplement faire cohabiter en un même cœur, la douleur et la paix : “La douleur de celui qui pleure et la paix de celui qui est consolé”.
Les proches sont souvent démunis devant la souffrance : “une personne meurtrie a parfois besoin d’être à nouveau apprivoisée, même par ses proches, pour être consolée. Cela peut prendre longtemps et parfois décourager les plus persévérants”.
Consolés, consolants, simplement l’union de deux cœurs dans un même amour. Juste une main posée sur un bras : “je suis là”. Même si nous sommes définitivement seuls dans notre douleur, nous avons besoin que les autres soient là.
J’ai aimé qu’Anne Dauphine nous livre cette phrase de William Ernest Henley :
“Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes
Je suis le maître de mon destin
Je suis le capitaine de mon âme.”
Françoise S.
Anne-Dauphine Julliand sur France Inter lors de la sortie de “Consolation” >>