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Là où tu es, je ne suis pas

Le livre de Brigitte Barbier autour de la mort de Martin, son fils, après une maladie incurable, à l’âge de 12 ans, nous va droit au cœur, par la vivacité et l’acuité du ton.
La première partie raconte avec conviction, le combat de Martin et de sa mère, contre la maladie. Brigitte trouve en elle une force démultipliée par l’enjeu de la guérison à tout prix. Elle livre l’amplification de son rôle de mère “battante”, confrontée à l’insoutenable, et en même temps cultivant la fusion avec son fils.
Avant la naissance de son premier enfant, Martin, son questionnement était : “Pourquoi tu ne ferais pas le métier de mère ? J’allais faire ce métier trois mille pour cent quelques années plus tard.” Elle traite ainsi de son engagement de combat auprès de Martin. Elle se qualifie ainsi de “guerrière en croisade”.
La seconde partie, plus intime, s’appuyant sur le titre du livre, et l’éclairant, laisse s’instaurer un dialogue rapproché et intense entre la mère et son fils disparu. Bien souvent écrit dans le train qu’emprunte souvent Brigitte (un voyage dans le train de la vie) dans ses déplacements professionnels, cet échange, sans réponse, est “à fleur de plume” : “Etre libre comme toi, ne plus avoir peur de mourir. Puisque toi tu es mort, je peux bien mourir aussi. On ne devrait pas vivre en ayant peur de mourir. Etre mort, c’est autre chose, c’est peu importe quoi. Ce qui compte, c’est ici, le présent.”
C’est aussi un cri, des cris du cœur : “Je suis tellement affamée du goût que la vie avait avec toi”. L’émergence de l’intériorité du lien devient décelable au fil des pages. “Aujourd’hui, j’ai pensé que mon désir de lien avec toi me faisait l’inventer.” Plus loin : “J’avale le temps, et le souvenir de toi pâlit. Toutes les sensations de ta présence deviennent aquarelle.”
Au total, j’ai lu un livre emprunt d’une intimité de l’âme bouleversante, écrit d’une vive et belle plume, que je ne saurais que recommander de lire.
Gérard Grebert
Vice président Apprivoiser l’Absence

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