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Au sujet du corps

Si “le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas”, en revanche, le corps lui, a ses raisons que la raison connait.

Après la perte de leur enfant, de nombreux parents se sont retrouvés devant des problèmes de santé selon une échelle variable et non maîtrisable.

Une résistance plus ou moins longue où cet état n’était pas recherché mais infligé ceci malgré les efforts incontestables déployés pour le tenir à distance. Il n’y a pas une recherche médicale sérieuse et circonstanciée qui n’évoque le poids que ce corps est parfois dans l’incapacité de gérer après cette épreuve ultime. Aussi, ne s’agit-il pas de faiblesse…

Certes les bienfaits de la nature sont incontestables. Le repos (parfois difficile), les repas réfléchis ne se révèlent pas suffisants.

La pensée positive sincère peut s’avérer être un soutien si elle n’est pas un déni qui génère ses propres inconvénients. Malgré la vigilance et la conscience de ces faits, nous ne pouvons pas toujours faire taire cet état.

Bien heureusement certains ont pu résister et donner de l’espoir et, pour reprendre les termes de Geneviève Jurgensen “nous ne sommes pas tous égaux dans le malheur” ; cette constatation vaut ente autres aspects, pour les réactions de nos corps qui réclament le soulagement. Il ne me semble pas injustifié d’écouter sa douleur pour tenter de l’apaiser.

Manifestation de l’incarnation, nous devons voler à son secours au mieux du possible dans le respect, sans fanatisme et avec une attention soutenue. Le corps demeure le véhicule passeur de notre âme pour communiquer avec notre enfant nos pensées d’amour.

Annie, maman de Céline

4 commentaires

  1. Mounkoulou Marie Chantal
    Lorsque mon fils Patrick est parti il y a un peu plus de deux ans j'ai développé une hypertension artérielle très forte, je suis restée à 25 de tension sans symptômes et ne pouvant être soulagée par le traitement que le cardiologue me prescrivait; et je ne fixais plus également le potassium, tout ça accompagné d'une arythmie cardiaque.
    Deux ans après, je suis mieux dans ma tête. Je vis avec mon malheur qui ne me quittera jamais, le traitement a été arrêté.
  2. Chantal ( suisse)
    A la force de ne pas parler, d'être muette, je me sens souvent fatiguée avec des maux de dos, des angoisses mais on me dit souvent : "Toi ! tu es quand même en bonne santé, tu es solide avec ce qui t'est arrivé !"
    Je pense que dans mon corps fragilisé quelque chose finira par se casser.
    • dominique (Belgique)
      Bonjour Chantal,
      Pourquoi ne parlez-vous pas, pourquoi être muette ? Il faut parler, il faut pleurer, la douleur est si forte que si on la garde en nous, on est encore plus mal; il m'arrive souvent de pleurer seule, quand je travaille de chez moi, quand je suis seule dans ma voiture, mon esprit part et je pleure; très dangereux mais quand cela arrive, j'ai l'impression que je peux me laisser aller, les enfants sont absents, ma tristesse est à moi et je peux me laisser aller et pleurer; ma colère sort, je déteste ma vie, je me demande pourquoi moi, pourquoi Nicolas si jeune, si plein d'idées pour son magasin, pourquoi cette injustice et je pleure de rage de colère mais je le fais et après je suis si fatiguée, si vide, si épuisée mais je suis persuadée que la douleur pour mon corps est meilleure; j'ai toujours aussi mal en moi, le vide sera là pour toute ma vie mais si la douleur de corps peut un peu diminuer, c'est mieux.
      Si vous avez besoin de parler, ce site est très bien, je trouve.
      Dominique (de Belgique)
  3. dominique (Belgique)
    Quand j'ai perdu Nicolas il y a deux ans, je me suis si fort contracté que je me suis cassée deux côtes. Je n'ai pas compris tout de suite que cette fracture venait du fait de me contracter en pleurant, de me retenir de pleurer quand j'en avais besoin.
    J'ai fait une radio et mon médecin m'a demandé : mais qu'as tu fait ? Du sport, des mouvements brusques et j 'ai répondu non je ne fais plus rien, je survis et je pleure très fort parfois avec des gros spasmes. Il m'a expliqué alors que cela pouvait arriver de tellement se contracter ou d'avoir des forts spasmes que cela pouvait arriver. Deux ans après, j'ai toujours une côte cassée et j'ai toujours aussi mal quand je pleure, je tousse ou même quand je ris avec mes autres enfants, j'ai une douleur en moi, un vide depuis que Nicolas est parti mais j'ai aussi une douleur physique. Qui pourrait croire cela possible ? Moi je n'y croyais pas mais la réalité est bien là.
    Dominique (Belgique)

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