Blessures

François-Xavier Perthuis signe un deuxième livre, Blessures Récit. Oui, un récit de sa vie. Il est l’ainé de sa fratrie et tout enfant qu’il est, il perd sa petite sœur Christine, mais il ne comprend pas très bien l’enjeu de la mort de cette enfant dans sa vie.

“Quant aux gendarmes et aux voleurs, je me demandais qui avait bien pu inventer un jeu aussi stupide. Je regardais mes copains qui faisaient semblant de se tuer, ou semblant d’être morts, comme ça, devant tout le monde, j’avais honte pour eux. Le décalage que je vivais était trop grand. Moi, ma petite sœur, elle n’avait pas pu dire ‘pouce’. Elle était morte et c’était pour de vrai.”

Il perd aussi un petit frère qui n’a jamais quitté la maternité. Cela est si abstrait.

Il traverse cette vie et cherche à comprendre, cherche des informations, veux mettre du sens dans ce qu’il vit. Il grandit.

“Après ces grandes vacances et avec cette nouvelle rentrée, ma vie redémarrait, comme si le temps était venu de sortir de la léthargie d’un long hiver. Le temps des ‘années blanches’ était révolu.
Le jour s’était levé.
Sorte de métamorphose.
Douze ans après la mort de Christine.”

Les réflexions de l’auteur sont plus posées et plus matures ; moins vives que dans Des âmes vives, ses émotions sont authentiques. Certains thèmes de la spécificité du deuil dans la fratrie sont abordés : ne pas oser en parler avec les parents et difficilement avec d’autres membres de la famille, mettre du sens dans ce qui arrive, et un rituel symbolique qui permet à l’auteur de faire avec… sans cette petite sœur et sans ce petit frère.