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Dix conseils pour prendre soin de soi

profil-merAu lendemain du deuil de nos enfants, nous sommes physiquement épuisés, moralement désorientés, psychologiquement détruits… Le sens de notre vie a disparu. Et pourtant il faut continuer pour ceux qui nous entourent et pour nous-mêmes. L’urgence est alors de se ménager.

Voici “une trousse d’urgence” de dix propositions essentielles pour “prendre soin de soi”. Bien sûr, chaque personne en deuil est unique, chaque deuil est unique: ces propositions sont des orientations à utiliser au gré de chacun et des difficultés qu’il traverse.

1 – Se soustraire à la pression sociale
Votre entourage, vos proches, votre famille, vos amis, vos collègues… Chacun va essayer de vous donner des conseils et des injonctions contradictoires auxquelles vous avez du mal à répondre. Même s’il est difficile de faire face à cette pression, recentrez-vous sur vous et décidez ce que vous avez envie de faire, en fonction de vos goûts, de vos choix, de vos croyances. C’est cela et rien d’autre qui aura le plus de sens pour vous.

2 – Économiser son énergie physique
Le deuil consomme toutes vos énergies et votre forme physique va en souffrir pendant un certain temps. Chaque jour, limitez-vous à faire ce que vous pouvez dans les tâches indispensables. Ce minimum constitue déjà un exploit.

3 – Économiser son énergie psychique
Tout ce à quoi vous avez cru jusqu’à présent est remis en cause. Aussi concentrez votre énergie personnelle indispensable en ce moment intense. Essayez d’éviter les conflits extérieurs, ce n’est pas le moment de les régler.

4 – Rechercher des personnes et des activités “aidantes”
Recherchez les activités qui vous font du bien, celles que vous aimiez “avant”. D’autres vont apparaître au sein d’associations, de groupes d’entraide, de conférences. De plus, des professionnels de santé peuvent vous soutenir. Et la lecture de livres sur le deuil est aussi une manière de confronter son vécu et d’avancer dans son deuil.

5 – Faire attention à son état de santé
Surtout pendant les deux premières années, le choc du deuil entraîne une baisse des défenses immunitaires. Des maladies latentes peuvent survenir pendant cette période. N’hésitez pas à consulter votre médecin et surveillez votre état général.

6 – Conserver une bonne estime de soi
La proposition peut paraître absurde. Mais lors de la mort d’un être cher, on se sent toujours un peu coupable. On regrette de n’avoir pas dit ou fait quelque chose. Aussi, il faut recentrer les événements avec justesse et se souvenir de tout ce qui a été dit et fait, le rôle que l’on a joué dans la vie de la personne aimée. Chaque jour, vous vous confrontez à une souffrance indicible. Une bonne estime de vous vous aidera à faire face avec courage à l’épreuve.

7 – Il y a des jours ou trop c’est trop !
Il n’est pas possible de se couper de tout. Mais sachez volontairement vous retirer du monde pour un temps limité. Cela vous permettra de retrouver du souffle pour faire face à nouveau.

8 – Se nourrir spirituellement
Vous pouvez “nourrir” votre esprit par des choses qui peuvent vous faire plaisir. Et là chacun est différent : pour l’un, ce sera un promenade en pleine nature; pour l’autre un concert, un spectacle… Autant d’activités à envisager non plus comme des loisirs mais comme des sources de réconfort.

9 – Remettre les soucis à leur juste place
Dans cette période extrêmement tourmentée, il convient de minimiser les “problèmes” du quotidien, de remettre à plus tard les tâches qui demandent trop d’efforts. Bref d’aplanir les montagnes en collines.

10 – Saisir tous les petits bonheurs que la vie donne
Accrochez-vous à ces instants privilégiés qui redonnent de la saveur de la vie : parler avec un de vos enfants, votre conjoint, un ami. Les jours vont succéder aux jours, les mois aux mois, les années aux années… Ces petits bonheurs accumulés constitueront autant de forces supplémentaires pour faire face au deuil que vous traversez.

Demain est un autre jour
Il faut du temps pour devenir cette nouvelle personne qui pourra vivre l’absence extérieure de l’être disparu mais aussi sa présence intérieure. Prenez ce temps.

Valérie M.

2 commentaires

  1. Mathilde est morte à 19 ans, après 5 années de souffrances, d'hospitalisations et d'opérations trop nombreuses. Elle s'est battue avec un courage magnifique, me cachant ses appareillages qui l'ont maintenue jusqu'à ce que son cœur s'arrête définitivement.
    Ça fait 12 ans que j'ai refermé son cercueil et la douleur est toujours aussi insupportable, à me couper le souffle des que j'y repense.
    Bien sûr, j'essaye d'invoquer les souvenirs heureux mais sa petite voix, ses gestes d'amour pour moi déclenchent une douleur incontrôlable et les larmes coulent.
    Ma famille a été dévastée par cette perte et n'aborde jamais le sujet.
    Quelqu'un aurait-il un conseil autre que les habituelles recommandations de consulter tel ou tel praticien qui ne pourront rien faire ?
    Merci d'avoir vu mon témoignage.
  2. Je trouve que ces conseils sont très justes et c'est ce que j'applique depuis le décès de ma fille de 15 ans, suite à un cancer, il y a deux ans.

    Je ne laisse plus les personnes m'envahir ave leurs conseils, je prends du temps pour moi et pour dire "non" quand trop c'est trop.

    Aujourd'hui le principal, c'est de m'occuper de moi sans oublier les autres, mais savoir me faire du bien.

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