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Culpabilité obsessionnelle, culpabilité existentielle

Culpabilité obsessionnelle, culpabilité existentielle

La personne endeuillée est alors portée à se faire des reproches du genre : « Pourquoi ne lui as-tu pas parlé avant qu’il ne parte ?… Tu aurais dû lui dire plus souvent que tu l’aimais… Pourquoi ne t’es-tu pas réconcilié avant qu’il ne meure ?… Tu aurais dû en prendre soin davantage… Tu as été stupide, regarde comment tu as agi… »
Souvent, la personne endeuillée a tendance à se comparer aux autres : « Regarde comme elle est courageuse, elle ne fait pas d’histoires, elle… Si tu avais été prévoyante, comme ton mari te l’avait dit, ça ne serait pas arrivé… etc. »
Ce genre de dialogue intérieur est très épuisant. Il ronge les forces et fait qu’à la fin on s’accuse de s’accuser. Il crée même de petits états dépressifs.
Il arrive souvent que la culpabilité obsessionnelle provienne de ce que l’on n’a pas dit tout ce que l’on avait sur le cœur à la personne disparue. Le non-dit se retourne contre soi et se fait accablant. À d’autres moments, on est tellement épuisé, à cause des soins à la suite d’une longue maladie, que l’on ne peut supporter la charge émotive du deuil. Des frissons nerveux parcourent le corps, comme des mouvements d’anxiété.
La culpabilité existentielle est, au contraire, l’acceptation du fait d’être des humains limités, avec des faiblesses, des défauts et la capacité de faire des erreurs.
Le grand remède à la culpabilité obsessionnelle, c’est de se reconnaître démuni, impuissant, faible devant les malheurs qui dépassent les forces humaines. En un mot, c’est « accepter les limites humaines ».

Jean Monbourquette
Groupe d’entraide pour personnes en deuil.
Comment l’organiser et le diriger
éditions Novalis, 1993

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