Accueil / Actualité / Sélection ciné, séries et théâtre autour du deuil des parents et de la fratrie après la mort d’un enfant, d’un frère ou d’une sœur

Sélection ciné, séries et théâtre autour du deuil des parents et de la fratrie après la mort d’un enfant, d’un frère ou d’une sœur

Par Olivier Milot, journaliste, membre d’Apprivoiser l’Absence

L’éventail des oeuvres citées ci-dessous ne se prétend pas exhaustif. Les créations audiovisuelles et théâtrales ont été vues et appréciées

Films et documentaires 

Combien de films ont pris pour sujet le deuil des parents ou des frères et sœurs depuis la naissance du cinéma ? Au moins une centaine, beaucoup plus si on y ajoute les courts-métrages et les documentaires. Cette thématique douloureuse a en tout cas inspiré quelques très grands noms du cinéma (Nanni Moretti, Manoël De Oliveira, Pedro Almodovar…) et produit des chefs-d’œuvre bouleversants. En voici une sélection.

Fiction parents

Still walking (Kore-Eda Hirokazu, 2022). Une journée d’été à Yokohama. Une famille se retrouve pour commémorer la mort tragique du frère aîné, décédé quinze ans plus tôt en tentant de sauver un enfant de la noyade. Le réalisateur japonais offre la chronique cruelle et tendre d’une réunion de famille sur laquelle plane le souvenir du fils disparu, mais où la vie résiste tant bien que mal.

If Anything Happens, I Love You (Michael Govier et Will McCormack, 2020). Oscar mérité du meilleur court métrage d’animation en 2021, ce film (12 minutes) sobre réalisé presque entièrement en noir et blanc capture avec une sensibilité et une originalité rares le vide immense laissé par la mort d’un enfant.

So long my son (Wang Xiaoshuai, 2019). Liyun et Yaojun forment un couple heureux jusqu’à la noyade accidentelle de leur fils dans la Chine du début des années 1980 qui a instauré la politique de l’enfant unique. De cet événement tragique, le cinéaste tire un mélodrame magistral et magnifiquement interprété. Une fresque hantée et bouleversante qui parlera à tous.

– Une semaine et un jour (Asaph Polonsky 2016). Après les sept jours de deuil que prévoit la tradition juive, Eyal tâche de renouer avec les vivants en passant du temps avec un ami de son fils défunt. Une comédie dépressive inégale où la désacralisation du deuil vire progressivement au film rempli d’humanité.

Voyage en Chine (Zoltan Mayer, 2015). Une nuit, une sonnerie de téléphone dans un pavillon. Liliane apprend la mort de son fils en Chine. Elle décide de partir seule vers ce bout du monde pour rapatrier son corps. Voyage en Chine magnifiquement interprétée par Yolande Moreau parle le langage universel des films initiatiques et laisse entrevoir une possible renaissance au bout du long chemin de la perte et du deuil.

J’enrage de son absence (Sandrine Bonnaire, 2012). Inconsolable depuis la mort de son fils dans un accident de la route dont il se sent responsable, un homme reporte son affection sur l’enfant de son ex-compagne. Le premier film de fiction de Sandrine Bonnaire est une œuvre déjà très maîtrisée et surtout profondément humaine. La réalisatrice aborde frontalement la douleur de son personnage principal incarné par un William Hurt bouleversant.

Rabbit Hole (John Cameron Mitchell, 2010). Becca et Howie ont vu leur enfant unique se faire renverser par une voiture. Huit mois plus tard, ils cherchent toujours leurs marques, et d’abord l’un avec l’autre… Ces variations sur les phases successives du chagrin sont d’abord une partition pour une actrice. Nicole Kidman, qui a co-produit le film et l’investit passionnément mais sobrement, entre colère et larmes ravalées.

La Chambre du fils (Nanni Moretti, 2001). Le séisme provoqué par la mort brutale d’un enfant. Moretti filme le deuil (celui des parents mais aussi de la fratrie) avec une pudeur et une justesse magnifiques. Bouleversant mais sans pathos. Palme d’or à Cannes en 2001.

Je rentre à la maison (Manoël De Oliveira, 2001). Gilbert Valence (Michel Piccoli) est un immense et vieux comédien de théâtre. Un soir à l’issue d’une représentation, la tragédie fait irruption dans sa vie avec la mort de sa femme, sa fille et son beau-fils dans un accident de voiture. Si le film évoque la perte, le deuil et la vieillesse, il le fait avec une intelligence et un talent rares. La dernière œuvre lumineuse, grave et légère du grand cinéaste portugais.

Tout sur ma mère  (Pedro Almodovar, 1999). Le combat d’une mère, prête à tout pour surmonter la mort de son fils. Coup de cœur de la critique et du public dans le monde entier, Tout sur ma mère a provoqué un émoi unanime et a reçu l’année de sa sortie l’Oscar du meilleur film international. Sans rien renoncer de son originalité, le cinéaste espagnol mêle savamment dans ce film plein d’amour et d’humour, des sentiments universels et ses convictions personnelles.

Ça n’arrive qu’aux autres (Nadine Trintignant, 1971). Il y a des décennies déjà, le cinéma s’emparait – rarement il est vrai – de la question du deuil. Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni prêtent leur immense talent pour incarner cet impensable qu’est la perte d’un enfant survenu au couple Trintignant. On regarde le film comme un témoignage sur une expérience bouleversante. C’est admirablement filmé, joué, et la fiction est trop lourde de réalité pour ne pas toucher chacun d’entre nous.

Fiction frères et sœurs

Un vrai bonhomme (Benjamin Parent, 2022). Tom compte sur les conseils de son frère aîné, Léo, archétype du mec cool, pour s’intégrer dans la jungle de son lycée. Sauf que cette complicité rassurante comble en réalité une absence insupportable : Léo est mort dans un accident de voiture quelques mois plus tôt. Ce premier long métrage transforme la classique quête de popularité d’un lycéen de banlieue en une subtile histoire de deuil. Et de réinvention de soi.

Amanda (Mikaël Hers, 2018). La vie de David bascule quand sa sœur, mère célibataire d’une fillette de 7 ans, est tuée dans un attentat. Un film de deuil lumineux et d’une éblouissante délicatesse. On en ressort le cœur serré mais plein d’espoir.

Manchester by the sea (Kenneth Lonergan, 2016). Un homme, séparé de sa femme vient de perdre son frère et doit devenir, malgré lui, le tuteur de son neveu âgé de 16 ans. Manchester by the sea dépasse la chronique émouvante grâce à Casey Affleck qui donne au film une grande dignité : alors que tout, rencontres et réminiscences, devrait provoquer des torrents de larmes ou des cris de douleur chez le personnage, le comédien résiste comme minéralisé par le chagrin.

Enez Eusa (Mathilde Sebille, 2009). Maëlle a six ans, son petit frère est mort. Sur l’île d’Ouessant, rythmée par les vents, Maëlle tente de maintenir sa place au sein d’une famille endeuillée. Un court métrage d’une grande délicatesse.

La Chambre du fils (Nanni Moretti, 2001). (Cf. Fiction parents)

Des gens comme les autres (Robert Redford, 1980). Une famille américaine de l’upper middle class se disloque insidieusement après la mort accidentelle du fils aîné, et la tentative de suicide du cadet. Pour sa première réalisation, Robert Redford s’attache à enregistrer patiemment les séquelles de ce drame. Le film a un peu vieilli mais reste attachant.

Documentaires parents

Dites-leur que je suis vivant (Caroline Conte, Robin Thomas, 2019). Ce documentaire poignant raconte l’histoire de parents en deuil qui vivent entre deux mondes, celui de leurs enfants morts trop tôt mais autrement présents, autrement vivants ; et celui dans lequel il faut bien continuer à vivre et qui enveloppe trop vite ces enfants d’un halo de silence. Le film est sans arrêt sur un fil. Émouvant mais sans pathos. Juste dans les mots qu’on y entend, dans les silences que les réalisateurs laissent parfois s’installer. Beau aussi, dans les images, le soin apporté au cadrage. Chacun s’y retrouvera, chacun s’y reconnaîtra.

Et je choisis de vivre (Nans Thomassey et Damien Boyer, 2019). La quête de sens d’une mère qui a perdu son jeune fils donne naissance à un film lumineux qui parvient à mettre des mots sur le deuil et entrevoir la possibilité d’un nouvel élan de vie.

La vie après le suicide d’un proche (Katia Chapoutier, 2017). Il y a un an, cinq ans ou dix ans, leur enfant, leur compagnon ou leur(s) frère(s) se sont suicidés. Autour de ce deuil si singulier qu’est le suicide, des parents, des compagnons et des soeurs témoignent de leur douloureux chemin vers la reconstruction dans un émouvant film choral. Voir le documentaire

Documentaires (et vidéos) frères et sœurs

Benjamin (Antonin Schopfer, 2024) réalisé par Antonin Schopfer, membre d’Apprivoiser l’Absence, fratrie Ile de France. En septembre 2024, nous avions organisé une projection suivie d’un échange avec Antonin.
Le 25 juillet 1985 naît Benjamin, mon petit frère. Il meurt trois jours plus tard. Ma mère et moi ne le voyons pas. Aucun rituel, aucun accompagnement. Comment faire le deuil de ce qui a à peine existé ? Comment avancer lorsque les morts prennent plus de place que les vivants ? Trente-quatre ans plus tard, ces questions se posent encore alors je prends ma caméra et ouvre un dialogue avec mes parents. Lien d’accès sur Vimeo, mot de passe : Benjamin

Le bruit sourd de nos pas (Tara Brown, 2024). Tara Brown a participé aux rencontres des frères et soeurs endeuillés, et a, parallèlement, réalisé ce premier film documentaire.
Que peut-on partager de nos deuils ?
Face à deux destins arrachés par la violence patriarcale, père ­et ­fille­ tentent­ de­ se­ retrouver.­
Où peut les amener leurs cheminements croisés dans le deuil ?

Evelyn (Orlando von Einsiedel, 2019). Hantés par le suicide d’un des leurs, les membres d’une fratrie traversent le Royaume-Uni à pied. C’est le frère aîné qui aura l’idée de cette marche douze ans après la mort d’Evelyn et en fera la matière de ce film émouvant et ancré dans la réalité, qu’il réalisera dans l’espoir d’y trouver une forme d’apaisement et de fissurer le mutisme qui s’est installé au sein de la fratrie sur ce deuil.

Et je choisis de vivre (Nans Thomassey et Damien Boyer, 2019). (Cf. Documentaires parents). Les réalisateurs consacrent une longue émission au deuil des frères et sœurs. On peut la visionner en cliquant sur le lien qui suit (replay n° 15): https://mieux-traverser-le-deuil.fr/replay/

Carré 35 (Eric Caravaca, 2017). Eric Caravaca enquête sur sa propre famille, et sur lui-même, et cette sœur aînée morte à 3 ans, dont il ne sait plus comment il a appris l’existence. Carré 35 est un film habité. Hanté, même. Qui ose la transgression mais où dominent, malgré tout, douceur, rigueur, élégance. Chaque mot est pesé, chaque note de musique (de Florent Marchet) pensée.

La vie après le suicide d’un proche (Katia Chapoutier, 2017). Il y a un an, cinq ans ou dix ans, leur enfant, leur compagnon ou leur(s) frère(s) se sont suicidés. Autour de ce deuil si singulier qu’est le suicide, des parents, des compagnons et des soeurs témoignent de leur douloureux chemin vers la reconstruction dans un émouvant film choral. Voir le documentaire

Des frères et sœurs témoignent (Apprivoiser l’Absence, 2018). Court-métrage de témoignages de frères et sœurs réalisé à l’occasion des vingt ans d’Apprivoiser l’Absence.

Des frères et soeurs témoignent

Le Mandala, advita films, 2015. https://advita.com/mandala/

Association Locomotive, 2015

Frères et sœurs : Je t’aime, moi non plus (Sarah Perrig, 2016). La fratrie

Son frère, sa sœur, la fratrie est-ce la relation parfaite dont tout le monde rêve, est-elle au contraire compliquée et ambivalente, s’avère-t-elle une entente obligée ou un lien fondateur ? Tout cela à la fois. Ce film est un voyage dans quelques constellations fraternelles, heureuses ou conflictuelles analysé par des spécialistes, dont le pédopsychiatre Marcel Rufo. Ce film renverse un cliché: une fratrie n’a parfois pas besoin de lien de sang pour être harmonieuse, comme l’attestent les enfants d’une famille recomposée. A voir sur le site des Bibliothèques de Paris

Le décès de mon petit frère (Gymlia, 2016). A voir sur Youtube

Le rituel au cœur du lien familial (Marthe Sébille, 2011) sur un projet de Dominique Davous, Apprivoiser l’Absence. Témoignage d’une mère et de ses deux filles qui ont mis en place des rituels collectifs ou individuels après le décès de leur fille ou sœur, la dernière-née de la fratrie. Il y a ce qui rassemble et ce qui se vit seul. Ces témoignages sont ponctués par l’intervention de Catherine Le Grand-Sébille, socio-anthropologue qui rappelle l’importance des rituels et leur fonction.

A voir sur Youtube

Séries

 

Depuis la tutélaire Six Feet Under, la question du deuil n’est plus taboue dans les séries. Elle en est même devenue un de ses sujets de prédilection. Pour les scénaristes, le deuil est un puissant moteur dramaturgique, mais s’il est devenu propre à la série, c’est aussi parce que le temps long spécifique au genre sériel résonne avec celui du deuil. A contresens des normes de rapidité de notre société et du déferlement d’images véhiculé par les réseaux sociaux, les scénaristes peuvent y trouver l’espace de liberté où raconter qu’on ne passe parfois pas à autre chose par la seule volonté, voire que certaines choses ne passent pas. Dans les très nombreuses séries où la question du deuil est désormais évoquée, celles qui concernent celui d’un enfant, d’un frère ou d’une sœur, sont plus rares. La plupart sont des séries policières et n’abordent pas la question frontalement mais peuvent la traiter avec une grande finesse au travers du cheminement de leurs personnages. Vous pouvez trouver la plupart de ces séries sur des plateformes ou en vidéo à la demande.

Parents

Happy Valley, série britannique créée par Sally Wainwright. Le portrait âpre et émouvant de Catherine Cawood, policière, dont la fille s’est suicidée, huit ans plus tôt, après avoir été victime d’un viol, laissant un bébé de quelques semaines.

Broadchurch, série britannique créée par Chris Chibnall. Série policière qui s’ouvre par la découverte du corps d’un petit garçon de onze ans au pied d’une falaise et rend compte de l’effroi de ses parents et de ses proches tout au long de l’enquête.

The Killing, série danoise créée par Soren Sveistrup. Une enquête policière sur les traces d’une adolescente assassinée et une évocation sensible des abîmes traversés par les parents.

Les Revenants, série française créée par Fabrice Gobert. Dans une petite ville de montagne endeuillée, des familles voient soudain revenir leurs morts. Parmi ceux-là, Camille, adolescente tuée dans l’accident d’un car scolaire qui retrouve ses parents dévastés par son décès.

Kidding, série américaine créée par Dave Holstein et réalisée par Michel Gondry. Marionnettiste d’une célèbre émission pour enfants, Jeff (Jim Carrey) vit dans les ténèbres du deuil depuis que son fils a été tué dans un accident de voiture. On pleure et on rit à cette série portée par un Jim Carrey hypnotique.

The Last of us, série américaine créée par Neil Druckmann et Craig Mazin. L’itinéraire, dans un monde postapocalyptique, d’un père brisé par la mort de sa fille de douze ans, tuée par un soldat au début d’une épidémie mondiale.

Frères & Sœurs

Kamikaze, série suédoise créée par Johanne Algren. Le jour de ses 18 ans, Julie perd son frère et ses parents dans un accident d’avion. Electrocutée par le choc, elle s’engage dans une série d’expériences existentielles et de situations où elle se met en danger. Une dramédie explosive.

The Bear, série américaine créée par Christopher Storer. Carmen, jeune chef cuisinier, tente de relancer le restaurant familial, après le suicide de son frère aîné. Une plongée émouvante et exigeante dans la dépression hyperactive.

Kidding, série américaine créée par Dave Holstein et réalisée par Michel Gondry (Cf. Séries parents).

Théâtre

 Depuis une dizaine d’années, des auteurs, des comédiens, des metteurs en scène explorent la mort et le deuil d’un enfant, d’un frère ou d’une sœur : création-témoignage ou adaptation d’un livre. Après un passage dans un théâtre parisien, plusieurs de ces pièces ont ensuite été présentées au Festival Off d’Avignon.

Apprivoiser l’Absence lorsqu’elle a connaissance de ces initiatives, organise depuis 2013 des soirées de représentations dans des théâtres parisiens.

Tu seras un Homme Papa, Gaël Leiblang, auteur et interprète. Mise en scène : Thibault Amorfini.

Lucernaire, Paris 2018, 2019 ; Avignon festival Off 2017, 2018, 2023 – Tournée internationale (Boston, Hong-Kong, Nouméa, La Réunion, Bruxelles)

Dans un poignant seul-en-scène, Tu seras un homme papa raconte le combat intérieur de Gaël Leiblang confronté au deuil de son enfant. Unanimement salué par la presse et par le public, ce récit bouleversant sur la résilience d’un homme et de sa famille est un hommage à la vie, une rencontre fulgurante entre un père et son fils. D’un côté, un homme qui va livrer son plus grand combat, le plus intime. De l’autre, un nouveau-né qui va traverser la vie à la vitesse de l’éclair : treize jours de vie, d’incertitudes, d’espoirs, de tendresse et de larmes. Avec pudeur, tout en filant la métaphore du sport (l’auteur est un ancien journaliste sportif), il nous donne à voir par éclats fragmentés, à l’image de ces moments de vie qui nous marquent à jamais, cette course folle pour se surpasser et rester, malgré tout, en vie.

Changer l’eau des fleurs, inspiré du roman éponyme de Valérie Perrin, adaptation au théâtre de Salomé Lelouch et Mikael Chirinian, Caroline Rochefort comédienne, nomination pour la Révélation féminine aux Molières 2022. Avignon Festival off 2023 et 2024, Théâtre Lepic, Paris, 2023.

Nous avons apprécié “Changer l’eau des fleurs”

Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Son quotidien est rythmé par son travail et les confidences des gens de passage et des habitués. Un jour, parce qu’un homme découvre que sa mère veut être enterrée auprès d’un inconnu, tout bascule. Des liens, qui unissent les vivants et les morts, sont exhumés. Changer l’eau des fleurs conte l’histoire intense d’une femme qui, malgré les épreuves, croit obstinément au bonheur.

J’ose, Isabelle Marolleau, auteure, comédienne, interprète et Directrice artistique chez CAPIA. Mise en scène : Patrice Cordonnier et Marie Rouvray. Lucernaire, 2013, Prix de l’affiche Avignon Festival Off, 2013.

Isabelle Marolleau ose parler de son intimité et rend compte du caractère vertigineux de la mort d’un proche : un enfant, un frère. Elle explore et suggère des pistes pour se reconstruire. Elle parle du manque, de la douleur, du chagrin, de ses espoirs, des progrès qu’elle fait à petits pas dans une approche très authentique et poétique. Sa prestation est empreinte de gravité et de légèreté en même temps, de grâce et de souffrance. Elle joue ce qu’elle a vécu, tout en le transformant pour passer à l’universel, toucher les autres, tout en prenant soin d’elle. J’ose fait des spectateurs les témoins d’un chemin de reconstruction et nous dit qu’il est possible de dépasser le chagrin, la violence de l’absence. Elle a toutes les ressources pour donner à espérer, un spectacle très juste, fort et très beau.

Mon petit grand frère, Miguel-Ange Sarmiento, auteur et interprète, mise en scène de Rémi Cotta.

Seul en scène, il raconte comment, à travers ses yeux d’enfant, il a vu ses parents prendre le chemin vers un inconsolable chagrin, oubliant que la vie les attendait. La mise en scène de Rémi Cotta suit avec justesse la douleur de l’enfant à hauteur d’enfant, sans aucun pathos. Prix Meilleur seul en scène Avignon festival Off, 2024. Théâtre Comédie Bastille, Paris du 12/09/24 au 24/04/25

Mon petit grand frère

Tout ce que peut l’amour, inspiré du roman éponyme de Chloé Duperrin (2022, Michalon éditeur), adaptation théâtrale par Cécile Parichet, Théâtre du Guichet Montparnasse, Paris 2024-2025.

Tout ce que peut l’amour est un témoignage de l’amour d’une mère vivante, infiniment vivante… pour sa fille. Soley a trois mois quand les médecins diagnostiquent une tumeur au cerveau très rare. Pendant six mois, Soley et ses parents vont vivre enfermés dans une chambre d’un service d’oncologie pédiatrique. Comment affronter, éloignés de tous, cette expérience terrible où la limite entre combativité et obstination est si ténue ? Jusqu’où peut-on aller pour sauver son bébé ?

Ces mois d’amour fou passés auprès de sa fille donnent la tonalité du deuil de sa maman, la reconstruction, le retour à la vie. Elle conclut : « À la fin, mon deuil est juste synonyme d’amour ».

Réagissez

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

Votre commentaire sera publié après validation.

*